En février 2005, trois anciens employés de PayPal lançaient la plateforme YouTube. Depuis le tout premier clip de Jawed Karim devant les éléphants du zoo de San Diego jusqu’à l’émergence de la plus grande plateforme de partage vidéo, la création de YouTube a marqué un tournant dans la culture populaire et la manière de consommer le divertissement.
Par Eve Bernier
« C’est une valse qui permet l’innovation, le développement de codes sociaux et de référents populaires », explique Jean-Michel Berthiaume, docteur en sémiologie et chargé de cours à l’UQAM, dans une entrevue à Radio-Canada jeudi passé. Selon lui, cette plateforme d’hébergement de vidéos aurait révolutionné la dynamique de création de contenu à travers le concept de « prosomateur ».
Ce dernier implique que le consommateur devient également un producteur de matière numérique, qui sera consommée par d’autres « prosomateurs ». Cette méthode de création de contenu par les utilisateurs alimente une diversité incroyable de vidéos, où la seule limite est l’imagination des utilisateurs.
La facilité de partager et d’écouter, qui n’existait pas avant YouTube, a propulsé la plateforme au sommet des ressources utilisées pour se divertir, mais aussi pour obtenir de l’information.
Un contenu diversifié, mais surtout centralisé
La dématérialisation de la musique grâce à YouTube a été extrêmement importante dans le succès de l’entreprise. Après que Google ait acheté YouTube en 2006 pour 1,6 milliard de dollars, des ententes avec l’industrie musicale et cinématographique ont ajouté à l’énorme offre de cette plateforme.que de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) dans un article pour le journal La Presse.
Après l’achat de YouTube par Google en 2006, pour 1,6 milliard É.-U., des ententes avec l’industrie musicale et cinématographique ont ajouté à l’énorme offre de cette plateforme. Aujourd’hui, il est possible de trouver pratiquement n’importe quoi en quelques secondes.
Les vidéos en continu, soit qu’une nouvelle vidéo démarre automatiquement après la fin de la précédente, contribuent également à garder les utilisateurs sur la plateformle et ainsi alimenter le partage de contenu.
Quelques jours seulement avant le 20e anniversaire de YouTube, le PDG Neal Mohan annonçait dans une publication sur Google Blog que la plateforme est désormais plus regardée à l’aide d’une télé intelligente que d’un ordinateur ou d’un téléphone portable. Il ajoute également qu’il désire développer son offre d’inteligence artificielle dans un futur proche.
Image tirée de l’article «La plus grande révolution dans notre rapport à la musique », La Presse+.
Le Québec à travers YouTube
« Bonne fête, Kevin », le trappeur de Val-D’Or, la bande d’élisseurs, la dinde noire, sont tous des vidéos qui font maintenant partie de la culture québécoise. Elles incarnent désormais des référents incontournables, cristallisés grâce à YouTube.
« Je crois énormément à l’internet pour garder des bouts de l’histoire, un folklore québécois », soutient M Berthiaume. Pour lui, les clips dans ce genre constituent des « lignes patrimoniales, des marqueurs de culture ».
À la hauteur du Québec, on retrouve du contenu bien particulier, auquel les individus qui partagent cette culture se rattachent. « C’est une manière de préserver notre culture », pense le chargé de cours.
