Lise Bissonnette : une femme de lettres et d’actions

27 mars 2025 - Par - Catégorie : Médias Politique Société

Par Marion Gagnon-Loiselle, Heidi Leuenberger, Agathe Nogues et Félix Rousseau-Giguère

Lise Bissonnette, en pleine discussion. Crédit : Marion Gagnon-Loiselle

Lise Bissonnette est une figure de proue du journalisme québécois et de la société québécoise, en son sens plus large. Elle a été journaliste au journal Le Devoir et l’a dirigé pendant plusieurs années avant d’entreprendre la construction de la Grande Bibliothèque à Montréal. Ce texte se veut une rétrospective somme toute chronologique de sa carrière et de ses débuts, dans le but de mettre en lumière son parcours complet et passionné. 

Lise Bissonnette est née le 13 décembre 1945, en Abitibi-Témiscamingue. Sixième d’une famille de sept, Lise Bissonnette prend goût à l’écriture et la lecture dès son plus jeune âge. À l’époque où la Seconde Guerre mondiale tirait à sa fin, la religion au Québec était très présente.  La grande journaliste est née dans une période de reconstruction où tous les domaines sont stimulés, comme l’innovation technique, la créativité, et la diffusion au grand public.  Son enfance à Rouyn-Noranda lui fait croire qu’elle est inférieure aux élites plus cultivées. 

La religion

En 1960, la religion prend encore une grande place au sein de la société. Lise Bissonnette allait au pensionnat, qui était « une niaiserie fondamentale », selon elle. Les évêques avaient la responsabilité de 1500 commissions scolaires, puisque le ministère de l’Éducation au Québec n’existait pas. Chaque établissement définissait les contenus pédagogiques nécessaires pour l’obtention du diplôme. Se départir de la communauté religieuse a été « facile » pour la future journaliste, à l’âge de quinze ans elle s’est dit « c’est fini, je ne veux plus aller à la messe ». Elle soutient qu’il n’y avait rien de révolutionnaire de ses actions, comme la société poussait vers la laïcité de l’État.  « La société change et nous, on arrive juste au moment où ça se produit. Au moment où on finit notre adolescence, pouf, toute l’époque s’ouvre», raconte-t-elle.

La cathédrale Saint-Joseph en 1956. Crédit photo : BAnQ, Rouyn-Noranda, f=Fonds J.-Hermann Bolduc. 

Le Parchemin

Le patron de l’école normale avait décidé qu’il fallait un « petit journal étudiant à l’école ». L’école normale Saint-Joseph était tenue par les Soeurs grises de la Croix d’Ottawa. Ce journal « plutôt littéraire » prenait forme sur des pages d’imprimantes où, Mme Bissonnette a écrit son premier article sur un disque de Jacques Brel. À la fin de ses études, la directrice du journal passe le flambeau à Lise. « J’avais 15 ans quand j’ai dirigé mon premier journal, le Parchemin et la Presse étudiante nationale. ».  Elle s’associe à la presse étudiante, qui s’appelait « la Corporation des Escoliers Griffonneurs », soulève-t-elle.

Afin de s’améliorer dans le domaine, elle faisait des cours d’été enseignés par des journalistes du Devoir et La Presse. Les ateliers d’écriture lui ont permis de développer son talent et de gagner de la confiance. « C’est là que ça a mal tourné », exprime Mme Bissonnette, en pensant au numéro spécial qu’elle avait fait.

Après le changement des règles disciplinaires dans son établissement scolaire, elle a publié un article « avant et après ». Ses collègues et elle critiquent le système fermé et déclarent le besoin de changement. Les sœurs ont suggéré qu’elle soit transférée à Montréal, loin de sa terre natale, parce qu’elles considéraient cette révolte comme inacceptable. Lise Bissonnette sortait des normes religieuses dès son plus jeune âge à l’aide du milieu des mouvements étudiants peu traditionnels. 

Le rapport Parent

Pendant la Révolution tranquille, un rapport de plus de 1500 pages vise à réviser les techniques d’enseignement et d’installer une uniformité. Il propose la mise en place d’un système d’éducation intégré de la maternelle jusqu’à l’université ainsi que la création d’un ministère de l’Éducation. Dans les années 1960, l’État prend l’éducation en charge et l’Église perd son pouvoir.  

« Les étudiants en éducation apprennent la pédagogie la plus autoritaire qu’il soit. Vous n’avez pas idée », s’indigne Mme Bissonnette en expliquant « les niaiseries » qu’ils apprenaient afin de devenir des enseignants. Dans son école, les sœurs redoutaient la prise d’État. Lise Bissonnette, rebelle de cœur, achète les premiers tomes du rapport et les apporte à l’école normale : « j’en parlais à tout le monde tout le temps. Pour eux, le fait que je me promenais avec ces documents-là, ça a fait partie du fait que la classe supérieure a appelé ma mère en disant, il faut qu’elle s’en aille ». Elle a donc continué son parcours au baccalauréat à l’Université de Montréal et était plongée dans les changements du système scolaire.

Les membres du rapport parent en 1961. Crédit photo : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.


L’université

Pour bien des familles et des enfants issus de milieux pauvres, l’université représente autre chose que l’éducation. C’est un moyen de prouver l’accès à la richesse intellectuelle.  « On est tous des transfuges de classe », déclare Lise en expliquant que l’entrée à l’université, de nos jours, est différente, contrairement à l’importance qu’on y accordait dans les années 60. « L’une des plus belles journées de ma vie, ça a été ma collation des grades de mon doctorat en 2019. » confie Mme Bissonnette. Selon elle, les générations d’aujourd’hui idéalisent moins l’obtention du diplôme.

Le Quartier Latin

« Je suis rentrée au Québec, j’ai commencé à travailler à l’UQAM comme agent de recherche, de bureau de recherche institutionnel », se rappelle Mme Bissonnette. Après presque 4 ans à travailler pour l’UQAM, elle a appris qu’un « poste s’ouvrait de chroniqueur à l’éducation au Devoir ».

