Marie-Maude Denis: une journaliste ambitieuse

27 mars 2025 - Par - Catégorie : Médias

Marie-Maude Denis. Source : Radio-Canada.

Un travail réalisé par Élise Lécaudé, Justine Bouchard-Girard, Élodie Bréniel et Léa Lemieux. 

Introduction 

Journaliste à Radio-Canada depuis près de 20 ans, Marie-Maude Denis se démarque par ses enquêtes. Bien qu’elle soit née en Ontario, c’est surtout au Québec que son influence dans le milieu de l’information se fait ressentir. Dans la première partie de ce travail, il sera question des débuts de Marie-Maude jusqu’à sa percée dans le domaine du journalisme. Le contexte historique des médias de l’époque sera également abordé dans cette section. La deuxième partie sera consacrée à son travail de journaliste d’enquête. Ainsi, ses enquêtes marquantes seront abordées et le procès qu’elle a gagné pour la protection des sources journalistiques sera mis en lumière. La troisième section portera sur l’émission Les stagiaires qu’elle a animée, mais également sur les distinctions qu’elle a reçues au cours de sa carrière. La quatrième et dernière partie sera consacrée à l’héritage de cette figure de proue et à sa réputation. La place des femmes en journalisme sera également traitée dans cette section.  

1. Début de carrière au tournant du millénaire

La vocation de journaliste

Marie-Maude Denis, journaliste d’enquête franco-ontarienne, a passé son enfance entourée d’une famille amatrice de nouvelles. « [Le journalisme] faisait partie de la vie de ma famille », dit-elle. Son père, Michel Denis, était réalisateur à la radio de Radio-Canada, à Ottawa. Le milieu journalistique lui est donc familier dès son plus jeune âge. Lors de ses journées pédagogiques, elle accompagnait son père au bureau de Radio-Canada. Le « bouillonnement intellectuel » environnant fascinait la jeune fille, admirative des collègues de son père. « J’avais le goût de ce monde-là », se rappelle-t-elle.

À l’adolescence, Marie-Maude Denis allait dans une école secondaire en arts. Elle s’y est spécialisée en théâtre, ce qui l’a poussée à s’inscrire en théâtre à l’université d’Ottawa. Cette vocation n’a pas fait long feu, car Marie-Maude sentait qu’elle n’était pas faite de la même étoffe que ses camarades de classe. « Les gens de théâtre étaient trop intenses, […] ils étaient trop écorchés vifs. Je me suis dit que je n’avais pas le feu sacré pour vivre [du théâtre] », plaisante-t-elle.

Comme son père l’encourageait fortement à acquérir de la rigueur intellectuelle, soit la capacité de faire des recherches et de l’analyse, elle a décidé de poursuivre des études en sciences politiques. Ces études l’ont beaucoup aidé dans son travail de journaliste. Se disant qu’au fond, c’était plutôt le métier de journaliste qui l’interpellait, elle s’est lancée dans un baccalauréat en communication à l’Université d’Ottawa, puis en journalisme à l’Université Laval. Pourtant, elle n’était pas passionnée par ses études. « Si c’était à refaire, j’étudierais dans tout sauf les communications », lance la journaliste. « En communication, on apprend des théories pour la communication […]. Mais, ce que ça prend pour être journaliste, c’est avoir une très grande culture générale et bien maîtriser sa langue », renchérit-elle.  

L’aspirante journaliste ne « tripait pas gros » sur les études et brûlait plutôt d’impatience de faire son entrée sur le marché du travail. Néanmoins, c’est seulement au début des années 2000 que Marie-Maude commence à se tailler une place notable dans le milieu de l’information. 

État du journalisme en début 2000

Depuis les années 60, le Québec est le théâtre d’une convergence des médias. Au tournant du millénaire, les entreprises de presse écrite sont en grande partie réunies sous l’égide de deux grandes compagnies, Gesca et Québecor. En 2001, Québecor a acheté le réseau TVA, le plus grand compétiteur de Radio-Canada.

Source: Lavoie, M-H. (2001). La concentration de la presse à l’ère de la “ convergence ”

Au cours des années 90, le monde du journalisme est bouleversé par des révolutions technologiques comme le cellulaire, internet et l’ordinateur portable. Ces technologies facilitent et accélèrent le travail des journalistes, tout en permettant une plus grande utilisation d’outils télévisuels dans l’information. Cependant, la démocratisation de l’accès à internet signifie aussi la multiplication de compétiteurs et des producteurs de nouvelles, ce qui a pour effet « d’intensifier la contestation de l’utilisation de contenu sans rémunération appropriée ».

Les habitudes de consommation de l’information changent. Les gens souhaitent de moins en moins payer des abonnements aux médias, car ils peuvent trouver du contenu similaire gratuitement sur internet. Ainsi, avec la concurrence, la perte d’une partie des revenus publicitaires et des abonnements du public, les entreprises médiatiques font des coupes dans leurs effectifs afin de réduire leurs dépenses. En 2009, malgré le soutien financier de l’État, Radio-Canada supprime 800 emplois au sein de son entreprise, soit 8% de ses effectifs, dont 86,5% sont dans la branche de la télévision. 

Au sein de l’industrie, le virage numérique divise. Alors que certains estiment que ce changement favorise la mise en valeur de l’information, avec, par exemple, le lancement de La Presse + qui aurait « permis de réinventer le grand reportage et donné l’occasion aux journalistes de proposer et de réaliser des projets de reportage de qualité […] », d’autres critiquent « la vitesse que les nouvelles technologies imposent au travail journalistique […] au détriment de la qualité ». Peu de médias font encore des enquêtes longues et onéreuses, mais Radio-Canada et La Presse constituent des exceptions. 

Marie-Maude impressionne dès ses débuts

Elle fait ses débuts dans le monde des médias, à l’âge de 16 ans, en faisant passer des dépliants de Radio-Canada au Salon du livre de l’Outaouais. Son talent pour parler aux gens et l’énergie qu’elle déployait dans son travail se font remarquer par les employés de Radio-Canada. De fil en aiguille et à force de traîner autour de la société d’État, elle a enchaîné les petits contrats. Puis, elle a fait la rencontre de Mario Girard, qui animait à l’époque une émission à la radio régionale d’Ottawa.

Il lui a dit « hey, toi, tu as de la détermination, tu as du bagout. Est-ce que tu as le goût de me faire une chronique jeunesse […] dans mon émission? » Du haut de ses 17 ans, elle s’est sentie à la fois flattée et anxieuse face à cette proposition. Elle a cependant fini par accepter. Ce travail lui a donné « la piqûre ». Il lui faisait vivre des sensations fortes, des poussées d’adrénaline. « C’était comme de la grosse drogue », raconte-t-elle. 

Se cherchant un emploi de journaliste, il était clair pour Marie-Maude qu’il fallait sortir d’Ottawa. Elle voulait s’émanciper du travail de son père. « [Si j’étais restée]  j’aurais toujours été la « fille à papa », je ne voulais pas ça », dit-elle.

En 2000, elle a donc pris la route pour Québec et s’est empressée d’envoyer son « CV » à tous les médias possibles. Après plusieurs refus, un appel d’une employée du service des communications de Radio-Canada Ottawa l’a remise dans le bain. L’employée, qui avait pris connaissance de la présence de Marie-Maude à Québec et qui avait entendu parler d’elle comme étant une fille « déniaisée », lui a proposé de faire un remplacement d’un mois aux communications de Radio-Canada à Québec. Ce travail n’était cependant pas particulièrement fascinant, selon Marie-Maude. 

Un peu plus tard, l’aspirante journaliste s’est trouvée un travail de sous-titrage pour les personnes malentendantes. Avec cet emploi, Marie-Maude corrigeait des textes de journalistes et s’occupait de la mise en forme des sous-titres. Cette expérience a été enrichissante pour la jeune femme. « Parce que tu travailles dans les fichiers où les journalistes écrivent leurs topos, tu vois le texte apparaître, tu vois les corrections qu’ils font, tu vois les clips qu’ils mettent, donc ça rentre dans ton cerveau », affirme la journaliste.

