Le pouvoir aux élus de la couronne

Frédéric Sauvé

Laurence Tôth, présidente de la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN) en conférence de presse le 18 mars 2025.

La Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN) lance un cri du cœur. Les élus demandent plus de contrôle sur les décisions et le financement du transport en commun sur leur territoire. Mardi 18 mars, ils dévoilent une feuille de route visant à obtenir plus de contrôle sur les décisions et le financement du transport en commun sur leur territoire.

Ce plan, intitulé « Agenda Mobilité », se compose de trois volets clés : répondre aux besoins croissants en transport en développant des infrastructures comme un réseau Est-Ouest et des voies réservées ; créer une gouvernance locale dédiée aux transports en commun, en augmentant l’implication des municipalités ; et obtenir un contrôle sur les ressources financières en réinvestissant les contributions locales dans la région et en appliquant le principe du bénéficiaire-payeur.

« Nous ne pouvons plus attendre. »
Déplore Laurence Tôth, présidente de la TPÉCN. Cette dernière affirme que de nombreux rapports et propositions ont déjà été mis sur la table, sans toutefois donner suite à la situation. Selon la présidente, l’heure est à l’urgence. Le réseau de transport est inadapté et les préfets veulent des changements immédiats pour les habitants de la couronne Nord.

Un test récemment effectué a démontré qu’un trajet en transport en commun entre Deux-Montagnes et Terrebonne prenait environ 2 h 15 avec quatre correspondances, contre 30 minutes en voiture. Les citoyens sont donc contraints d’utiliser leur voiture par faute d’alternatives efficaces.

Une réponse du gouvernement?
« C’est demeurer lettre morte, aucun son ni image. À la suite de ça, voyant que le gouvernement ne prenait pas action, on est monté à l’Assemblée nationale […] pour dénoncer le manque d’action dans le dossier, mais aussi réclamer une rencontre avec la ministre des Transports, Mme Guilbeault, que nous avons obtenue. Mais depuis, rien. » révèle madame Tôth.

Au-delà de quelques annonces « cosmétiques », la TPÉCN dénonce l’inaction de la CAQ face à ce problème. Les élus réclament un contrôle accru sur les fonds alloués au transport collectif. Ils veulent également éviter que les municipalités se voient imposer des coûts pour des projets métropolitains (ex. REM). Ils affirment également la nécessité d’investir rapidement dans plus d’autobus et de voies réservées.

Les besoins des élus… et de la population
« Nous avons besoin d’un réseau qui correspond aux déplacements réels des citoyens, pas seulement vers Montréal, mais aussi entre les municipalités de la couronne Nord. » déclare une fois de plus Laurence Tôth. Montréal est la deuxième ville la plus congestionnée au Canada et la trentième au monde. La congestion coûte plus de six milliards de dollars par an et fait perdre 57 heures par an aux automobilistes.

Étant en première ligne avec les citoyens, « personne n’est mieux placé que les élus locaux pour connaître les besoins de leur territoire ». Pour la présidente de la TPÉCN, l’objectif est clair : travailler pour répondre aux besoins des résidents de la couronne Nord.

Principaux chiffres:

Sur la congestion routière

Six milliards $ → Coût annuel de la congestion routière à Montréal.
57 heures → Temps moyen perdu par automobiliste chaque année dans les embouteillages.
2e → Montréal est la 2e ville la plus congestionnée du Canada.
30e → Rang mondial de Montréal en termes de congestion.

Sur la population et le territoire

625 000 → Nombre de citoyens sur la couronne Nord en 2021
700 000 → Population prévue d’ici 2040.
20 → Nombre de villes et municipalités concernées.

Sur le financement

2 millions $ → Montant imposé à la municipalité de Deux-Montagnes pour le REM.
155 $ → Montant de la taxe d’immatriculation perçue pour financer le transport en commun (augmentée récemment de 50 $).