par Baptiste Bouchard
Depuis ce lundi, l’économie des États-unis subit une baisse importante. Le Dow Jones à -2 %, le NASDAQ, l’indice technologique le plus important à -4 % et le S&P 500 qui couvre une majorité de la capitalisation boursière du pays est à -2,7 %. Ces chiffres affolants sont, selon plusieurs économistes, le retour du bâton des nombreux tarifs douaniers mis en place et d’un changement de cap économique de la part de l’administration.
Un nouveau coup vient d’être porté au Canada dans la guerre tarifaire ; ce mardi matin, Donald Trump a annoncé une augmentation de 25 % sur les droits de douanes visant l’aluminium et l’acier canadien, ce qui les ferait passer à 50 % en date du 12 mars.
Trump justifie cette augmentation comme étant une réponse à la surtaxe sur l’électricité de 25 % annoncée hier par le gouvernement ontarien et semble par le fait même ignorer les effets négatifs déjà présents sur l’économie américaine.
Une conséquence directe des actions du président
« La question est : quand est-ce qu’il va prendre en compte l’intérêt des marchés avant de prendre en compte l’intérêt de ses amis oligarques ? » a déclaré Arthur Silve, professeur d’économie à l’Université Laval et membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand dans un article du Devoir publié lundi. Il y mentionne un changement important dans la politique économique du président, qui lors de son premier mandat, s’intéressait à l’état global de l’économie américaine, mais qui depuis sa nouvelle investiture semble se concentrer sur les compagnies dites des « sept magnifiques » dans un élan de protectionnisme.
La naissance d’une oligarchie
Les sept magnifiques sont un regroupement des plus grosses compagnies américaines du domaine technologique que sont Tesla, Alphabet, la maison mère de Google, Apple, Microsoft, Nvidia, Amazon et Meta. Des compagnies que Trump a louangé et érigé en exemple de réussite américaine a mainte reprise lors de sa campagne et dans certains discours depuis sa prise de pouvoir.
Les PDG de certaines de ces compagnies étaient assis au premier rang lors de l’investiture du 47e président, faisant naître l’idée d’une oligarchie dans le débat publique. Cette idée est d’autant plus renforcée par les importants pouvoirs conférés à Elon Musk, PDG de Tesla qui a contribué de plus de 290 millions de dollars à la campagne de Donald Trump. Celui-ci s’est vu confié la direction du Département de l’Efficacité Gouvernementale qui a pour objectif de couper au maximum dans les dépenses publiques.
Une période de « désintox »
Au sujet de la récente baisse des marchés, le secrétaire du Trésor Scott Bessent a déclaré que la situation était une « une période de désintox » pour se défaire des dépenses du gouvernement alors que l’économie « s’éloigne des dépenses publiques vers plus de dépenses privées ».
Les sept magnifiques lourdement touchés
Dans un article de Libération publié hier, Steve Sosnick, stratège en chef d’Interactive Brokers, une firme d’investissement canadienne, déclare des pertes importantes pour les compagnies des sept, soit 15,43 % pour Tesla, 4,42 % pour Meta, 3,34 % pour Microsoft, 4,41 % pour Alphabet, 4,85 % pour Apple, 2,36 % pour Amazon et 5,07 % pour Nvidia.