Elle insistait souvent auprès de son patron pour pouvoir réaliser de nouvelles tâches, tant et si bien que ce dernier a fini par lui octroyer du travail de recherche. « J’étais vraiment tannante », se rappelle-t-elle. À 21 ans, elle a donc commencé à assembler des dossiers de recherche et à « booker » les invités des émissions. 

Un jour, il manquait un journaliste pour aller tourner un extrait. « Il venait d’arriver un incident dans une garderie. Il y avait une éducatrice qui avait sauvé une petite fille. Le patron m’a envoyé faire l’extrait », se souvient Marie-Maude. Elle a paniqué un instant, consciente de son manque d’expérience, mais elle s’est tout de même exécutée. À la suite de la remise de son travail, son patron lui a demandé de faire un topo avec ce même contenu pour le lendemain.

C’était la fin de semaine et « le week-end, il y a vraiment de la marge de manœuvre pour quelqu’un qui veut prendre de l’expérience », nous raconte la journaliste chevronnée. Après cette première expérience au téléjournal, elle a continué de produire des topos et des petits reportages. Son travail s’est rapidement fait remarquer par de grands noms de Montréal. Très vite, elle a reçu un appel élogieux de la part de la journaliste Michaëlle Jean, qui appréciait son élocution. « [Il y a des journalistes qui] font une petite voix, une petite intonation. Toi, tu ne le fais pas, tu ne chantes pas. Continue comme ça, tu vas aller très loin », l’a complimentée Mme Jean.

Marie-Maude a tapé dans l’œil d’une autre journaliste d’expérience, qui deviendra plus tard une proche collègue et amie. « Quand je l’ai vue pour la première fois, il y a plus de 20 ans à la télévision, j’étais très impressionnée par elle », se rappelle Isabelle Richer, journaliste à Radio-Canada. « Elle était jeune, elle était très affirmée, très sûre d’elle, je voyais qu’elle avait énormément de talent et de potentiel. Elle était à Québec et je me disais qu’elle ne resterait pas longtemps dans cette ville », ajoute Isabelle. 

Vers 2002, Isabelle souhaitait ardemment que Marie-Maude soit repêchée à Montréal. Pour elle, une chose était claire: la jeune journaliste débordait de talent. Selon Isabelle, il suffisait de voir Marie-Maude à la télévision pour comprendre à quel point elle se démarquait de ses pairs. « Il y avait une assurance, une fluidité, un esprit de synthèse et une qualité dans ses propos et dans sa façon d’expliquer une histoire. Ça se sent et ça s’entend très rapidement », ajoute Isabelle.

Isabelle Richer et sa meilleure amie, Marie-Maude Denis. Source : Radio-Canada. 

Isabelle qualifie sa rencontre avec Marie-Maude de « coup-de-foudre ». « S’il existait une telle chose que la ‘’bromance’’ en français, qui parle des filles, une ‘’girl-mance’’ [ça décrirait notre relation] », plaisante-t-elle. « On est tout de suite tombées en amitié toutes les deux et on ne s’est jamais laissées depuis », renchérit-elle. 

2. La journaliste d’enquête 

En 2008, Marie-Maude Denis a rejoint l’équipe de l’émission Enquête pour « lever le voile sur l’un des plus gros dossiers de corruption de l’histoire du Québec ». En 2015, elle a commencé à animer l’émission, à la suite du départ du journaliste Alain Gravel. 

Lorsqu’elle travaillait aux faits divers, à Radio-Canada, en 2008, Marie-Maude a reçu une enveloppe d’une source confidentielle contenant une information cruciale. Elle est allée porter cette enveloppe à la cheffe recherchiste de l’émission Enquête, Monique Dumont. Mme Dumont travaillait depuis des années sur la collusion, notamment à Laval. L’information que contenait l’enveloppe lui permettait d’aller plus loin dans l’enquête. Peu de temps après, Marie-Maude a intégré l’émission pour travailler sur le dossier avec le journaliste Alain Gravel. 

De fil en aiguille, le tuyau, qui n’était au départ qu’une simple anecdote, s’est avéré être une véritable piste. À force de rencontrer des sources, les informations se sont concrétisées et ont mené à de solides enquêtes. « L’équipe d’Enquête a fait trembler l’industrie de la construction et la classe politique avec sa série d’une trentaine de reportages traitant de la corruption et de la collusion. »

La commission Charbonneau 

D’ailleurs, l’émission Enquête a joué un rôle crucial dans le déclenchement de la commission Charbonneau. « Je demande qu’une commission d’enquête soit menée », lance Sylvie Roy, la députéé de l’Action démocratique du Québec (ADQ), le 7 avril 2009. « C’est peu après les premières révélations de l’émission Enquête […] sur les irrégularités dans l’industrie de la construction » que Mme Roy a prononcé  les mots qui allaient être sans cesse répétés par les partis d’opposition durant deux ans, explique Radio-Canada

« Je ne suis pas une militante pour dicter ce que doit faire la politique, je suis là pour informer la société », soutient Marie-Maude en réponse au déclenchement de la commission Charbonneau.

La juge France Charbonneau. Source : Radio-Canada 

La commission Charbonneau avait le mandat d’enquêter sur « l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction ». Elle a été mise sur pied par le gouvernement de Jean Charest en 2011. La juge France Charbonneau présidait cette commission d’enquête sur la collision et la corruption. « Les stratagèmes de corruption et le financement politique illégal mis au jour par la commission ont surtout fait mal au Parti libéral », mentionne Denis Saint-Martin, professeur au Département de science politique de l’Université de Montréal et membre du Comité de suivi des recommandations de la commission Charbonneau. D’ailleurs, cette commission a alimenté l’opposition et a donné des armes à la Coalition avenir Québec (CAQ) qui a fait de la corruption l’enjeu principal de sa campagne électorale. 

Ses enquêtes marquantes 

« Marie-Maude a reflété les débats de la société avec ses reportages chocs sur la collusion et la corruption. Elle s’est penchée sur toutes les questions de l’heure et les grands enjeux de société à travers l’émission Enquête », avance la journaliste Isabelle Richer, qui est également sa meilleure amie. 

« On avait de la chance d’être deux à la tête de cette émission phare ; l’émission la plus écoutée de Radio-Canada », raconte Isabelle. 

Marie-Maude a commencé à animer l’émission Enquête en 2015, ça fait maintenant 10 ans qu’elle est à la barre de celle-ci. 

La journaliste considère qu’un de ses reportages les plus marquants est celui sorti en 2016, qui se nomme Les « baux » cadeaux. Il s’agissait d’une enquête sur un important détournement de fonds. Le reportage a révélé au grand jour un scandale de corruption. « Ce serait la plus importante fraude dans une société d’État au Québec et peut-être même au pays. D’importants collecteurs de fonds du Parti libéral et l’ex-pdg de la Société immobilière du Québec (SIQ), [Marc-Andrée Fortier], se seraient partagé des millions de dollars lors de transactions immobilières », souligne l’émission. Pour découvrir le pot aux roses, Enquête a suivi la trace de transactions immobilières suspectes passant par des comptes aux Bahamas et en Suisse. 

Marie-Maude a su refléter les débats de l’époque à travers ses enquêtes sur la collusion et la corruption, mais, récemment, elle a réalisé un reportage sur un enjeu de société actuel, soit la tragique réalité du fentanyl. L’enquête diffusée en février 2025 s’intitule Place-des-âmes. Il s’agit d’un reportage sur les ravages du fentanyl, une drogue qui tue « une vingtaine de Canadiens par jour ». En se penchant sur l’histoire de Maïa, une jeune chanteuse de 31 ans, qui a fait une surdose à la station Place-des-Arts, l’équipe d’Enquête s’est plongée au cœur du phénomène. Marie-Maude estime que c’est une enquête marquante et poignante. 

La défunte chanteuse Maïa Léia Fournier. Source : Radio-Canada. 