En 1974, les débats politiques étaient vifs : « Très rapidement, il m’a envoyée à Québec.  Et puis le poste s’est ouvert à Ottawa et personne ne voulait y aller » Maîtrisant bien l’anglais, Lise Bissonnette est devenue correspondante politique. « Je suis arrivée la veille de l’élection présidentielle. Tes journées passent, tu ne les vois pas. En plus, on est en plein cœur de la bataille politique. J’ai travaillé très fort, avec beaucoup d’intérêt »

« J’allais la nuit superviser le travail des typographes, etc. Puis je rentrais à mes cours le matin. C’était un vrai journal. Les gens l’attendaient, » explique-t-elle du journal Le Quartier latin. Le journal officiel des étudiants de l’Université de Montréal se situait sur la rue Saint-Denis dans le Quartier latin de Montréal. Ce journal est réputé pour ses prises de position et crée de vives réactions dans l’espace public. Lise Bissonnette défendait la gratuité scolaire, l’égalité des chances et la justice sociale.

Elle mentionne qu’elle avait découvert qu’elle « avait l’instinct » de signer des éditoriaux soutenu par une maîtrise de l’écriture dans son livre d’Entretiens, signé Pascale Ryan. 

Le Devoir

Lise Bissonnette a complété un baccalauréat à l’Université de Montréal dans la faculté des sciences de l’éducation (1965-1978)

Cela n’avait pas été un choix délibéré de sa part. « L’engagement financier de [ses] parents ne pouvait pas aller plus loin ». Elle n’a jamais eu le désir d’enseigner, mais son rêve était d’entrer à l’université. 

Déçue de l’enseignement qu’elle a reçu, elle est partie étudier à Strasbourg, en France. Sa thèse porte sur la naissance et l’essor des nouvelles universités, qui apparaissent en Europe et en Amérique sur un modèle très différent des institutions traditionnelles.

Elle suspend ses études afin de se consacrer à la coordination de la Famille des arts et de la Famille de la formation des maîtres. Elle participe à la création du premier bureau d’études institutionnelles de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Direction du Devoir

Après avoir travaillé comme journaliste au Devoir pendant de nombreuses années, Lise Bissonnette se fait offrir un poste de direction dans ce même journal par le conseil d’administration en 1990. Elle devient alors la première femme québécoise à la tête du journal. Si la nouvelle est fantastique et semble être l’accomplissement ultime de la carrière de Lise, elle ne s’en réjouit pas trop vite. À cette époque, Le Devoir est au bord de la faillite. Le journal fait face à des difficultés financières assez difficiles avec un déficit de 1,9 million de dollars. 

Lise Bissonnette à l’émission Montréal ce soir, le 12 juin 1990. Elle y explique qu’elle a hérité d’un journal menacé de toute part. Source : Archives de Radio-Canada

Lise Bissonnette confie d’ailleurs que c’est pour cette raison qu’elle a été mise à la tête du Devoir. Selon elle, le conseil d’administration, pensant que Le Devoir allait s’éteindre, a préféré que la chute de celui-ci se fasse avec une femme à sa tête.  « C’était l’esprit à l’époque », plaisante Lise Bissonnette en se souvenant de cette anecdote. Lise Bissonnette n’est pas une femme qui se fait marcher sur les pieds ou qui manque de caractère.  Refusant que Le Devoir s’éteigne sous son nom, celle-ci, très dédiée envers le journal, décide de se démener pour qu’il survive.

De grands changements

Elle met en place trois changements principaux afin d’y arriver : la recherche de financement massif, le déménagement des locaux au centre-ville de Montréal, et la refonte du contenu du journal. « J’étais dans le feu de l’action parce que le journal allait très mal, pas seulement financièrement. Il avait perdu son aura. Il n’était plus bon à l’éditorial. Il n’était plus bon en reportage », explique Lise Bissonnette. Elle s’attaque d’abord à la mise en page du journal. Selon elle, le journal n’était pas assez attractif : « Il était gris, il était plate ». Bien qu’elle garde ses principaux traits, elle relance le journal sous une nouvelle maquette. « Je voulais donner une espèce de choc aux gens de la rédaction. Pour qu’ils arrêtent de dire que, si on mettait des photos […] et que, si on refaisait le graphisme […] c’était superficiel », raconte l’ancienne directrice.

Unes du Devoir en 1940 et en 1995. Source : Archives du Devoir

Un nouveau logo, un style plus épuré, des photos, des titres accrocheurs : voilà ce qui sera la nouvelle marque de fabrique du Devoir. Journaliste au Devoir à cette époque-là, Kathleen Lévesque s’étonne encore de ce que son ancienne directrice a été capable de faire : « elle a donné un second souffle au journal. Et ça, c’est pas rien, […] et puis elle va réussir. […] [Elle va]  prendre son bâton de pèlerin, c’est le cas de le dire, puis elle va aller chercher, faire des partenariats financiers, pour soutenir, donc, la structure financière du devoir, revoir la structure éditoriale et le grand ménage graphique aussi du devoir ». Grâce à sa persévérance, elle arrive à relever le quotidien montréalais tout en maintenant son caractère unique et son indépendance éditoriale.

Une direction droite et juste 

Le Devoir sous Lise Bissonnette c’est aussi une direction avec de la rigueur et des principes. « Je savais qu’en entrant au devoir, il fallait nécessairement viser la rigueur. Alors, j’avais nécessairement toujours ça en tête », se remémore Kathleen Lévesque. Dotée d’une grande plume dont elle n’oublie jamais de manquer d’applicabilité, Mme Bissonnette inspire son équipe. « Je me souviens que je suis au Devoir et je me disais “ oh que j’ai des croûtes à manger” […] on avait le goût, on avait le goût, tout le monde, de faire un effort, de mettre l’épaule à la roue. Ça, c’est sûr ». Ben oui. Vraiment. J’en ai mangé des croûtes ». Pas du tout oppressée par son époque, Lise Bissonnette n’a jamais eu peur de défendre ce en quoi elle croyait.

Mme Lévesque se souvient du jour où Mme Bissonnette, sa directrice à l’époque, avait appris, par l’entremise de ses collègues, qu’elle recevait des propos obscènes de la part d’un homme du milieu politique. « J’ai été appelée dans le bureau de Mme Bissonnette dans l’heure qui suit et elle m’a demandé ma version des faits. J’ai raconté. J’avais mon magnéto avec moi. [j’ai dit] “ D’ailleurs, voulez-vous l’entendre?” Elle ne voulait pas entendre les insanités, sauf si j’acceptais qu’elle fasse un éditorial le lendemain pour mettre un terme à la carrière politique de cet homme », développe Kathleen Lévesque. Outre la défense de la condition des femmes dans le monde du journalisme, celle-ci défend aussi ses convictions politiques. Son passage au Devoir est marqué par le positionnement souverainiste de celui-ci. Au cours de son passage au quotidien montréalais, elle écrira un grand nombre d’éditoriaux en faveur du «Oui» qui resteront dans les archives.

