“Perverts”: un projet sombre qui réveille des démons 

Constance Pomerleau 

Ethel Cain publie au début de l’année 2025 son album Perverts attendu depuis son annonce en octobre 2024. Ce projet déstabilisant choque les internautes et rappelle au public qu’elle ne craint pas les sujets sombres. 

Une photo provenant du compte Instagram d’Ethel Cain (@mothercain) pour la promotion de Perverts

Hayden Silas Anhedönia, plus connue sous son nom d’artiste Ethel Cain, est une chanteuse, auteure et interprète trans américaine. Elle est un phénomène sur les réseaux sociaux qui choque et fait jaser de son style unique et très sombre. 

« Il ne s’agit pas d’un disque que l’on écoute pour se détendre ou se changer les idées, mais plutôt pour vivre une expérience singulière qui serait peut-être l’équivalent musical d’un film d’horreur », écrit Amélie Revert dans le Devoir en parlant de Perverts.

Un album qui fait jaser

Ethel Cain en sortant son album ou plutôt son projet, comme elle le qualifie, n’a pas offert une deuxième version de son album précédent Preacher’s daughter. Cet album est riche en couleur de son que ce soit par le drone de sa chanson Pulldrone ou le début de la chanson Perverts avec « Nearer, My God, To Thee (Mon Dieu, plus près de toi) » qui se distordre et amène la chanson dans une ambiance très lente et morne. Elle joue avec les vibrations et les bruits d’ambiance pour accabler ses auditeurs. 

« Heaven has forsaken the masturbator (le Paradis a abandonné le masturbateur) » est une parole répétée à mainte reprise dans sa première chanson.

Cet album se concentre sur le plaisir charnel, mais l’amène sous une différente perspective à la fois dégoutante et divine qui ne fait que troubler. Ethel Cain donne à son auditoire le droit d’interpréter. 

À la fois anxieux et calme, mélodieux et distordu, Perverts est album paradoxal. 

« Et si l’on établit un parallèle entre les vicissitudes — catastrophes climatiques, guerres, discours misogynes, menaces qui fusent de toutes parts — de l’époque et cet ensemble hypertroublant, l’écoute devient presque prophétique », rapporte Amélie Revert. 

Un style musical gothique 

Son premier album Preacher’s daughter avait charmé les internautes, plus particulièrement, sa chanson pop American Teenager. Elle se retrouvait dans la liste de lecture de l’ancien président américain Barack Obama.  

« … Quand tu as une chanson telle que American Teenager qui devient très populaire sur Tik Tok […] il y a la possibilité que ta musique soit mal interprétée. Et quelqu’un avec cette sensibilité esthétique, je pense, s’en irriterait naturellement », partage Reanna Cruz sur CBC

Cet album raconte l’histoire d’une jeune femme, Ethel Cain, qui a grandi dans un village de chrétien évangéliste. Au courant de l’album, elle rencontre différents hommes avec qui elle aura des histoires d’amour rocambolesques. Le dernier finit par la tuer et la manger dans la chanson Strangers. Chaque moment de sa vie et de sa mort est illustré que ce soit sa jeunesse (American Teenager) ou son ascension vers le paradis (Sun Bleached Flies).

Ce n’est pas la première fois qu’Ethel Cain esquisse des portraits sombres, obscurs et gothiques. Les interprétations de son style ne lui font pas toujours justice. 

Une chanteuse qui n’a pas fini

Ethel Cain n’a pas fini de faire jaser d’elle. Lundi, elle a annoncé sa tournée de l’année 2025 en plus d’annoncer un nouvel album pour août 2025 nommé : Willoughby Tucker, I’ll Always Love You.

Son deuxième album, a-t-elle précisé dans une publication Instagram, qui serait l’histoire et le nom d’un des amoureux d’Ethel Cain dans la chanson A House In Nebraska de Preacher’s daughter.

Pour sa tournée, elle se rend en Europe et fait le tour de l’Amérique du Nord.