« J’ai réussi à gagner la confiance des gens. Ils m’ont laissé rentrer dans un milieu où les caméras ne rentrent pas souvent », exprime la journaliste avec émotion. Le reportage a eu une réception incroyable auprès du public, ajoute-t-elle. 

« Je trouve ça important ce que je fais. Ce n’est pas moi qui ai de l’importance, c’est mon travail », précise Marie-Maude. 

« Elle a commencé comme reporter à Enquête et au fil des ans, elle est devenue une partie importante de cette émission, jusqu’à en devenir l’âme », affirme Isabelle avec fierté.  

Une femme prête à tout 

Marie-Maude a le journalisme d’enquête tatoué sur le cœur. Elle est prête à tout pour informer les gens, selon Isabelle. Elle met en lumière les injustices et elle lève le voile sur des histoires passées trop longtemps sous silence. En outre, elle donne une voix à ceux qui trop souvent n’en ont pas, comme les victimes, par exemple.

La journaliste agit en véritable chien de garde de la démocratie. D’ailleurs, le travail qu’elle a fait au fil des ans a permis de contrebalancer les trois pouvoirs officiels, en mettant sous les projecteurs certaines pratiques douteuses de l’autorité. 

Elle est tellement dévouée à sa profession qu’elle est prête à « prendre des risques calculés » pour le bien de la liberté de presse et donc, par le fait même, pour le bien de la démocratie. Marie-Maude a conscience du danger de son métier, mais elle ne se sent pas « en danger ». La journaliste sait que faire des enquêtes sur le crime organisé peut compromettre sa sécurité, mais ça ne l’arrête pas pour autant. 

« Marie-Maude est extrêmement audacieuse et fonceuse. C’est une batailleuse. C’est une fille qui sait où elle va et ce qu’elle veut. Elle ne prend jamais de risques inconsidérés pour obtenir ce qu’elle veut », témoigne Isabelle. 

Une journaliste face à la justice

Une des enquêtes qui a marqué la vie de la journaliste est le reportage nommé Anguille sous Roche diffusé en 2012, car l’enquête est le point de départ de ce qui l’a amenée en cour quelques années plus tard. 

Anguille sous Roche lève le voile sur le financement clandestin des partis politiques. Des documents démontraient pour la première fois le lien problématique entre les entreprises et les partis politiques. D’ailleurs, dans ce reportage, un témoin clé raconte l’histoire de la firme de génie-conseil Roche qui a obtenu un contrat public, « à la suite de ce qui semble être une série de manœuvres soigneusement orchestrées ». Quelques années après la diffusion de l’enquête, Marc-Yvan Côté, qui est l’ex-président de Roche, a traîné la journaliste devant les tribunaux. 

M. Côté subissait un procès pour fraude, complot et abus de confiance et il soutenait que les reportages présentés à son sujet dans l’émission Enquête « comportaient des éléments de preuve de l’enquête policière qui avaient été divulgués par une source confidentielle ». M. Côté considérait que cette fuite d’information l’empêchait d’avoir un procès juste et équitable. Sa théorie était que l’information provenait directement de l’État, plus précisément de l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Il exigeait que Marie-Maude dévoile le nom de sa source confidentielle, afin de pouvoir prouver son point et ainsi faire annuler son procès. 

Il est important de savoir qu’une source anonyme est une personne dont les journalistes ne connaissent pas l’identité. Une source confidentielle est quant à elle une personne dont les journalistes connaissent l’identité, mais ils décident de la cacher au public pour de bonnes raisons, par exemple pour éviter que celle-ci ait des représailles. 

Une victoire en Cour suprême

Marie-Maude a perdu la cause en Cour supérieure contre M. Côté, mais la décision s’est rendue en appel. Cependant, la Cour d’appel a dit ne pas être en mesure de se prononcer sur le litige. Puisqu’il s’agissait d’une défaite pas juste pour elle, mais pour le journalisme, Marie-Maude a décidé de contester le verdict et d’essayer de faire entendre cette affaire en Cour suprême. Ainsi, elle voulait tenir son point devant le plus haut tribunal du pays. 

Marie-Maude Denis, lors de son combat judiciaire pour la protection des sources journalistiques confidentielles. Source : Le Soleil. 

La Cour suprême n’entend pas toutes les causes, elle choisit celles qui sont d’intérêt national. Ainsi, la journaliste se dit émue que ce tribunal ait accordé de l’importance à une affaire concernant la protection des sources journalistiques. Il s’avère que Marie-Maude a gagné en Cour suprême. Cette victoire est collective plus qu’individuelle. 

« Les juges qui se sont prononcés ont réaffirmé l’importance du journalisme d’enquête pour la société », annonce fièrement Marie-Maude. 

« Les tribunaux doivent [maintenant] accorder une grande importance à la protection des sources confidentielles, parce que s’il n’y avait pas de sources confidentielles, le journalisme d’enquête ne pourrait pas exister », explique la journaliste. Elle ajoute que les journalistes d’enquête s’appuient nécessairement sur des sources confidentielles pour faire de grandes révélations. Le combat mené par la journaliste était essentiel non seulement pour le journalisme au Québec, mais également au Canada.

3. Donner au suivant

Son parcours aux Stagiaires

En 2023, Marie-Maude Denis a été à la barre de l’émission Les stagiaires sur les ondes de Radio-Canada. Il s’agit d’une série documentaire de huit épisodes de 52 minutes qui suit le parcours de six stagiaires effectuant des défis hebdomadaires relevant de réelles affectations dans une salle de nouvelles de Radio-Canada. À la fin de chaque défi, Patrice Roy, Isabelle Richer, ainsi qu’un journaliste de la spécialisation de la semaine, procèdent à une évaluation du contenu produit. 

Patrice Roy, Isabelle Richer et Marie-Maude avec les six stagiaires de l’émission. Source : Radio-Canada.

Tout au long de la saison, la journaliste d’expérience guidait les stagiaires dans leur travail. Elle expliquait aussi au public les raisons derrière les exercices. « Elle a montré aux stagiaires toutes les facettes du métier et elle a réuni les experts pour chacune de ces facettes-là. C’était ça son rôle », explique Isabelle.

Marie-Maude a aussi mentionné en entrevue qu’elle fournissait une forme d’aide émotionnelle aux participants. « On s’entend que c’est difficile. On travaillait vraiment fort. On tournait des fois 10 heures par jour. Ils faisaient un vrai stage, mais, en plus ils étaient filmés. J’avais de la sympathie pour eux », mentionne la journaliste. Elle raconte aussi la relation d’amitié qui s’est créée entre elle et les apprentis. 

Lorsqu’elle a été approchée pour ce projet, elle a aimé le concept. Il est important pour elle de vulgariser le travail des journalistes, ainsi que l’envers du décor. La transparence du métier est essentielle pour elle. 

En participant à cette minisérie, elle souhaitait inciter les plus jeunes à devenir des journalistes. Elle désirait transmettre sa passion pour son métier. « On a probablement la même motivation, Marie-Maude et moi, c’est-à-dire le plaisir de la transmission », souligne Isabelle. Toutes les deux ont participé à l’émission afin d’aider la prochaine génération. « Mon père me disait: “Il faut que chaque génération fasse mieux que la précédente” », raconte Marie-Maude en souriant. 

Elle explique aussi que les journalistes sont d’autant plus importants à notre époque. Le journalisme est en difficulté et les démocraties sont en danger à cause de grandes puissances économiques, comme les GAFAM. Les médias sont souvent les premiers à être attaqués par les forces totalitaires et il est important qu’ils soient assez forts pour faire face à ces menaces, explique Marie-Maude.

L’animatrice d’Enquête raconte qu’elle a adoré participer à l’émission Les stagiaires en tant qu’animatrice et mentore. Elle mentionne que cette expérience est autant enrichissante pour elle que pour les participants. « Je le referais demain matin. J’aimerais qu’il y ait [une deuxième saison] », mentionne Marie-Maude. 