Lise Bissonnette sur le plateau de l’émission spéciale La réponse pour la soirée référendaire du 20 mai 1980. Source : Archives de Radio-Canada.

« Mais je me souviens, quand on a vu le grand “non” qui était là, wow! On était impressionnés. Tu sais, ça prend une force intellectuelle hors norme pour oser, écrire le “non”. C’était un coup de génie, sur le plan intellectuel, sur le plan politique, sur le plan marketing aussi, évidemment. Le lendemain, Le Devoir s’est envolé comme des petits pains chauds, là, évidemment », explique-t-elle, en parlant d’un des éditoriaux de son ancienne directrice à propos des discussions entourant les accords de Charlottetown en 1992. 

La pionnière 

Tout au long de sa carrière journalistique, Lise Bissonnette s’est aventurée dans des sentiers peu parcourus par des femmes avant elle. Plusieurs nomment sa nomination à titre de directrice du Devoir – elle était la première femme au Québec, voire au Canada, à diriger un journal – comme étant son plus grand accomplissement en tant que pionnière du monde des médias. Cependant, son arrivée en 1975 comme journaliste politique et correspondante parlementaire « est plus un moment charnière que diriger le journal », mentionne-t-elle, le sourire en coin. 

À son arrivée sur la colline parlementaire à Québec, il n’y avait que deux autres femmes journalistes, note Mme Bissonnette. L’année suivante, en 1976, alors qu’elle est envoyée à Ottawa pour couvrir l’actualité politique, le constat est le même : sur un total d’environ 200 journalistes, elles étaient au plus trois femmes journalistes. L’expérience à la tribune de la presse à Ottawa ne fut pas des plus faciles pour Lise Bissonnette. 

« C’était un milieu encore plus macho qu’à Québec. C’était vraiment quelque chose. Quand tu ne connais pas grand monde – je connaissais seulement deux-trois personnes – tu te sens isolé », exprime-t-elle. 

Lise Bissonnette, en pleine discussion. Crédit : Marion Gagnon-Loiselle

Une vision unique du féminisme

Néanmoins, elle s’est démarquée et est sans contredit l’une des premières journalistes politiques au pays. À savoir si elle pense avoir eu un impact sur les générations de femmes journalistes qui l’ont suivie, Mme Bissonnette se montre plutôt distante. « Je ne me suis jamais vraiment posé la question », lance-t-elle. 

De l’extérieur, il pourrait être facile de l’identifier comme une figure féministe importante des médias québécois. C’est pourtant loin d’être ce qu’elle pense. « J’ai un rapport un peu délicat avec le mouvement féministe parce que pour moi, ça allait de soi . On peut me reprocher de ne pas m’être battue, de ne pas avoir été la plus féministe. Aussi, j’ai été une patronne et c’était assez mal vu. Les gens auraient voulu que je sois plus sur les barricades, mais je ne suis pas militante. Ce n’est pas dans mon caractère », poursuit-elle.

Une aura de rigueur 

En arrivant au Devoir en tant que journaliste sous la gouverne de Lise Bissonnette, Kathleen Lévesque savait qu’il fallait viser la rigueur. « Quand on ouvre les portes du Devoir, et que c’est Lise Bissonnette qui est là, et qui t’embauche, tu as le sentiment de… wow! J’ai été choisie pour travailler ici, j’étais très impressionnée », s’exclame-t-elle.

« En quoi j’ai vu le travail de Mme Bissonnette m’inspirer le plus, là, c’est vraiment sous la rigueur », poursuit-elle. Elle mentionne sa rigueur au travail et celle qu’elle attendait de la part de ses journalistes. 

Kathleen Lévesque. Crédit photo : Agathe Nogues

Mme Lévesque mentionne également les talents d’écrivaine de Lise Bissonnette comme une source intarissable d’inspiration. Ce que Lise Bissonnette écrivait, raconte–t-elle, « ça ne manquait absolument pas de profondeur. Et tout ça avec une plume agile, habile et avec le bon mot. On était d’accord ou on ne l’était pas. Ça, ce n’est pas grave. Mais par la force de sa plume, de la structure de sa pensée, la richesse et la façon de présenter son point de vue, tout ça faisait en sorte qu’on ne pouvait que l’admirer », déclare-t-elle.

L’influence de Lise Bissonnette sur elle-même et les femmes journalistes est indéniable, note Kathleen Lévesque. Selon elle, la grande dame du journalisme a prouvé aux gens que les femmes pouvaient être journalistes et gérer un journal. Le fait d’avoir dirigé Le Devoir avec autant de brio a également montré aux jeunes femmes qui visaient peut-être un poste similaire qu’elles pouvaient y arriver, croit-elle. 

« Elle ne s’est pas fondue dans le moule. Elle n’a jamais été ce qu’on pouvait s’attendre d’elle. C’est doublement inspirant. Il y a des façons de faire en journalisme, mais tu as le droit d’être champ gauche et elle l’a montré. Au-delà du fait qu’elle était une femme, elle était entière et entièrement dédiée à ce à quoi elle croyait. Ça a donné des résultats », conclut-elle. 

Les années BAnQ 

Lise Bissonnette a joué un rôle clé dans la transformation de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Son engagement a permis d’élargir la mission de l’institution en la positionnant comme un lieu central de diffusion du savoir. Sous sa direction, BAnQ n’a pas seulement été un centre de conservation, mais, dès sa création, un véritable acteur de la démocratisation du savoir. Son approche a non seulement favorisé une meilleure accessibilité aux ressources documentaires mais aussi un élargissement du public. 

Elle mentionne l’importance de rendre les archives et les bibliothèques plus accessibles au grand public. « S’ils peuvent se promener dans ça, ils vont avoir plus de possibilités d’avoir accès à la culture que ma génération. Et ça, pour moi, c’est une motivation », explique Mme Bissonnette.

Elle insiste sur la nécessité d’adopter des politiques novatrices pour attirer des usagers qui, auparavant, ne se sentiraient pas concernés par ces institutions. Son travail reflète sa  vision progressiste où la bibliothèque est devenue un lieu de vie et d’échanges plutôt qu’un simple entrepôt de documents.

