Appel à l’aide des élus de la couronne nord concernant le manque de transport en commun 

Laurence Tôth, présidente de la Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN), lors de la conférence de presse concernant l’Agenda Mobilité couronne nord, mardi matin à l’UQAM. Mention photo : Eve Bernier 

La Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN) demande à cor et à cri une amélioration du réseau de transport en commun qui dessert la rive nord. L’organisation a dévoilé l’Agenda Mobilité couronne nord lors d’une conférence de presse mardi matin à l’UQAM. 

Par Eve Bernier 

« Il n’y a aucune action qui a été entreprise, donc nous réclamons des actions immédiates et urgentes », souligne Laurence Tôth, présidente de la TPÉCN, concernant le document présenté mardi matin. L’organisme s’est mobilisé à maintes reprises depuis les derniers mois dans le but d’obtenir une aide immédiate du gouvernement pour le transport en commun peu développé sur la rive nord.  

La présidente dénonce l’inaction de la CAQ malgré les efforts répétés de l’organisme et souligne que ce manque d’aide va à l’encontre de la réalité de cette région, notamment la croissance démographique des dernières années et l’augmentation du nombre d’automobiles sur les routes. C’est ce qui a entre autres motivé la création de l’Agenda Mobilité couronne nord

À noter que, dans les MRC situées au pourtour de la CMM, on dénombre 661 voitures en circulation par 1 000 habitants, selon la Communauté métropolitaine de Montréal.

Une restructuration pour le nord, par le nord

Le document évolutif présente donc trois grands axes de changement : l’amélioration des services de transport collectif sur la rive nord, l’équité et la prévisibilité dans le financement, ainsi que la mise en place d’une gouvernance locale. « C’est une marche à suivre qu’on dote les élus qui veulent vraiment améliorer le transport en commun sur la Couronne-Nord », affirme-t-elle.

La demande de restructuration du système de transport concerne davantage les déplacements est-ouest que nord-sud, mentionne la TPÉCN. Selon ses chiffres, 30 % des déplacements se font de la rive nord à Montréal (et vice versa), alors que l’autre 70 % est à l’intérieur de la région visée par le projet. 

Développement lent et incertitude

Selon l’Institut de la statistique du Québec, la population de la région a augmenté de 211 600 personnes sur une période de 25 ans, soit de 1998 à 2023. Les infrastructures de transports en commun n’ont pas connu la même croissance. 

Le train de Deux-Montagnes, qui desservait 30 000 passagers par jour en moyenne, est en arrêt depuis le 6 janvier 2020 pour laisser place aux travaux du REM. Cinq ans plus tard, le REM n’est toujours pas fonctionnel et les citoyens ont recours à un service de navette sans voie réservée depuis. 

« Ce n’est pas normal qu’il n’y ait pas de voies réservées pour les autobus sur la 640 », déplore Mme Tôth. 

La station du REM a couté 2 millions à la ville de Deux-Montagnes. Le reste de la facture a été assumé par le gouvernement. Cependant, les membres de la Table regrettent le manque de prévisibilité dans le budget alloué par le gouvernement, ce qui les empêche de développer efficacement de nouvelles mesures.   

Quelques faits saillants:

  • La TPÉCN représente 625 000 habitants
  • 70% des déplacements sont uniquement sur la rive nord
  • le REM coutera 2 millions de dollars à Deux-Montagnes
  • La population a augmenté de 211 000 personnes depuis 25 ans
  • Il n’y a aucune voie réservée pour les autobus sur la 640

Ressources consultées:

https://statistique.quebec.ca/fr/produit/publication/laurentides-panorama

https://paradigmestrategies.com/nouvelle-23-Reponse_de_la_TPECN_au_projet_de_Plan_strategique_de_l_ARTM