Ses prix et reconnaissances

Au cours de sa carrière, Marie-Maude a reçu de nombreux prix pour les reportages qu’elle a produits au sein de l’émission Enquête, dont trois prix d’excellence en journalisme économique et financier des économistes québécois. Elle explique que tous ses prix ont aussi eu une répercussion importante pour ses patrons. En effet, ils apportent une plus grande crédibilité aux émissions qui les reçoivent. 

En 2010, Alain Gravel, Emmanuel Marchand, Claudine Blais et elle remportent le Grand prix Judith-Jasmin pour le reportage Collusion frontale. Deux ans plus tard, elle en reçoit un autre avec Sonia Desmarais, cette fois-ci, dans la catégorie Enquête pour l’émission Anguille sous Roche

Elle remporte, en 2015, son premier prix Gémeaux avec Chantal Cauchy et Martyne Bourdeau pour le reportage Un train nommé Délire faisant état d’un système léger sur rail et des conflits d’intérêts associés à ce projet à Montréal. Elle gagne également un prix d’excellence en journalisme économique et financier pour le même reportage l’année suivante. Marie-Maude racontait d’ailleurs en entrevue que ces prix sont très prestigieux. Ainsi, ceux-ci apportent à la journaliste une reconnaissance supplémentaire de la part de ses proches.

En 2017, à la suite de l’enquête phare Les « baux » cadeaux, elle gagne un prix Judith-Jasmin dans la catégorie Enquête en compagnie de ses collègues Daniel Tremblay et Jacques Taschereau. Ce reportage se mérita aussi deux Gémeaux la même année. L’année suivante, elle reçoit le prix Charles Bury de la Canadian Association of Journalists pour avoir défendu la liberté de presse jusqu’en Cour suprême. 

Isabelle Richer et Marie-Maude Denis, accompagnées de deux membres de l’équipe de l’émission Enquête, lors des prix Gémeaux en 2017. Source : Radio-Canada. 

En 2020, elle remporte le Gémeaux de la meilleure animation d’affaires publiques pour Le vaisseau dort et La crise de Val-d’Or sur les déboires du traversier F.A-Gauthier et sur les abus de certains policiers de la Sûreté du Québec envers des femmes autochtones à Val-d’Or. L’année suivante, elle se mérite le même Gémeaux pour le reportage Ces avocats qui dépassent la ligne

4. Leçons et héritage 

Être une femme en information

Bien que la parité soit atteinte dans les salles de presse québécoises, cela ne signifie pas qu’il y a davantage de femmes protagonistes dans les reportages (sources ou expertes). En 2024, les femmes représentaient seulement 29 % des sources citées sur les sites web de Radio-Canada, du Journal de Montréal, du Devoir, de TVA Nouvelles et de La Presse rassemblés. 

Radio-Canada possède son propre Bureau de l’équité en matière d’emploi depuis 1986. La Société d’État doit respecter les exigences du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), des politiques fédérales et de la population en matière de parité et d’équité. De 2000 à 2010, la proportion de temps de parole des femmes journalistes à la télévision dépasse 40 % à Radio-Canada, alors que TVA traîne la patte avec environ 16 % du temps de parole accordé aux femmes journalistes.  

Marie-Maude ne se souvient pas d’avoir rencontré des difficultés à ses débuts dans les années 2000 parce qu’elle était une femme en information. « Je pense que je dégage quand même une fille qui a confiance en elle, même si ce n’est pas entièrement vrai », s’explique-t-elle. 

Toutefois, les prises de conscience sociale lui ont fait réaliser la prépondérance des hommes en information. « Je réalise avec le recul le caractère masculin des décisions et du pouvoir dans tout mon début de carrière. Oui, j’ai fréquenté beaucoup de femmes motivées et déterminées, mais c’était quand même un monde dans lequel il y avait beaucoup d’hommes en situation d’autorité et de pouvoir », dit Marie-Maude. Néanmoins, elle ne pense pas que cela l’a désavantagée au cours de sa carrière.

Selon elle, les hommes ont encore plus de crédibilité que les femmes en information. « Je pense qu’on a une éducation qui fait en sorte qu’un homme est perçu comme ayant davantage de crédibilité, et je hais ça, mais les femmes pensent ça aussi. » Encore aujourd’hui, lorsqu’elle tente d’avoir des entrevues dans le cadre de son travail, Marie-Maude voit l’effet de cette perception. « Les femmes vont se trouver mille excuses pour dire qu’un collègue [masculin] est plus compétent, plus spécialisé, plus disponible. Les femmes hésitent beaucoup à se mettre de l’avant », contrairement aux hommes, analyse-t-elle. Un phénomène que des recherchistes de Radio-Canada ont également observé dans un reportage d’Anne Marie Lecomte en 2023

Une influence certaine 

« Je suis chanceuse, parce que je fais quelque chose qui est appréciée des gens, en général, et j’ai beaucoup de retours positifs, que je ne mérite même pas tant que ça, car ils reviennent aussi à mes collègues de l’émission », considère Marie-Maude.

Dans le monde du journalisme, Marie-Maude est respectée « à mort » parce qu’elle est « extrêmement déterminée », selon Isabelle Richer. « Cette fille a un capital d’amour tellement grand, car elle est hilarante. Vraiment, elle est très drôle. Tu veux tout le temps être proche de Marie Maude dans n’importe quel événement parce que tu sais que tu vas t’amuser », mentionne son amie. 

Isabelle croit qu’avec ses enquêtes, Marie-Maude inspire beaucoup les futurs journalistes qui souhaitent faire autre chose que de l’information quotidienne. « Elle fait la démonstration que du reportage d’enquête, ça se fait et ça a de l’influence. Et ça, c’est majeur. Tant qu’elle en fera avec autant de fougue et de plaisir, je pense qu’elle continuera d’inspirer des générations de journalistes », dit-elle. À chaque nouveau reportage, elle « sautille de bonheur », relate son amie Isabelle. « Elle va léguer le plaisir de faire de l’enquête et cette rigueur qu’elle a et cette force qu’elle démontre », soutient Isabelle.

Pour Marie-Maude, il est beaucoup trop tôt pour aborder la question d’héritage, puisqu’elle n’a que 44 ans. Elle espère que sa carrière se poursuivra encore de nombreuses années. « Je serais bien contente, quand je vais finir ma carrière, dans longtemps, que le public dise: “Ouais, cette fille-là, on pouvait la croire” », pense-t-elle. Chose certaine, elle se réjouit d’avoir obtenu une décision favorable de la Cour suprême. L’arrêt Denis contre Côté lui a non seulement été favorable, mais il l’est aussi pour le travail des journalistes du pays. Il réitère l’importance des sources confidentielles en journalisme d’enquête, et, par le fait même, l’importance du journalisme d’enquête pour le maintien d’une démocratie saine et juste.

La plus grande leçon de la jeune carrière de Marie-Maude est que le meilleur journalisme ne s’exerce pas entre les quatre murs d’un bureau. « Le journalisme, ce n’est pas la recherche pour la beauté de la recherche. C’est une recherche appliquée à un enjeu d’intérêt public qui touche des vraies personnes. »

L’animatrice d’Enquête multiplie les conseils pour réussir à se frayer un chemin dans le monde du journalisme. « Comment on se trouve un travail ? On prend n’importe quoi. On se présente. On est motivé, mais on est à sa place. On regarde. On se fait aimer des plus vieux. On est humble », soutient-elle. 

« Ceux qui m’ont le plus aidé dans ma vie, ce sont des journalistes qui étaient extrêmement compétents et humbles. Ils étaient amoureux du métier et voulaient transmettre [cet amour] », raconte la journaliste. « Repérer ces gens-là, ils vont vous faire faire des pas de géant », conseille Marie-Maude à l’endroit des aspirants journalistes.

Conclusion

À travers son parcours et ses enquêtes, Marie-Maude Denis constitue un excellent exemple de détermination. Elle démontre aux futures générations qu’avec beaucoup de persévérance et de rigueur, il est possible d’exercer le métier de journaliste et d’exceller. Bien que sa carrière continuera d’évoluer dans les prochaines décennies, elle léguera assurément un amour profond de l’enquête.