La Grande Bibliothèque. Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec

La préservation du patrimoine québécois

L’un des éléments centraux du travail de Lise Bissonnette a été la consolidation des missions d’archives et de bibliothèque au sein d’une même institution. En intégrant ces deux fonctions sous le patronage de BAnQ, elle a favorisé une meilleure coordination de la  conservation du patrimoine québécois. Cette fusion a permis de préserver des documents précieux, mais aussi d’en faciliter la consultation par les chercheurs et le grand public.

Mme Bissonnette a encouragé la numérisation des archives pour éviter leur dégradation et en faciliter l’accès aux chercheurs internationaux ou aux étudiants. La modernisation des outils de classification et de recherche documentaire permet de rendre les archives plus facilement exploitables. Son souci d’adapter les méthodes archivistiques aux nouvelles réalités technologiques rend les documents accessibles à distance. Cette initiative a permis une meilleure préservation des documents, mais aussi une démocratisation de leur consultation. Lise Bissonnette a contribué à faire rayonner le patrimoine québécois bien au-delà des frontières.

L’une des deux chambres de bois abrite l’espace principal où le public peut consulter les collections de la Grande Bibliothèque. Source : BAnQ

C’est en initiant des collaborations avec diverses institutions culturelles et académiques qu’elle a pu garantir une maximisation de l’utilisation des archives, ce qui favorise une partage du savoir aux générations futures. 

Lise Bissonnette a eu une influence majeure sur le milieu culturel québécois en élargissant le rôle des archives et des bibliothèques, les rendant essentielles à la diffusion du savoir. « Quand les gens disent “ Ah oui, mais vous êtes d’une culture…” Et en plus de ça, tout m’est arrivé par accident dans ma culture. Tout m’est arrivé par accident. La bibliothèque, c’est la preuve qu’on est capable d’empêcher que ça soit juste par accident », confie-t-elle. 

En valorisant le patrimoine créé à travers la BAnQ, elle a renforcé le lien entre le monde de la recherche et les bibliothèques.

Plusieurs programmes de collaboration entre la BAnQ et les universités québécoises, permettent, encore aujourd’hui, aux étudiants et aux chercheurs d’avoir un accès privilégié à des ressources documentaires essentielles. Cette synergie a facilité la production de nouvelles connaissances et renforcé le rôle de la BAnQ comme partenaire incontournable du monde académique.

Un modèle pour les institutions culturelles contemporaines

L’influence de Lise Bissonnette dépasse largement le cadre de la BAnQ et les archives nationales. Son approche a inspiré d’autres institutions culturelles au Québec et ailleurs dans la francophonie. Sa vision d’une bibliothèque dynamique intégrée à la vie sociale et culturelle a servi de modèle pour plusieurs autres organisations cherchant à moderniser leur approche. 

Quant à sa carrière journalistique, elle a tracé la route pour des générations de journalistes à venir et son style franc, champ-gauche et rigoureux a donné lieu à de vrais débats de société et à une parole qui se faisait rare à son époque.


Couronne Nord : les élus réclament une meilleure offre de transport collectif

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Par Félix Rousseau-Giguère

La Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN) a dévoilé mardi son Agenda Mobilité couronne nord, un dossier qui présente les principales demandes des élus de la région en matière de transport en commun.

L’Agenda Mobilité couronne nord propose trois axes qui ont pour but de guider l’avenir du transport collectif sur la couronne nord. « On veut répondre aux besoins de mobilité réels et croissants des entreprises et des citoyens de la couronne nord. On veut également mettre en place une gouvernance qui est locale, qui est beaucoup plus adaptée aux besoins des citoyens. Et on veut aussi confier aux élus le pouvoir d’allouer les ressources qui sont perçues sur le territoire », explique la Présidente de la TPÉCN, Laurence Tôth, en conférence de presse.

La TPÉCEN regroupe cinq municipalités régionales de comté (MRC) et vingt villes et municipalités. Son objectif est de représenter les intérêts des citoyens de la couronne nord en matière de transport, environnement, logement social, développement économique et aménagement du territoire auprès de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et d’autres organismes métropolitains et gouvernementaux.

Laurence Tôth, lors de la conférence de presse de la TPÉCN. Crédit photo : Félix Rousseau-Giguère

Des demandes « pour l’ensemble du territoire »

Les mesures que propose la TCÉPN se veulent inclusives de toutes les villes sur le territoire. « La couronne nord, ça comporte vingt municipalités, pas simplement Terrebonne et Saint-Jérôme. On est jusqu’à Tremblant. Ces gens-là [qui vivent là-bas] doivent pouvoir se déplacer sur le territoire, pas seulement dans l’axe nord-sud, mais dans l’axe est-ouest également », indique Mme Tôth.

Elle rappelle que, même si 30% de la population de la couronne nord se déplace à Montréal quotidiennement, le reste circule exclusivement sur la Rive-Nord.

Un constat « préoccupant »

 Le besoin pour une meilleure offre de transport collectif est criant, selon Laurence Tôth. Elle s’appuie notamment sur un reportage du journaliste Sébastien Desrosiers à l’émission Ça nous regarde sur les ondes d’ICI Première, le 12 mars, dans lequel le journaliste indique que, pour faire le même trajet entre Deux-Montagnes et Terrebonne, ça lui a pris plus de deux heures en transport en commun alors que le trajet en auto est de 30 minutes.

Selon un rapport d’INRIX, les automobilistes montréalais perdent en moyenne 57 heures par année dans le trafic et Montréal se classe au 30e rang mondial des villes les plus congestionnées au monde.

« C’est un état de fait qui est extrêmement préoccupant pour les citoyens, mais aussi pour les entreprises de la couronne nord qui n’ont pas le choix d’utiliser leur automobile pour se déplacer sur le territoire », laisse tomber la Présidente de la TPÉCN.

Info en vrac :

  • En 2023, la congestion routière a couté plus de 6 milliards de dollars aux automobilistes;
  • 30% de la population de la couronne nord se déplace à Montréal sur une base régulière;
  • La taxe d’immatriculation a monté de 50 à 155$ en janvier.
  • La couronne nord englobe environ 625 000 habitants.

Élection partielle dans Terrebonne : le Parti québécois en avance dans les sondages

11 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Par Félix Rousseau-Giguère

Selon le site de projections électorales Qc125, la candidate pour le Parti québécois, Catherine Gentilcore, devrait l’emporter sur son rival caquiste dans l’élection partielle qui aura lieu le 17 mars dans la circonscription de Terrebonne.

