Conférence de presse sur son séjour en Europe : Mélanie Joly, la ministre des Affaires étrangères du Canada, fait le point sur les relations entre les États-Unis et le Canada et la sécurité de l’Europe, ce mardi matin, en direct de Bruxelles, en Belgique.
Par Ariane Moreau

La ministre des Affaires étrangères se déplace un peu partout en Europe, depuis quelques jours, pour parler de sécurité internationale avec ses homologues. Pendant son séjour à Munich, en Allemagne, pour le Sommet de la sécurité mondiale du G7, elle a parlé avec la délégation spéciale américaine, composée de sénateurs américains, aussi républicains que démocrates, et du chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio. Durant ces échanges, la question du 51e État a refait surface. Par contre, la ministre se dit préparée : « le Canada sera le meilleur voisin pour les États-Unis, mais nous ne serons jamais un État ou une colonie des États-Unis », a-t-elle répondu.
Le président américain, Donald Trump, n’est pas le seul à blaguer sur le sujet. Effectivement, de nombreux sénateurs continuent de dire que cela serait la meilleure solution. Mme Joly a déclaré que : « certains sénateurs américains n’ont pas conscience que les commentaires sur le 51e État ne passent plus au Canada. C’est offensant. » En réponse à cette déclaration, plusieurs sénateurs se sont dit déçus de la manière dont les choses se passent entre les deux pays et se sont excusés au nom de leur gouvernement.
Le point de vue de l’Europe
Mais où sont les alliés du Canada face aux menaces des États-Unis? « Plusieurs de mes collègues européens n’ont pas conscience de ce qui se passe aux États-Unis et au Canada », a-t-elle avoué durant sa conférence de presse. Durant ses rencontres à Munich et à Bruxelles, la ministre Joly a dû faire le point sur la situation entre le Canada et les États-Unis avec les ministres des autres pays du G7. « Pour eux, ça eu un effet de déclic », a-t-on pu entendre. « Mon travail était de leur dire ce qui se passe et ce qui s’en vient réellement. »
Négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine
Lorsqu’interrogée sur les négociations de paix qui ont lieu en ce moment entre la Russie et les États-Unis en Arabie saoudite, la ministre Joly a une position claire sur la place de l’Ukraine à la table de négociation : « l’Ukraine doit être présente. Ils se battent pour leur liberté et la nôtre. Après l’Ukraine, ça peut être sur un territoire de l’OTAN. » Pour l’instant, l’Ukraine n’est pas invitée à se rendre en Arabie saoudite pour parler de sa liberté. Selon Mélanie Joly, si un accord de paix est signé sans l’Ukraine, il n’y a aucune garantie de sécurité durable pour le pays. Elle pense que s’il n’y a pas de garanties de sécurité, la Russie retournera sur le territoire ukrainien et frappera plus fort qu’avant.

La ministre des Affaires étrangères doit se rendre cette semaine à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour assister au Sommet du G20 sur la sécurité mondiale.