D’ailleurs, grâce à l’émission Enquête, Marie-Maude a su exposer la vérité en révélant des histoires et des faits cachés ou peu connus sur des sujets d’intérêt public. Son combat en cour est aussi une preuve de son dévouement pour son métier. Sa victoire restera gravée dans les mémoires. En outre, c’est une journaliste qui est extrêmement respectée, ses nombreux prix en témoignent. Marie-Maude est marquante dans l’histoire du Québec, également parce qu’elle a contribué avec son équipe à la création d’une des plus importantes commissions d’enquête de la province, soit la commission Charbonneau. 

Elle est partie de rien, elle a réussi à gravir les échelons et c’est maintenant une figure de proue du journalisme québécois. Elle est une source d’inspiration pour plusieurs femmes. Sa générosité, son franc-parler et sa transparence en font une personne remarquable. Elle n’a d’ailleurs pas hésité à jouer le rôle de mentore pour l’émission Les Stagiaires parce que donner au suivant fait partie de sa nature. Marie-Maude a su illustrer les débats et les préoccupations de son époque à travers ses différents reportages et elle continue de le faire aujourd’hui. 

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25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

On surprend Janette avec un cadeau du public! | En direct de l'univers

Janette Bertrand en compagnie de France Beaudoin sur le plateau d’En direct de l’univers. Source: Radio-Canada 

L’émission spéciale d’En direct de l’univers, qui célébrait le siècle de vie de Janette Bertrand, était tout simplement sublime. Les pleurs autant que les rires étaient de la partie, samedi soir, alors que de nombreux artistes et amis de Janette ont défilé sur la scène de ce rendez-vous télévisuel. 

Par Justine Bouchard-Girard 

La fébrilité transparaissait à l’écran alors que les premiers invités défilaient sur le plateau, devant Janette. Celle-ci, vêtue d’une belle blouse rose, était très élégante au côté de France Beaudoin. Cinq ans plus tôt, celle qui a su éveiller les consciences et briser plusieurs tabous, avait donné rendez-vous à l’animatrice d’En direct de l’univers pour ses 100 ans. 

Du groupe Salebarbes, en passant par Debbie Lynch-White et Marc Labrèche, la fête de cette importante communicatrice québécoise était tout aussi colorée que sa personnalité. 

« Tous ceux qui l’ont vécu sur place s’accordaient pour dire que c’est un moment qui va rester dans les cœurs et les mémoires », raconte France Beaudoin.

La symphonie de l’égalité hommes-femmes

La chanson Imagine de John Lennon m’a fait verser une larme. Au début, le chœur était composé de 50 hommes, mais, après, 50 femmes sont venues rejoindre ceux-ci sur scène pour joindre leurs voix à celles des hommes. Elles ont pris la place qui leur revenait. 

Janette s’est battue toute sa vie pour que les femmes et les hommes ne soient « pas en compétition, mais plutôt en complétude » et cette chorale représentait tout cela à travers un numéro magnifiquement orchestré. 

Le chœur formé de 100 voix a aussi chanté Il est où le bonheur de Christophe Maé. À ce moment, le bonheur était clairement là, sous mes yeux. 

Une famille harmonieuse 

Vers la fin de l’émission, toute la famille de Janette s’est retrouvée sur scène. Tout le monde a chanté Ça fait rire les oiseaux. Cependant, ce choix musical m’a déçu. Je crois que ce moment aurait eu le potentiel d’être plus poignant. J’aurais aimé que ses descendants chantent à l’unisson une chanson plus significative de la vie de Janette et des luttes féministes qu’elle a menées.

Néanmoins, Une chance qu’on s’a, qui est la chanson d’amour préférée de Janette, a été magnifiquement interprétée par certains membres de sa famille. L’amour qui lie ces gens crevait littéralement l’écran. C’était beau à voir! 

D’ailleurs, Guy A. Lepage, qu’elle surnomme son « petit-fils de cœur », lui a rendu un hommage farfelu et attendrissant. 

Une émission à l’image de Janette 

Fred Pellerin a chanté Mille après mille. La chanson dit: « La vie est un long chemin sans fin ». Je trouve que ces paroles résonnent avec Janette, car ça illustre que, même lorsqu’elle ne sera plus là, ses idées vont lui survivre et ce qu’elle a fait pour le Québec va continuer sa route. 

Ce qui restera gravé dans ma mémoire c’est le regard pétillant de Janette qui regardait sa vie ainsi illustrée grâce à la musique. « J’ai ça dans ma tête et je vais vous garder dans mon cœur », a lancé Janette, tout émue, à ceux qui ont chanté son « univers ». 

« Vous m’avez fait vivre une soirée merveilleuse, je suis chanceuse d’avoir les compliments [avant de mourir] », a ajouté la grande dame avec émotion. 

À la fin, Gilles Vigneault, Michel Rivard et Yvon Deschamps ont chanté Gens du pays avec tous les invités. C’était le clou du spectacle. 

« [C’était] une soirée de haut calibre, figurant parmi les meilleures éditions depuis le tout début du variété […] », considère le rédacteur Zachary Barde. 

L’émission m’a fait vivre des moments tantôt émouvants, tantôt joyeux, mais toujours touchants. 

L’épisode est disponible en rediffusion sur le site de Radio-Canada.

Couronne nord: une mobilisation collective pour un meilleur réseau de transport collectif 

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Mention photo : Justine Bouchard-Girard. Laurence Tôth, présidente de la Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN) donne une conférence de presse aux étudiants de Patrick White. 

Face au fléau que représente le réseau de transport collectif sur la Rive-Nord, la présidente de la Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN) a présenté en conférence de presse, mardi, à Terrebonne, l’Agenda Mobilité couronne nord. Le but est de bonifier la mobilité du territoire en répondant aux besoins de la population et des entreprises locales.

Par Justine Bouchard-Girard 

« Chaque automobiliste [de la Rive-Nord] passe en moyenne 57 heures dans sa voiture. 57 heures qu’il n’est pas avec sa famille, qu’il n’est pas en train de travailler », déplore Laurence Tôth, présidente de la TPÉCN. 

Elle a lancé un cri du cœur en conférence de presse. Elle critique l’inaction du gouvernement en place face à l’enjeu des transports en commun de la couronne nord. 

La TPÉCN, qui a mis en place l’Agenda Mobilité couronne nord, comprend cinq municipalités régionales de comté (MRC), mais également vingt villes et municipalités. Cette assemblée représente 625 000 habitants. 

Les élus locaux veulent « plus de pouvoir »

« En ce moment, les élus ne peuvent pas mettre un [abri d’autobus], parce que c’est EXO qui gère ça. Les élus locaux veulent avoir plus de pouvoirs sur le transport local », explique Mme Tôth. 

Étant donné que le principal objectif est de répondre aux besoins de la population et que les élus sont proches des citoyens, ce sont, selon Mme Tôth, les mieux placés pour réaliser le projet. 

La présidente de la TPÉCN avoue toutefois que les élus ne sont que des fonctionnaires. Ainsi, ils n’ont pas l’expertise pour déterminer un trajet d’autobus, mentionne-t-elle. Néanmoins, elle affirme que ceux-ci vont s’entourer de spécialistes pour être en mesure de bonifier en bonne et due forme le transport en commun de la couronne nord. 

Qui va payer? 

Une partie de la facture sera « refilée » aux municipalités, le reste sera couvert par le gouvernement, affirme Mme Thôt. Ainsi, les municipalités n’auront pas à payer la totalité du montant pour installer un REM et améliorer le réseau de transport en commun de la région. 

La présidente de la TPÉCN n’a pas été en mesure d’estimer le coût du projet. Néanmoins, elle a assuré aux journalistes que les citoyens ne devront pas débourser de leurs poches pour que le projet se concrétise. 

Un fléau qui perdure 

« Ce n’est pas normal que les étudiants [de la région] aient besoin d’avoir une voiture pour se rendre à l’école », estime Mme Tôth. 