Qc125 y prévoit un pourcentage de 40% pour le Parti québécois (PQ), de 27% pour la Coalition avenir Québec (CAQ) et de 17% pour le Parti libéral du Québec (PLQ). Le Parti conservateur du Québec (PCQ) et Québec solidaire (QS) se retrouveraient en queue de peloton avec respectivement 8% et 7% des voix.

La démission surprise

L’élection partielle dans Terrebonne aura lieu lundi à la suite de la démission de l’ancien superministre caquiste, Pierre Fitzgibbon, député de Terrebonne de 2018 à 2024. Il a quitté ses fonctions en septembre 2024, notamment pour « avoir du temps et de la disponibilité pour nourrir [sa] relation », a-t-il déclaré à Radio-Canada peu de temps après avoir démissionné.  

Les citoyens de Terrebonne votent historiquement en faveur du Parti québécois. Depuis 1976, en ne comptant pas le mandat du caquiste Fitzgibbon et la victoire de l’Action démocratique du Québec (ADQ) en 2007, la circonscription est toujours tombée aux mains du PQ.

Deux candidats en pleine confiance

Catherine Gentilcore, candidate péquiste dans Terrebonne, croit pouvoir rejoindre ses quatre collègues du PQ à l’Assemblée nationale. « Dès le départ, on nous disait à quel point le bilan de la CAQ était difficile à défendre. On sentait un certain cynisme du fait que M. Fitzgibbon était parti en plein mandat », a-t-elle affirmé à La Presse, dimanche.

Candidat caquiste dans Terrebonne, Alex Gagné ne se montre pas inquiet des avancées du Parti québécois dans les projections électorales. « Je pense que les gens ont besoin de se rassembler en ce moment. Tous les concepts de se diviser, la souveraineté, l’indépendance et tout, je n’en entends pas du tout parler », a-t-il expliqué en entrevue à La Presse.  

Des enjeux majeurs pour la région

Deux préoccupations touchent les électeurs de Terrebonne à quelques jours du vote décisif : les menaces tarifaires de Donald Trump et le transport collectif.

Forte de bientôt huit parcs industriels, la région de Terrebonne déborde d’entreprises et d’industries. Plusieurs sont inquiètes et, comme l’indique le Président de la Chambre de commerce et d’industrie Les Moulins (CCIM) en entrevue à La Presse, même certains produits peuvent être exportés en Europe plutôt qu’aux États-Unis, « tout ne s’exporte pas aussi bien de l’autre côté de l’océan ».

Le Projet structurant de l’Est (PSE) est également sur les lèvres de beaucoup de gens à Terrebonne. Le projet, un tramway qui relierait l’Est de Montréal à Terrebonne, fait des heureux, mais plusieurs s’inquiètent quand même du manque de mobilité possible dans la région et se plaignent des nombreux bouchons de circulation quotidiens pour entrer et quitter Terrebonne.

Le député ou la députée qui prendra la place de Pierre Fitzgibbon sera élu le 17 mars.

Red Wings 4 – Canadiens 2 : les Canadiens ont goûté à leur propre médecine

25 février 2025 - Par - Catégorie : Sports

Par Félix Rousseau-Giguère

Après une séquence de six victoires quand ils accordaient le premier but à l’adversaire, il était attendu que les Canadiens de Montréal gagnent contre les Red Wings, le mardi le 25 février, au Little Ceasers Arena à Detroit. Les Red Wings ont pourtant dominé durant les trois périodes de cette partie où le Tricolore était en mode survie dès les premières minutes. Detroit a fini par l’emporter haut la main par un score de 4-2.

Un début difficile

Les troupes de Martin St-Louis en ont arraché. Durant la première période, elles ont seulement effectué quatre tirs contre 17 pour l’équipe du Michigan. Elles se sont reprises par la suite – 12 tirs dans la deuxième période, 13 dans la troisième – mais ce n’était pas assez pour contrer l’énergie et la pression que leur affligeaient les Red Wings. Au terme de cet affrontement, les Canadiens ont fait 29 tirs, alors que leurs adversaires en ont fait 45.

Une première période sous le signe de la domination

Les deux points marqués durant la première période ont été des buts des Red Wings de Detroit. Le premier a été fait à 13 :00 par Jonatan Berggren sur une passe de Dylan Larkin. C’est Alex DeBrincat qui a agrandi l’écart en marquant un but à 19 :56, moins de quatre secondes avant la fin du premier tiers du match.  Montembeault, gardien pour le Tricolore, s’est tassé vers la gauche du filet pour bloquer Lucas Raymond, qui s’en venait avec la rondelle, laissait un trou béant à la droite du filet, ce qui a permis à DeBrincat d’envoyer la rondelle directement et de manière efficace dans le but.

Une remontée qui manque d’envergure

En début de deuxième période, à 4 :25, Andrew Copp, des Red Wings, a marqué un but, en pleine infériorité numérique : à 3 :10, Moritz Seider a reçu une pénalité pour rudesse. À 5 :29, Kirby Dach des Canadiens, grâce à un lancer de revers, a inscrit le Bleu-Blanc-Rouge au pointage. Il a su ramener le disque du bon côté du but et l’a rentré avec brio.

À 7 :50 de la fin de la deuxième période, Dylan Larkin a marqué le quatrième but de la partie en saisissant lui-même son retour de lancer. Ce quatrième point a scellé le sort de l’affrontement Detroit-Montréal.

Un dernier but, en vain

Par la suite, Kaiden Guhle a inscrit un second point au tableau pour les Canadiens. Grâce à l’aide de Suzuki, qui faisait écran devant Talbot, gardien pour les Red Wings, Guhle a pu envoyer la rondelle dans le filet sans que Talbot puisse l’intercepter.

L’équipe de Montréal n’a pas su, par la suite, remonter dans le pointage. Elle a, en quelque sorte, reçu son propre traitement, elle qui est d’habitude d’attaque et plus agressive.

Faits marquants :

  • C’était la 700e partie du capitaine des Red Wings, Dylan Larkin.
  • Les Canadiens de Montréal ont reçu 8 punitions durant cet affrontement, alors que que les Red Wings de Detroit en ont reçu 6.
  • Samuel Montembeault a arrêté 41 des 45 tirs qui lui ont été faits.
  • DeBrincat, des Red Wings, a marqué un but moins de 4 secondes avant la fin de la première période.

