Assister à la messe dominicale à l’église en restant dans sa voiture : voilà le concept de la Daytona Beach Drive-In Christian Church, qui propose une manière de se recueillir. Bien que la démarche puisse paraître absurde au premier abord, cette innovation semble finalement être une représentation de notre société.
Drive-In Jésus est le documentaire sensation de la semaine. Réalisé par Lauren Defilippo, cette dernière a filmé trois cérémonies religieuses pour sa capsule vidéo. Selon cette dernière, la première intention était de faire un film qui permettrait de montrer la « singularité de la Floride ». Le concept consiste à méditer confortablement installé dans sa voiture, une tradition qui remonte aux années 1950 et qui perdure encore aujourd’hui. Si cette église continue d’attirer les fidèles au fil du temps, c’est parce qu’elle répond à un problème bien précis. Defilippo raconte même que sa « perception de cet endroit insolite a commencé à changer ».
Une représentation de la société
Le documentaire met en relief le paradoxe de nos jours ; être seul tout en étant entouré. C’est ce qu’a tenté de prouver la réalisatrice. Les croyants ne quittent pas leur voiture, mais partagent le même moment. Cette manière de procéder permet à chacun de résoudre un problème. Entre les individus en deuil qui ont le besoin de se retrouver seuls ou ceux qui souhaitent être accompagnés de leurs animaux de compagnie, chacun à son adaptation qui lui correspond. Chacun vit l’expérience de manière individuelle « isolée dans sa propre expérience ». Lauren Defilippo raconte avoir aussi eu cette prise de conscience durant le tournage ; « je voulais faire un film sur l’expérience humaine […] en me cachant derrière ma caméra ». L’individualisme prime et nous éloigne de ce qui doit être un moment de partage.
Le christianisme aux Etats-Unis
Selon Pew Research Center, 76% des habitants des États-Unis sont chrétiens. Les protestants représentent 52% des pratiquants. Les catholiques représentant 24%. Pour comprendre ces différences de pratiques, il faut revenir au XVIIe siècle. Selon Major-prépa, ce sont les colonies anglaises qui ont initié le christianisme. En 1730, les nouveaux immigrants influencés par le mouvement des Lumières créent une « révolte religieuse ». La religion est d’ailleurs au cœur de la société étasunienne. Lors de l’inauguration présidentielle, le président entrant prête serment sur la Bible. Les militaires ainsi que le corps judiciaire fait de même.
La religion, un outil de guerre
Dans son combat contre le communisme et l’URSS, Washington s’est servi de la religion comme d’une arme. Toujours selon Major-prépa, « la religion a eu un grand rôle à jouer quant à l’unification des peuples ». L’Amérique chrétienne étaient opposé au communisme, cette idéologie portée par le pasteur chrétien évangélique américain, Billy Graham. Toujours dans cette optique de combattre le communisme, la devise « in god we trust » a été inscrite sur les billets de banque et pièce de monnaie américaine. La religion étant formellement interdite dans le régime communiste russe, la propagation du christianisme était un moyen de freiner les projets d’expansion de l’URSS.
Adam Doukali