Elle exige maintenant du gouvernement des réponses rapides et concrètes. Bien qu’il y ait eu une rencontre avec la ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, celle-ci n’a abouti à rien. 

Elle met en lumière que, malgré les tonnes d’études qui prouvent la problématique du réseau de transport en commun de la couronne nord, rien ne bouge. Sa frustration, face à la situation qui reste stagnante, transparaissait en conférence de presse.

Chiffres importants tirés de la conférence de presse : 

  • La congestion coûte 6 milliards à la couronne nord. 
  • Chaque automobiliste de la religion passe en moyenne 57 heures dans sa voiture. 
  • La TPÉCN représente 625 000 citoyens et citoyennes.

40 000 $ réclamés à une enseignante qui a donné une note de zéro

11 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Par Justine Bouchard-Girard

Des parents ont réclamé 40 000 $ à l’enseignante de leur fille de 15 ans, parce que cette dernière a octroyé la note de zéro à l’étudiante. Le 28 février, la Cour supérieure a rejeté la requête et les parents ont obtenu… zéro dollar. 

La famille demandait l’annulation de la note donnée à leur fille Florence*. Les parents souhaitent aussi recevoir la somme de 40 000 $, pour dédommager le désarroi causé. 

Les parents qui ont traîné en justice le Centre de services scolaires des Premières-Seigneuries et Mélissa Poulin, l’enseignante de l’école des Sentiers, située à Charlesbourg, à Québec, n’ont pas eu gain de cause dans cette histoire. 

La juge Nancy Bonsaint a conclu qu’aucune faute civile n’a été commise. Le Tribunal met également de l’avant le fait que le zéro était attribué à un travail qui valait seulement 1,5 % de la note finale du cours de français. 

Le plagiat en cause 

À l’automne 2022, Mme Poulin soupçonne Florence de plagiat lors d’un travail de composition réalisé avec une coéquipière. 

Une autre équipe de la classe s’est retrouvée avec un texte semblable. Ainsi, puisque la professeure était incapable de savoir quel duo avait copié l’autre, la direction de l’école a décidé, d’un commun accord avec Mme Poulin, que les quatre étudiants allaient avoir la note de zéro. 

Les parents de Florence mentionnent que l’adolescente était « détruite » par la situation. Elle a toujours été une bonne élève et tricher est contre ses valeurs. C’est une jeune fille intègre, selon sa famille. 

Constatant la frustration des parents, la direction a proposé à Florence de reprendre son évaluation. Les parents ont toutefois refusé cette proposition et se sont tournés vers la justice, en entament une poursuite en Cour supérieure à l’été 2023.

Le zéro n’a pas la cote

En 2018, une étude concernant le plagiat a été menée auprès d’une population de 300 étudiants de dernière année inscrits dans un programme de formation à l’enseignement à l’Université Laval. 

« Si les répondants surprennent un élève à plagier, 10 % d’entre eux indiquent qu’ils lui mettraient la note zéro […]. Plus de 90 % ont écrit qu’ils en parleraient avec l’élève pour lui présenter les règles du plagiat et lui demander de refaire son travail », relève l’étude. Ainsi, la grande majorité irait avec une approche éthico-pédagogique, plutôt que de faire échouer l’étudiant. 

Un processus stressant 

La juge comprend la souffrance vécue par Florence en raison de son échec. Néanmoins, elle déplore le fait que les parents de la jeune fille se soient acharnés sur l’enseignante. La magistrate mentionne qu’un tel processus peut être très stressant.

« Il y a lieu de faire preuve de retenue et de s’en remettre aux décisions prises par les enseignants et les directions d’école […], dans le cadre de leurs fonctions. Bien qu’il puisse en résulter, à l’occasion, un certain sentiment d’injustice […] », mentionne Nancy Bonsaint, juge à la Cour supérieure.

*Prénom fictif pour préserver l’anonymat de l’élève

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Les Red Wings l’emportent 4 à 2 face aux Canadiens

25 février 2025 - Par - Catégorie : Sports

Par Justine Bouchard-Girard

Les Red Wings ont volé vers la victoire, en l’emportant, 4 à 2 contre les Canadiens, mardi, à Detroit, au Little Caesars Arena. L’équipe de Martin St-Louis a eu du plomb dans l’aile lors de cet affrontement. 

Le Tricolore était de visite à Detroit. Il a été brouillon en première période et a semblé fatigué. Le CH a battu de l’aile durant sa rencontre avec les Red Wings. L’équipe américaine a dominé son match à domicile.  

Les Red Wings s’imposent 

Lors de la première période, alors qu’il restait 7 minutes et 8 secondes, Jonatan Berggren, avec l’aide de Dylan Larkin, a mis la rondelle au fond du filet de Samuel Montembeault, inscrivant ainsi, les Red Wings au pointage. 

Cole Caufield, l’ailier droit du Tricolore, espérant égaliser la marque, a fait un lancer frappé vers le filet des adversaires et Cam Talbot, le gardien des Red Wings, est parvenu à effectuer un arrêt en gelant la rondelle. 

À deux minutes de la fin de la première période, les Canadiens sont tombés en infériorité numérique alors que Simon Edvinsson a pris une punition en raison du coup de bâton qu’il a donné à Kaiden Guhle.   

Les Glorieux loin de la gloire 

Alors que leur supériorité numérique venait juste de se terminer et qu’il restait moins de trois secondes à faire, les Red Wings ont compté leur deuxième but, creusant ainsi l’écart avec l’équipe adverse. 

En deuxième période, Simon Edvinsson a passé la rondelle à son coéquipier Andrew Copp. Ce dernier est parvenu à enfiler l’aiguille et à porter la marque à 3 à 0, alors qu’il restait un peu plus de 15 minutes au cadran et que son équipe, les Red Wings, était en infériorité numérique. Grâce à Copp, l’équipe de Todd McLellan a poursuivi sa domination face à la troupe de Martin St-Louis.

Le CH reprend du poil de la bête 

Le CH s’est réveillé en deuxième période. Kirby Dach a réussi à inscrire le Tricolore au pointage, en contournant le filet, alors qu’il restait 14 minutes et 31 secondes à faire. Le joueur à la position centre a réussi à réduire l’écart. 

La joie de la Sainte-Flanelle a été de courte durée, alors que Dylan Larkin a inscrit le quatrième but de son équipe, un peu moins de deux minutes après celui de Dach. 

Larkin, le capitaine des Red Wings, jouant présentement à la position centre, en était à son 700e match dans la LNH. 

Grâce à l’aide de Patrick Laine et de Dach, Kaiden Guhle est parvenu à déjouer le gardien des Red Wings et à porter à 2 la marque de l’équipe montréalaise. Le but a été compté à 8 minutes et 54 secondes de la fin. 

Malgré un début de saison difficile en raison de sa blessure en match préparatoire et de son absence de plusieurs semaines, Laine a été un attaquant essentiel lors de cette rencontre.  

Jouer le tout pour le tout 

Les Red Wings se sont fait couper les ailes en troisième période, alors que le gardien du CH est resté de glace devant les tentatives de feintes devant son filet. Le numéro 35 a bloqué tous les tirs lors de la dernière période.  

Martin St-Louis a décidé de retirer son gardien, afin de laisser plus de chances à son équipe de compter. Même si le CH était en supériorité numérique, les joueurs n’ont pas réussi à marquer deux buts pour égaliser le pointage.  

Les Red Wings ont été coriaces en territoire des Canadiens durant cet affrontement et ils ont dominé la partie. Lorsque l’équipe de Martin St-Louis a mis son moteur en marche, c’était déjà peine perdu. Le Tricolore n’a pas su montrer ses couleurs à temps. 

