25 mars 2025 - Par Larose, Laurent - Catégorie : culture
Critique
Laurent larose
Réalisé par Bong Joonh-ho, vainqueur de trois oscars pour le film Parasite en 2020, il revient en anglais pour son huitième long métrage sortit en salle le 5 mars 2025, Mickey 17.
Résumé
Une comédie noire de science-fiction se déroulant dans le futur, mettant en scène Robert Pattinson dans le rôle de Mickey Barnes. Ce dernier souhaite fuir la Terre avec son ami après avoir accumulé des dettes avec des bandits. Pour partir le plus vite possible, Mickey 17 accepte le rôle de « consommable », un poste où il est chargé des missions les plus dangereuses, avec la possibilité d’être régénéré à chaque décès grâce à une imprimante de clonage, une technologie interdite sur Terre.
Son nouvel employeur, Kenneth Marshall (interprété par Mark Ruffalo), est un milliardaire égoïste et imbu de lui-même, un portrait craché de Donald Trump et Elon Musk. Mickey 17 sera sacrifié comme un rat de laboratoire afin de tester de nouveaux vaccins et des armes chimiques. Mourir n’est pas un problème, car il est cloné dans les 24 heures par une imprimante 3D qui permet de conserver ses souvenirs.
Après une mission ratée, Mickey est convaincu qu’il va mourir de froid. Les scientifiques, pensant qu’il est mort, décident d’en imprimer un autre. Deux Mickey se retrouvent dans la même chambre. La tension monte, car la présence simultanée de multiples clones est interdite, et la mort des deux est assurée s’ils sont remarqués.
Critique
Une idée originale qui n’a pas abouti. Bong Joon-ho tente d’explorer trop de thèmes à la fois, comme l’identité, l’éthique du clonage, les implications morales de la colonisation spatiale et la valeur de la vie humaine, tout en y intégrant des éléments politiques et sociaux comme les inégalités entre riches et pauvres. Des sujets intéressants, mais qui manquent de profondeur, laissant un sentiment d’insatisfaction à la fin du film.
L’écriture paraît simpliste, et le discours contre le pouvoir autoritaire semble inabouti. La réflexion sur les autochtones de la planète face aux nouveaux arrivants se limite à une interprétation naïve : « Ne tuons pas ces animaux, ce n’est pas gentil. » Ce thème, pourtant prometteur, est malheureusement traité à travers des scènes mal écrites, des séquences inutiles et des passages trop longs.
Pour plusieurs critiques, « le jeu de Robert Pattinson n’est pas convaincant, à commencer par l’accent nasillard qu’il emprunte », selon Marc Cassivi, journaliste et chroniqueur aux pages culturelles.
Cependant, selon moi, Robert Pattinson porte le film. Cet acteur, qui a regagné l’estime du public ces dernières années, prouve une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs de sa génération, offrant deux perspectives distinctes et nuancées du personnage de Mickey dans chaque situation.
Réflexion ?
Un film original qui aborde des thèmes intéressants, bien que certains soient mal développés.
Tout de même, grâce au film on se questionne : Mickey est-il responsable de tout ce qui lui arrive, bien qu’il a signé le contrat pour devenir un consommable ? Est-il éthique d’utiliser la vie humaine pour des expériences meurtrières ? La relation complexe du personnage avec la mort est également intrigante ; même s’il peut revenir à la vie, il refuse de mourir. Cela met en évidence le fait que chaque réimpression de Mickey révèle subtilement des changements dans sa personnalité. Le réalisateur relève l’impossibilité de recréer un humain parfaitement identique et chaque Mickey est un individu unique, avec une mémoire connectée à celles des autres itérations.