Écrasement d’avion à l’aéroport Pearson : Le nombre de blessés grimpe à 21

18 février 2025 - Par - Catégorie : Environnement Politique Société

Par Félix Rousseau-Giguère

La compagnie aérienne Delta Airlines annonce mardi matin, sur X, que 21 passagers blessés ont été transportés à l’hôpital hier, lundi 17 février, après l’écrasement d’un de leurs avions à l’aéroport Pearson de Toronto. 19 des blessés ont reçu leurs congés.

« Notre priorité est de prendre soin de nos clients et l’équipage d’Endeavour [une filiale de Delta] », assure le PDG de Delta, Ed Bastian. « Nous ferons tout en notre pouvoir pour les appuyer dans les jours à venir. »

L’accident s’est produit autour de 14h alors que le vol 4819 en provenance de Minneapolis atterrissait à l’aéroport Pearson.

Selon Deborah Flint, présidente-directrice générale de l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA), les 76 passagers et les quatre membres de l’équipage ont pu sortir de l’avion après qu’il s’est retourné. 22 d’entre eux étaient Canadiens.

Parmi les passagers se trouvait Pete Carlson, un travailleur de la santé américain qui se rendait à Toronto pour assister à une conférence sur les soins paramédicaux.

« Tout est parti en vrille, a-t-il expliqué en entrevue au National, journal télévisé de CBC. Une minute, tu atterris, tu attends de voir tes amis et ta famille, et la minute suivante, tu es physiquement à l’envers. »

La cause toujours inconnue

La cause de l’écrasement d’avion reste inconnue. Une enquête menée par le Bureau de la sécurité des transports du Canada est en cours, a écrit l’Aéroport Pearson sur X, lundi soir.  Le Conseil national de la sécurité des transports des États-Unis a annoncé sur les réseaux sociaux qu’il se joindra à l’enquête.

L’enquête se déroulera « assez rapidement », car les membres de l’équipage ont survécu et pourront parler aux enquêteurs, a indiqué le directeur du programme de gestion d’aviation à l’Université McGill, John Gradek, en entrevue à l’émission radiophonique Metro Morning, sur CBC Radio, mardi matin. Un rapport peut être attendu d’ici les 30 prochains jours, dit-il.

« C’est un miracle »

 « Avec toutes les images qu’on voit ce matin, c’est vraiment surprenant qu’il n’y ait aucune fatalité à bord de l’appareil, parce que ça a été un atterrissage assez violent», a également expliqué Gradek, en entrevue à l’émission Le Québec Matin à LCN, mardi matin.

« C’est très rare qu’on voie un appareil survivre à une telle arrivée, a-t-il ajouté. C’est un miracle qu’il n’y ait aucune fatalité à bord. » 

La météo responsable?

La piste était sèche et il n’y avait pas de vents de travers, a affirmé aux journalistes, le chef des pompiers de l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA), Todd Aitken, lundi soir.

Des bourrasques de plus de 60 km/h ont été enregistrées lundi, dans la région de Toronto. Au total, ce sont 22 centimètres de neige qui sont tombés sur l’aéroport Pearson durant la fin de semaine.

« L’aéroport reste ouvert avec des vols à l’arrivée et au départ », a indiqué l’Aéroport Pearson sur X, mardi matin.  

Une manifestation pour la survie d’animaux au siège social de l’OSPCA

11 février 2025 - Par - Catégorie : Justice

Par Félix Rousseau-Giguère

Une manifestation a eu lieu le mardi 11 février devant le siège social de la Société pour la prévention de la cruauté animale de l’Ontario (OSPCA), à Pleasantville, pour dénoncer l’euthanasie de 330 chats et chiens victimes d’une épidémie de teigne.

Environ 50 manifestants étaient présents sur place. Alors qu’ils entraient et quittaient les bureaux de l’OSPCA, plusieurs employés de l’organisme se sont fait traiter de « tueurs » par les contestataires.  

Une décision qui choque

Tuer en majorité ces animaux « n’est pas correct », a raconté une manifestante et résidente de la municipalité, Lynn McCue, en regardant un sanctuaire de fortune où avaient été déposés des animaux en peluche, des bouquets de fleurs et des croix. « Beaucoup de gens disent qu’ils auraient été prêts à accueillir un animal chez eux et à s’en occuper le temps qu’il faut, a-t-elle expliqué. Elle a ajouté que « s’ils avaient su contenir l’épidémie comme il faut, on n’en serait pas là. »

La teigne, qui cause des lésions circulaires rouges sur la peau, est très contagieuse et a infecté six employés de l’OSPCA. L’infection est traitable à l’aide de pommades et de médication. Le traitement peut durer de trois à huit semaines pour les animaux à poil long et un peu moins pour les humains.

Devant les bureaux de l’OSPCA mardi, la PDG Kate MacDonald, la directrice des soins animaliers Tanya Firmage et la directrice des communications Rosaline Ryan ont annoncé que les 350 animaux allaient être exécutés parce que leurs efforts de contenir l’épidémie dans l’immeuble ont échoué. Seulement deux tortues vont être épargnées.

Congédiée sans explications

Denise Stephenson, une ex-gestionnaire de l’OSPCA, a raconté au journal The Sun avoir été renvoyée le 30 avril sans préavis alors que le personnel tentait de contrôler l’épidémie qui se propageait rapidement. « Je crois à 100% en la SPCA de l’Ontario et ce qu’elle représente, mais je ne serai pas leur bouc émissaire, a-t-elle déclaré au journaliste Don Peat du Sun. « Les procédures et le protocole ont été mis sur pied et le personnel du refuge a travaillé très fort pour contenir l’épidémie », a-t-elle conclu.

Kate MacDonald a refusé de commenter le congédiement de Mme Stephenson pour cause de vie privée. « Malheureusement, nous avons déterminé que, dans cette situation, due à l’erreur humaine, les protocoles n’ont pas été respectés », a-t-elle dit, spécifiant que « ce n’était pas un choix délibéré selon eux ».

Drive-In Jesus : quand l’église se déplace dehors

4 février 2025 - Par - Catégorie : Société

Par Félix Rousseau-Giguère

« Est-ce qu’il y a quelque chose de moins spirituel que d’aller à l’Église enfermé dans la plus aliénante des inventions américaines, la voiture ? », se demande la réalisatrice Lauren DeFilippo dans un texte du New York Times. Telle est la question qui l’a menée à réaliser son court-métrage documentaire Drive-In Jesus, disponible sur YouTube.