Les faits saillants du match : 

  • 27 : le nombre de tirs bloqués par Cam Talbot, le gardien des Red Wings 
  • 9 : le nombre de tirs de Dylan Larkin, le capitaine des Red Wings
  • 7 : le nombre de punitions durant la partie  
  • 77 : le numéro du joueur qui a inscrit le Tricolore au pointage

La tête remplie de matières, mais le ventre vide 

18 février 2025 - Par - Catégorie : Société

Étudiant(e)s qui mangent dans la cafétéria du collège Dawson, situé dans le quartier Westmount, à Montréal. (Source : WordPress.com) 

Par Justine Bouchard-Girard

Une étude mise en lumière par La Presse, mardi matin, révèle que près d’un cégépien sur deux souffre d’insécurité alimentaire. Les experts mettent l’accent sur le fait qu’assister à ses cours le ventre vide est un frein à la réussite scolaire.

Près de 44 % des étudiants au cégep sont en situation d’insécurité alimentaire, selon les résultats de l’étude. 

François Régimbald et Éric Richard, deux professeurs de sociologie au cégep du Vieux Montréal, sont les chercheurs derrière l’étude. Ils ont passé deux ans à s’intéresser aux comportements alimentaires des cégépiens.

L’automne dernier, ils ont fait un sondage auprès de 2127 élèves de six cégeps de tailles variées et de régions diverses. Les étudiants ont répondu à un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires des trois mois précédents.

L’insécurité alimentaire: au-delà de la faim 

Au-delà du fait d’avoir faim et de se sentir moins énergique, l’insécurité alimentaire a « […] des impacts sur les abandons de cours, sur le rendement académique, sur la difficulté à se concentrer à l’école… C’est documenté », souligne le Dr Régimbal, qui est également président du comité d’éthique de la recherche au cégep du Vieux Montréal. 

L’étude des deux experts, comme celle réalisée par le gouvernement concernant la répartition de la faim au Canada, montre que les immigrants de longue date sont « plus susceptibles d’avoir une expérience de la faim que les personnes nées au Canada ».

Puisque l’insécurité alimentaire ne se manifeste pas de la même façon en fonction des groupes, les chercheurs souhaitent avoir des solutions adaptées à chacun d’entre eux. 

Courir après le temps 

Le Dr Régimbal souligne le fait que plusieurs jeunes du cégep n’ont pas le temps de manger. Ils sont désorganisés, en raison du passage du secondaire au cégep, qui est plutôt complexe. 

Lors de leur étude, les chercheurs ont constaté que 21 % des repas étaient sautés par les élèves par manque de temps. 

« À cet âge, tu développes des comportements qui vont peut-être te suivre longtemps par la suite. On a une responsabilité collective de bien les accompagner, ces jeunes », dit Éric Richard.

L’initiative de Dawson

Le collège Dawson, un cégep anglophone, situé à Montréal, lutte à sa façon contre l’insécurité alimentaire. 

Des repas gratuits sont distribués aux étudiants deux midis par semaine depuis quelques années. La seule condition pour avoir le droit à un repas à 0 $ est d’apporter un plat réutilisable. 

« Certains étudiants n’ont pas les moyens de cuisiner, d’autres n’ont pas le temps. Ce service leur sauve la vie, littéralement », mentionne le chef cuisinier Jamal Spence, qui participe à cette initiative. 

Olivier Lamoureux, le responsable du service à l’Association étudiante de Dawson, constate que le nombre de repas servis ne cesse d’augmenter.

D’ailleurs, selon un sondage Léger, 17 % des cégépiens ont eu recours à une aide alimentaire sur les campus. Le sondage met aussi de l’avant que, même avec un prêt étudiant, certains élèves vivent de l’insécurité alimentaire. Ainsi, personne n’est à l’abri. 

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L’euthanasie de plus de 300 animaux soulève l’indignation en Ontario

11 février 2025 - Par - Catégorie : Justice

Par Justine Bouchard-Girard

À la suite de l’annonce de l’euthanasie de plus de 300 chiens et chats, près de 50 manifestants se sont réunis, mardi matin, à Pleasantville, au siège social de la SPCA de l’Ontario. Ces amoureux des animaux s’opposent à cet abattement massif de bêtes poilues infectées par la teigne, une maladie contagieuse. 

L’OSPCA a fait de faux espoirs aux gens en sous-entendant que 20 animaux pourraient être épargnés de l’euthanasie. Néanmoins, ceci ne s’est pas avéré. Il y a donc 350 bêtes qui seront tuées au lieu de 330. 

Difficile d’avoir l’heure juste 

« Dire que 20 personnes pourraient être sauvées maintenant qu’ils ont tué tous les petits animaux contredit tout ce qu’ils ont dit hier », a affirmé Kristine Rieder, une dresseuse de chiens mécontente. 

« Toutes les procédures et tous les protocoles suggérés par la haute direction et le personnel vétérinaire ont été mis en œuvre et le personnel du refuge a travaillé très dur pour contenir l’épidémie », a mentionné Denise Stephenson, l’ancienne gestionnaire de l’OSPCA, renvoyée durant la crise. Elle affirme que l’équipe a travaillé fort pour freiner la contagion de la teigne. Cependant, ceci ne semble pas avoir été suffisant, sachant que six employés ont déjà été contaminés par cette maladie, provoquant des lésions rougeâtres circulaires. 

« Malheureusement, nous avons déterminé dans cette situation qu’en raison d’une erreur humaine, les protocoles n’ont pas été suivis », souligne Kate Macdonald, la présidente de l’OSPCA. Cette dernière ne croit toutefois pas que cette erreur soit délibérée. 

Tuer tous les animaux « n’est pas juste » 

Lynn McCue, une manifestante et résidente furieuse, ne trouve pas que c’est « juste » de tuer toutes ces bêtes poilues, considérant le fait que certaines personnes étaient prêtes à les adopter. Elle s’indigne également que des questions soient restées sans réponse. 

La manifestante Kristine Reider partage son avis. Elle croit également que les vétérinaires de la région auraient dû être au courant des euthanasies, afin d’être consultés avant que la tâche sinistre ne commence. 

La situation crée aussi de l’indignation chez Bob Hambley, le nouveau président de la Toronto Humane Society. Il a demandé à Mme MacDonald de démissionner, affirmant qu’elle avait failli à son devoir de protéger les animaux. 

Prier en solitaire tout le monde en même temps

4 février 2025 - Par - Catégorie : Société

Dans un parc surplombé de palmiers, le capot tourné vers la scène, tous les conducteurs écoutent la même chose. Ces gens ne sont pas au Ciné-Parc en train de regarder un film. Ils sont dans une cérémonie religieuse, tous connectés à la chaîne de radio 88,5 FM, en train d’écouter les sermons du pasteur. 

Dans le documentaire Drive-In Jesus, la réalisatrice filme une messe en plein air dans la ville de Daytona Beach, en Floride, aux États-Unis. Les croyants assistent à la cérémonie dans leur véhicule. Le bâtiment beige sur lequel il y a une grande croix brune ne semble faire office que de décoration, lors de cette messe. 

Comme dans une vraie église, du vin et un hostie sont servis. Néanmoins, dans leur cas c’est un service au volant. Les catholiques qui honorent la mémoire de Jésus dans le documentaire sont autant des hommes que des femmes.

Isolés, malgré leur foi commune  

Le soleil plombe et plusieurs voitures s’immobilisent sur le gazon. Le pasteur portant des lunettes de soleil et un chandail à manches courtes rouge avec des rayures s’adresse à la foule ; de la mini fourgonnette à la Chevrolet, en passant par la Cadillac. Ce n’est pas une cérémonie religieuse comme les autres. 

Au début, pour la réalisatrice du documentaire, Lauren Defilippo, l’idée de s’asseoir dans une voiture pour aller à l’église semblait totalement ironique. « Qu’y a-t-il de plus vide de spiritualité et de connexion humaine que d’aller à l’église enfermée dans la plus aliénante des inventions américaines, votre voiture ? », se questionne-t-elle en entrevue avec le NY Times. 

D’ailleurs, le film montre un homme en voiturette de golf se promenant de voiture en voiture, pour ramasser l’argent des fidèles, dans un sac de tissu. Ce contact, aussi impersonnel soit-il, est l’un des seuls de la cérémonie. Les automobilistes arrivent isolés dans leur automobile et repartent de la même manière. 

