Florence Lamoureux
La Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN) dévoile une nouvelle feuille de route ambitieuse : l’Agenda Mobilité, couronne Nord. Ce plan vise à restructurer le réseau de transport collectif pour répondre aux défis de la région, marquée par une croissance démographique rapide et une congestion routière croissante.
En cette Journée mondiale des transports durables, ces élus ont voulu lancer un message fort en conférence de presse à Laval.
« C’est le transport local, le vrai nerf de la guerre. On connait les solutions et elles sont dans notre Agenda Mobilité proposé aujourd’hui », déclare Laurence Tôth, présidente de la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN).
Avec une population qui devrait atteindre 700 000 habitants d’ici 2040, la demande en mobilité explose, alors que les infrastructures de transport public peinent à suivre. Lassés des études et rapports qui s’enchaînent sans véritable avancée, les élus prennent les devants en proposant des solutions concrètes.
« On est même monté à l’Assemblée nationale tenir un point de presse transpartisan avec les oppositions pour dénoncer le manque d’action dans le dossier, mais aussi réclamer une rencontre avec la ministre des Transports, ce qu’on a eu », explique la présidente de la TPÉCN.
Cependant, elle affirme que depuis cette rencontre, « rien n’a été annoncé ».
Montréal étouffe sous la congestion routière
La congestion routière dans la région métropolitaine de Montréal continue de peser lourdement sur l’économie. Selon les plus récentes données publiées par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), le coût de cette congestion a atteint 6,134 milliards de dollars en 2023, soit 2,1 % du PIB régional.
« Montréal est au deuxième rang des villes canadiennes les plus congestionnées, et au 30e rang mondial. Chaque automobiliste passe en moyenne 57 heures dans son auto. C’est un état de situation assez préoccupant », affirme Mme Tôth.
Selon la CMM, à ce rythme, la facture annuelle de la congestion pourrait atteindre 10 milliards de dollars d’ici 2030.
Trois grands axes proposés
L’Agenda Mobilité s’articule autour de trois grands axes. D’abord, il mise sur l’amélioration immédiate de l’offre de transport en commun, avec la création d’un véritable réseau reliant l’est et l’ouest de la région, l’aménagement de voies réservées sur les axes stratégiques et un renforcement des services autour des pôles économiques et académiques.
« Ça ne prend pas 7 ans faire des voies réservées sur des axes stratégiques et commander plus d’autobus. On exige des actions concrètes du gouvernement », déplore Laurence Tôth.
Ensuite, les élus réclament une gouvernance locale pour mieux gérer les transports de proximité et intégrer les municipalités aux décisions stratégiques.
Enfin, ils revendiquent le droit d’allouer directement les ressources financières perçues sur leur territoire, afin d’assurer un financement plus équitable des infrastructures métropolitaines.
Cette mobilisation ne date pas d’hier. L’été dernier, les élus de la couronne Nord ont adopté une résolution exigeant des engagements clairs du gouvernement.
À retenir :
- Le coût de la congestion dans la CMM a atteint 6,134 milliards de dollars en 2023, soit 2,1 % du PIB régional.
- Montréal est la 2e ville la plus congestionnée au pays et la 30e au rang mondial.
- Les Québécois perdent en moyenne 57 heures par année dans leur voiture.
- La TPÉCN déplore qu’une grande partie de la facture des projets de transports est refilée aux municipalités.

Laurence Tôth, président de la TPÉCN affirme que ça ne devrait pas prendre 7 ans construire une voie réservée. Photo : Florence Lamoureux.