C’est en roulant sur l’autoroute depuis la maison de ses parents en Floride, que Lauren DeFelippo est tombée sur la Daytona Beach Drive-In Christian Church, une église façon ciné-parc où les gens viennent stationner leurs autos sur un grand terrain pour écouter la messe à même leur habitacle de voiture.

Des motivations insoupçonnées

« Il fallait que j’aille à un service », s’est dit la cinéaste en voyant l’église de type service au volant. Après plusieurs moments passés avec ces croyants en voiture, son jugement face à cet endroit s’est mis à changer. « J’ai réalisé que plusieurs de ces gens avaient des motivations réelles pour venir dans une église comme celle-ci. Certains étaient affaiblis par la maladie et trouvaient que l’accès facile au service était un atout », enchaîne-t-elle dans son texte.

Une plongée dans la réalité des drive-in

Drive-In Jesus brosse le portrait d’une messe à l’église de Daytona Beach. Tout au long des 9 minutes 23 secondes que durent le documentaire, on assiste aux différents moments qui ponctuent le service particulier que reçoivent les fidèles présents.

Le film démarre avec l’arrivée des chrétiens à l’église. Tour à tour, les voitures entrent sur le site et un employé de l’église remet à chaque personne par véhicule un morceau d’hostie et un petit contenant de vin de messe.

Quelque temps après, la messe débute. Le prêtre parle à ses fidèles, leur lit un psaume ainsi que son homélie. Son discours est diffusé à travers une chaîne de radio que chaque voiture dans l’audience syntonise. Plusieurs plans de différents fidèles à l’écoute du prêtre sont montrés : une femme en décapotable accompagnée d’un gros chien noir, un couple âgé dans une minifourgonnette, un homme portant un chapeau de cow-boy.

À la fin du service, qui équivaut à la fin du film, un homme se déplace entre les voitures sur une voiturette de golf pour ramasser les dons en argent des gens. Dans un moment bien précis du court-métrage, l’homme, muni de son petit sac en velours vert, s’approche de la fenêtre d’un fidèle qui est dans son auto, accompagné de son chat sur le siège du passager.

Un peu d’histoire

Les églises au volant (drive-in churches), comme celle de Daytona Beach, ne datent pas d’hier. Le magazine Time raconte que la pratique a été popularisée par le Révérend Robert Schuller dans la ville de Garden Grove en Californie dans les années 1950.

Elle ne s’est pas répandue massivement à cause du coût élevé de terres immobilières que ça nécessite, note le magazine The Banner.

Les Américains ne sont peut-être pas nombreux à pratiquer la religion dans leurs voitures, mais ils sont beaucoup à en faire la pratique en général. Selon Voyageurs du Monde, « les États-Unis comptent 56% de protestants, 28% de catholiques, 2% de juifs et 1,5% de musulmans ».  

À cette époque où la religion est encore si présente chez nos voisins du sud, Drive-In Jesus est un film incontournable.

Exercices leads  

28 janvier 2025 - Par - Catégorie : International

Par Félix Rousseau-Giguère

1 – Fractures d’un poignet et de la cheville : telles sont les blessures qu’un Montréalais de 101 ans s’est affligé en tentant de se suicider trois fois en sautant du deuxième étage de son immeuble sur un camion en stationnement.

2 – Une policière est décédée dans la nuit de lundi à mardi, dans le Bronx, des balles d’un homme qui l’a ciblée alors qu’elle était de garde dans son véhicule.

3 – Les constructeurs aériens Boeing et Embraer ont annoncé être en pourparlers à propos d’un rapprochement de leurs opérations», dans un communiqué diffusé mardi en portugais et en anglais.

4 – Les compagnies aériennes ont dû annuler au moins 1000 vols lundi et mardi à cause des 40 cm de neige qui sont tombés sur Washington entre lundi soir et mardi matin.

5 – La joueuse de tennis américaine Serena Williams est déterminée, à 36 ans, à revenir sur les courts après la naissance de sa fille et à gagner d’autres titres du Grand Chelem : « mon objectif c’est 25 », a-t-elle expliqué dans le magazine Vogue paru mardi.

6 – Un homme s’est en pris à un caniche dans un parc mardi après que le chien ait aboyé à son passage : il l’a mordu et assommé à coups de bouteilles.

7 – Le plus grand sabot des Pays-Bas, emblème du pays, a été volé à Enter, nous apprend la police du village.

 8 – Au moins 20 personnes sont mortes dans les coulées de boue à Montecito, localité près de Los Angeles, à la suite d’une forte tempête responsable de la destruction de plusieurs maisons dans le sud de la Californie.

 9 – Des tables à langer seront installées dans toutes les toilettes pour hommes des bâtiments publics de New York, a annoncé mardi le maire, Bill de Blasio.

10 – Un astéroïde long de 400 mètres et large de 40 mètres a été détecté mardi par le télescope Pan-STARRS1 à Hawaï.

11 – Zei Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire de l’Organisation des Nations-unies aux droits de l’homme, a accusé mardi la Birmanie d’être responsable des attaques contre les Rohingyas, qu’il qualifie d’opérations « organisées et planifiées » qui ont forcé plus de 655 000 Rohingyas à se réfugier au Bangladesh depuis août.

12 – Un python birman a été retrouvé à Timmins dans le nord l’Ontario, puis abattu par le personnel du Zoo de Toronto pour limiter ses souffrances et « pour assurer la sécurité du public », a indiqué la police de Timmins dans un communiqué.

13 – Les comptes et messages des dirigeants politiques resteront actifs sur Twitter, même s’ils sont «controversés» malgré les polémiques et inquiétudes entourant les tweets du président américain Donal Trump, a annoncé mardi la compagnie américaine.

14 – Les bonobos sont les plus proches cousins de l’homme dans le règne animal, révèlent des chercheurs de l’université Duke en Caroline du Nord, à la suite d’une série de tests qui a révélé que les primates sont plus attirés par des personnalités dominatrices et insensibles que par des êtres doux et gentils.

15 – La police de Joliette interpelle, à la suite d’un vol de 200 dollars dans une station-service, un mineur de 13 ans qui reconnait s’être trouvé sur les lieux du vol mais nie toute participation aux faits.

16 – Les grands animaux, comme l’éléphant, l’hippopotame et la girafe frôlent régulièrement l’extinction dans les zones de conflits en Afrique, selon une étude publiée mardi dans la revue Nature.