Au-delà des vitres teintées

« Je me suis sentie tout aussi complice de mon propre isolement derrière la caméra que les fidèles dans leurs voitures, sinon plus », illustre la réalisatrice. 

« Pour moi, l’église drive-in représente un microcosme de ce à quoi nous sommes confrontés au quotidien : essayer de nous connecter les uns aux autres et à notre environnement malgré notre isolement croissant alimenté par la technologie », explique Mme Defilippo. 

La réalisatrice s’est « cachée » derrière un appareil technologique, pour faire un film sur « l’expérience humaine ». 

Repenser l’église traditionnelle 

Bien qu’il y ait environ 370 000 églises aux États-Unis, selon la Hartford Institute for Religion Research, plusieurs personnes décident quand même de vivre leur cérémonie religieuse dans le confort d’une voiture.

Dans une des scènes, un homme est assis dans sa voiture avec son chat. Il joue avec la bête au pelage gris. Le conducteur aborde un grand sourire. Comme l’explique la réalisatrice au NY Times, parfois c’est plus simple pour certaines personnes de faire la messe de cette manière, surtout si le croyant a un animal de compagnie. 

D’ailleurs, le Wall Street Journal rapporte qu’en octobre 2024 les ventes de bibles auraient augmenté de 22% aux États-Unis par rapport à la même période de l’année précédente. Ceci illustre le fait que de plus en plus d’Américains s’en remettent à la foi. 


Selon le Pew Research Center plus de 60% des Américains sont chrétiens. Avec plus de la moitié des habitants d’un pays partageant une même religion, les messes sont appelées à se diversifier.

Pour visionner le documentaire : https://www.youtube.com/watch?v=owazie9ZNBs 

Exercice – Les leads

28 janvier 2025 - Par - Catégorie : International

Justine Bouchard-Girard

  1. Trois tentatives de suicide ratées: un Montréalais de 101 ans a sauté du deuxième étage de l’immeuble de sa résidence à trois reprises et il a rebondi sur le même camion à chaque fois. 
  1. Une policière new-yorkaise, en service, a été tuée dans le Bronx, dans la nuit de lundi à mardi, après qu’un homme lui ait tiré dessus à bout portant, a indiqué la police, qui a abattu le suspect 
  1. Boeing et Embraer sont en conversations « […] sur un rapprochement de leurs opérations », ont annoncé mardi les deux constructeurs. 
  1. En raison des 40 cm de neige qui ont recouvert Washington, lundi soir et mardi matin, au moins 1000 vols ont été annulés dans les deux aéroports de la capitale américaine. 
  1. « Je veux absolument d’autres titres […] »: c’est ce qu’a déclaré la joueuse de tennis, nouvellement maman, Serena Williams, déterminée à revenir au jeu et visant 25 titres du Grand Chelem. 
  1. Cruauté animale dans un parc: un chien a été mordu et assommé à coups de bouteille par un homme ivre, lorsqu’il a aboyé au passage de celui-ci, mardi dernier. 
  1. L’important sabot de deux tonnes décorant la rue principale du village d’Enter, aux Pays-Bas, a été volé, selon les autorités locales. 
  1. Les coulées de boue emportant des maisons, au sud de la Californie, ont fait au moins 20 morts, a annoncé mardi la police de Montecito, une localité près de Los Angeles.  
  1. Les toilettes pour hommes des bâtiments publics de New York seront désormais équipées de tables à langer, a annoncé mardi dernier, le maire de la Ville, Bill de Blasio. 
  1.  Un astéroïde en forme de cigare a été détecté mardi dernier par un télescope situé à Hawaii. 
  1. Le Haut-Commissaire de l’Organisation des Nations-Unis aux droits de l’homme, Zei Ra’ad Al Hussein, considère que la Birmanie fait subir des « actes » de « génocide » aux Rohingyas, provocant ainsi l’exode massif de cette minorité musulmanne. 
  1.  Un résident de Timmins au nord de l’Ontario est tombé sur un gigantesque python provenant du sud-est asiatique, qui « […] pour assurer la sécurité du public », a été abattu par les autorités locales. 
  1.  Les comptes et les messages des dirigeants politiques seront autorisés sur Twitter, même s’ils sont « controversés », malgré les polémiques et les inquiétudes entourant les tweets de Trump.  
  1.  Les primates sont davantage attirés par des personnalités dominatrices et insensibles que par des êtres doux et gentils, ont découvert des chercheurs de l’université Duke en Caroline du Nord, en effectuant des tests avec des bonobos. 
  1. Un mineur de 13 ans a été arrêté au domicile de ses parents, mardi, à Joliette, car il aurait commis un vol à main armée dans une station-service. 
  1. Les grands mammifères africains sont régulièrement en voie d’extinction dans les zones déchirées par les conflits, selon une étude publiée mardi dans la revue Nature. 
  1. L’astronaute japonais, Norishige Kanai, s’excuse pour les fausses nouvelles: il avait annoncé avoir grandi de neuf centimètres à la suite de son séjour dans l’espace, alors qu’il n’a poussé, en réalité, que de deux centimètres. 
  1. Cinq blogueurs pakistanais, disparus en janvier, ont été innocentés des accusations de blasphème qui pesaient contre eux en raison de leur opposition à l’islam radical, à l’armée et au gouvernement sur les réseaux sociaux, a annoncé mardi un avocat du dossier. 
  1.  Une alerte au tsunami a été déclenchée, suite au séisme de magnitude 7,6 enregistré mardi soir, en mer des Caraïbes au large du Honduras. 
  2. Trois soldats américains, membres des forces de l’OTAN, ont péri mardi, dans l’explosion d’une mine artisanale, dans le sud du pays, alors que la veille, deux de leurs compatriotes sont morts à cause d’une bombe artisanale.

Exercices 2 – Justine Bouchard-Girard

21 janvier 2025 - Par - Catégorie : International

Titraille : 

  1. L’Halloween tombe à l’eau dans certaines municipalités
  2. Des manifestants dénoncent le sous financement des groupes communautaires 
  3. Jagmeet Singh reste optimiste malgré la défaite
  4. Gratuité et accessibilité de la culture ne font pas bon ménage
  5. Vol de données chez Desjardins: des courtiers suspectés
  6. Pollution atmosphérique: New Delhi devient une « chambre à gaz »
  7. Une réconciliation s’amorce entre les guérilleros et le gouvernement colombien 
  8. Enquête sur les violences sexuelles en milieu collégial
  9. Le déclin de la biodiversité menace les forêts boréales québécoises
  10. Trudeau nomme six nouveaux sénateurs québécois indépendants
  11. Un dernier tour de piste pour Céline Dion à Las Vegas

Réécriture : 

Un homme plaide coupable à des incitations de contacts sexuels envers sa petite-fille

Mardi 21 janvier 2025

Un grand-père âgé de 55 ans a plaidé coupable aux accusations qui pesaient contre lui, le 10 décembre dernier. L’homme originaire de St-François-Xavier-de-Brompton, en Estrie, a incité sa petite-fille de 5 ans à avoir des contacts sexuels avec lui. 

Le juge Beauchemin a condamné le quinquagénaire à une peine de quatre mois avec trois années de probation. Son nom, qui ne peut être divulgué, va se retrouver au registre des délinquants sexuels. L’homme ne peut plus aller dans des endroits publics où pourraient se retrouver des enfants. 

Lors de sa comparution le 15 octobre 2008, l’avocate de la défense Me Gabrielle Lemay avait suggéré une détention de trois mois pour son client qui n’avait aucun casier judiciaire. Le procureur de la Couronne Me André Campagna souhaitait, quant à lui, une sentence de six mois. 

Le 1er juin 2008, alors qu’il se trouvait seul dans le garage avec la fillette, le grand-père lui a montré son pénis. Il lui a demandé si elle savait ce qu’était le « machin » qu’il tenait dans sa main. L’enfant a néanmoins refusé de toucher le sexe de ce dernier. La même journée, lorsque la mère de la fillette a décidé de confronter son paternel sur ses comportements, celui-ci est passé aux aveux.