17 – L’astronaute Norishige Kanai a causé la stupéfaction en annonçant avoir «grandi de 9 centimètres» en trois semaines depuis son arrivée à la mi-décembre dans la Station spatiale internationale mais après vérifications, il s’est empressé de rectifier le tir et de s’excuser d’avoir propagé des fausses nouvelles : il n’a grandi que de deux centimètres.

18 – Cinq blogueurs pakistanais, opposants notoires à l’islam radical, l’armée ou le gouvernement sur les réseaux sociaux, ont été disculpés des accusations de blasphème qui pesaient contre eux, a indiqué mardi un avocat du dossier.

19 – Un séisme de magnitude 7,6 a été enregistré mardi soit en mer des Caraïbes au large du Honduras, ont signalé les autorités gouvernementales, en annonçant le déclenchement d’une alerte au tsunami.

20 – Deux soldats américains sont morts dans l’explosion d’une mine artisanale en Irak, quelques heures après la mort d’un soldat dans les mêmes circonstances, a annoncé mardi le haut commandement de l’Alliance atlantique.

Exercice 2 – titres et réécriture

21 janvier 2025 - Par - Catégorie : International

Par Félix Rousseau-Giguère

Titres

Titre 1 : Halloween reportée : la confusion règne quant à la bonne date

Titre 2 : Des manifestations ont lieu partout au Québec pour un meilleur financement du communautaire

Titre 3 : Jagmeet Singh ne pense pas être responsable de la défaite du NPD aux élections

Titre 4 : La colonie artistique se mobilise pour une meilleure protection des droits d’auteur

Titre 5 : Vol de données personnelles chez Desjardins : des courtiers en hypothèques sous la loupe

Titre 6 : « État d’urgence sanitaire » annoncé à New Delhi à cause de la pollution atmosphérique

Titre 7 : Bogotá : un accord de paix est signé entre le gouvernement et la guérilla

Titre 8 : Cinq cégeps participeront à une nouvelle enquête sur les violences sexuelles

Titre 9 : Déclin de la biodiversité : les forêts boréales québécoises seront plus touchées que les forêts amazoniennes

Titre 10 : Les sénateurs « indépendants » sont maintenant en majorité à la chambre haute   

Titre 11 : Céline Dion met fin à son spectacle à Las Vegas après 16 ans

Texte réécrit

Un grand-père condamné à quatre mois de prison pour incitation à des contacts sexuels envers sa petite-fille

Un homme de 55 ans de St-François-Xavier-de-Brompton a été condamné, mardi matin, à quatre mois de prison avec trois années de probation à la suite d’accusations d’incitation à des contacts sexuels. La victime était sa petite-fille de cinq ans.

Son nom sera inscrit au registre des délinquants sexuels. Il sera soumis à des prises d’échantillons corporels dans le but de récolter son ADN. Il lui est interdit d’être dans des endroits publics où la présence d’enfants est probable.

Les événements ont eu lieu le 1er juin 2008. Le grand-père se trouvait seul dans le garage avec sa petite-fille. Il lui a montré son pénis tout en lui demandant si elle savait ce qu’il tenait dans sa main. L’enfant n’a pas tenu compte des propos de son grand-père, mais a refusé de toucher son pénis.

Au cours de la même journée, la maman de l’enfant a eu des doutes sur les agissements de son père en le voyant s’apprêter à donner un « bisou » à l’enfant. Elle l’a confronté et le grand-père a fini par avouer.

Le quinquagénaire a été arrêté le 4 septembre et il a comparu devant le juge Michel Beauchemin le 15 octobre suivant. En défense, Me Gabrielle Lemay suggérait une peine de trois mois de détention alors qu’en poursuite, Me André Campagna souhaitait une sentence de six mois.

Crise en Lybie : les enfants migrants laissés à eux-mêmes

14 janvier 2025 - Par - Catégorie : International

Par Félix Rousseau-Giguère

Quelque 36 000 enfants migrants, dont 14 000 non accompagnés, ont besoin d’être appuyés en Lybie, plaque tournante pour des centaines de milliers de migrants tentant de rejoindre l’Europe par la mer, selon l’UNICEF qui craint que la communauté internationale songe à prendre une décision finale pour réduire le financement de l’organisation onusienne.

Pour la plupart des observateurs la rumeur voulant que les grands pourvoyeurs occidentaux allaient retarder l’émission d’un chèque de 52 millions de dollars ne tient pas debout. La communauté internationale ne claquera pas la porte à l’UNICEF, estiment-ils, et les deux continueront à collaborer pour porter secours aux migrants.

Un nombre élevé d’enfants non accompagnés

Parmi environ 400 000 migrants en Lybie, 9% sont des enfants, a révélé l’UNICEF dans un communiqué émis mardi. L’organisation onusienne a qualifié de «choquant» le nombre d’enfants migrants non accompagnés d’un membre de leur famille en Lybie, estimé à 14 000.

En 2017, près de 15 000 enfants non accompagnés ont atteint l’Italie en traversant la Méditerranée depuis la Lybie. 400 autres y ont laissé la vie, a déploré l’UNICEF. Beaucoup d’autres ont été victimes d’abus, voire d’exploitation sexuelle. Pour prendre le taureau par les cornes et se concentrer sur l’atteinte de ses objectifs, l’UNICEF a indiqué avoir mis en place un plan d’action afin de renforcer l’assistance aux enfants migrants en Lybie, notamment en matière de protection, d’éducation et de santé.

L’UNICEF tente un rapatriement

En 2018, l’UNICEF souhaiterait rapatrier 30 000 migrants dans le cadre d’un programme de retour volontaire, parmi lesquels de nombreux enfants.

Jusqu’à maintenant, elle a déjà rapatrié près de 15 000 migrants dans le cadre de ce programme, selon les chiffres de l’organisation arrêtés début décembre.

Abdel-Rahmane Ghandour, conseiller juridique de l’UNICEF en Lybie, cité dans le communiqué a déclaré qu’à sa connaissance, «nous ferons tout pour que tous les enfants, quel que soit leur statut, puissent recevoir une éducation, être protégés et recevoir les services de base».

La Lybie sur la sellette

La Lybie est particulièrement sous le feu des critiques, après la diffusion d’un documentaire de CNN sur l’esclavage, montrant des migrants africains vendus près de Tripoli. Le reportage a soulevé un tollé dans le monde.

La plupart du temps, les autorités libyennes se défendent en rappelant le poids que les flux de migrants ont sur ce pays ébranlé par les crises politiques, l’insécurité et de graves difficultés économiques depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

5 choses à savoir sur la crise en Lybie