culture

Novocaine: quand la comédie rencontre l’action et les explosions sanglantes

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

La comédie d’action américaine Novocaine réalisée par Dan Berk et Robert Olsen met en scène Jack Quaid, qui incarne Nathan Caine, un banquier introverti insensible à la douleur lorsque sa nouvelle fréquentation se fait kidnapper lors d’un braquage à son travail.

Justin Heendrickxen-Cloutier

Nathan est fort réservé, souffrant de son insensibilité à la douleur depuis la naissance; il ne mange pas de nourriture solide de peur de se mordre la langue sans s’en rendre compte, les coins de ses meubles sont couverts de balles de tennis pour ne pas s’y accrocher et il est obligé de se mettre une alarme pour se rappeler d’aller à la salle de bain, de peur que sa « vessie explose sans qu’il s’en aperçoive ».

Sa vie change à la rencontre de Sherry, qui le force à se laisser aller un peu plus. Mais le lendemain de leur premier rendez-vous, la banque où ils travaillent se fait braquer et Sherry est enlevée. Complètement abasourdi, Caine décide de poursuivre les criminels.

Jack Quaid incarne Nathan Cain, le personnage principal.

« Une espèce de mosaïque »

Pour le responsable du montage dialogue et de la post-synchro de Novocaine, Stan Sakellaropoulos, le projet était loin d’être une tâche facile à exécuter. Les scènes de combats sont parmi les plus difficiles à monter au niveau sonore. Il est important « d’habiller » ces scènes avec divers effets sonores.

Même si la performance de Jack Quaid épate, la postproduction a quand même dû rallonger des cris, ajouter des réactions et des effets tout au long du film. « Le plus grand défi là-dedans, ça été de construire des scènes, d’écouter toutes les prises et de prendre tous les petits bouts qui pourraient servir et essayer de les placer à des endroits […] et s’assurer que ça fit dans la continuité », rapporte Sakellaropoulos. 

« Construire une performance »

Si le jeu d’un acteur vient naturellement sur les lieux d’un tournage, la tâche est plus difficile en post-synchro, lorsque le dialogue est enregistré après le tournage, comme en voix hors champ. Guider les acteurs, c’est une tâche qui revient au responsable de la post-synchro. « C’est à toi par après de prendre les bouts qui fit le mieux et de refaire un jeu qui module », précise le responsable du montage dialogue et de la post-synchro.

Succès instantané

« Plus c’est un projet de qualité, plus j’ai ce sentiment de ‘fierté parentale’ », et pour Stan Sakellaropoulos, Novocaine en fait partie. Même certaines personnes ayant travaillé sur le film doutaient du potentiel du film: « Il me semble que regarder [le script] de même, ça n’a pas de sens! », a rapporté un membre de la production à Stan.

Si le script peut faire hausser un sourcil ou deux, Novocaine est certainement un film à voir au cinéma, avec ses critiques élogieuses (93 % sur Google, 83 % sur Rottentomatoes, 6,8/10 sur IMDb et classé 8e en popularité).

Nathan Caine est joué par Jack Quaid, récemment connu pour The Boys où il incarne Hughie. Amber Midthunder, connue pour son rôle dans Prey, incarne Sherry, la fréquentation de Nathan. Jacob Batalon, connu pour ses nombreuses apparitions dans Spider-Man, incarne le loyal ami de Nathan, Roscoe Dixon.

En salles depuis le 14 mars 2025.

Le dernier souffle de l’improvisation québécoise ?

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Par Agathe Nogues

Le festival d’impro de Québec sera de retour pour une troisième édition du 18 au 27 avril cette année dans la Vieille Capitale. Si les amateurs de ce sport culturel s’en réjouissent, c’est non sans crainte : les coupes budgétaires dans le milieu culturel peuvent questionner sur la longitude du festival.

Vincent Bolduc et Michel Charette lors d’un match du Punch Club pendant le Festival d’impro de Québec. Photographie du Festival d’impro de Québec.

Dire que le sport national du Québec est le hockey serait insultant pour l’improvisation. S’il y a bien un sport culturel qui attire les foules au Québec, c’est l’improvisation. Le festival d’impro de Québec en témoigne par son grand succès depuis trois années. Un grand nombre d’abonnements sur les réseaux sociaux, des spectateurs présents en grand nombre chaque année, des soirées avec des salles complètes : le festival a gagné le cœur des habitants de Québec. Cette année, le festival est donc de retour pour 10 jours, du 18 avril au 27 avril.

Des coupes qui font mal 

« 15 spectacles, 100 improvisateurs et improvisatrices, des jeunes du secondaire aux plus vieux crinqués comme Réal Bossé. Il y en a pour tous les goûts », explique l’organisateur en chef de l’évènement, Dominic Lapointe, au journal Le Soleil. Si le festival vit depuis trois ans avec une aussi grande organisation, ce n’est tout de même pas sans peine. Victime de cette époque, le milieu de l’improvisation est lui aussi touché par les coupes budgétaires dans le milieu culturel. 

Le match d’ouverture du Festival d’impromptues de Québec de l’édition de 2024. Photographie du Festival d’impro de Québec.

Le gouvernement faisant passer le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) de 185 millions en 2022-2023 à 160 millions en 2024-2025, le secteur des arts a dû endosser le coup. Le milieu de l’improvisation n’échappe pas à la règle et doit redoubler encore plus d’efforts pour survivre. Le festival d’impro de Québec vit principalement de la vente des billets et de l’appui de certains commanditaires comme les Caisses Desjardins. En revanche, aucune aide fédérale ni provinciale pour le moment. « Vendre l’impro aux instances culturelles du Québec ou du Canada, c’est vraiment difficile parce qu’ils prennent encore ça pour un jeu », se désole Dominic Lapointe dans une entrevue accordée au journal Le Soleil.

Des décisions aux grandes répercussions

Si l’improvisation ne reçoit pas l’intérêt gouvernemental qu’elle désire, l’animateur, chroniqueur, scénariste et producteur au contenu, Vincent Bolduc rappelle, lors d’une entrevue pour Le Soleil, qu’elle peut être un grand moteur d’inspiration pour les petits et les grands : «  L’improvisation, c’est un moteur créatif. Moi, j’ai découvert l’écriture grâce à ça. J’aurais jamais imaginé écrire mes propres histoires si je n’avais pas eu cette étincelle au secondaire ». Malheureusement, les décisions gouvernementales semblent se refléter dans des décisions à plus petites échelles. 

Le comité d’improvisation du Cégep, par exemple, semble en subir des répercussions. Comportant trois équipes, le cégep offrait trois tournois avec hébergement depuis des années. Seulement, voilà, depuis 5 ans, la direction du cégep refuse la tenue de ces évènements. La raison est simple et ressemble très fortement à celle du gouvernement : « un contexte budgétaire difficile ». Reconnu pour son passé glorieux en improvisation, le comité se voit perdre de son influence dans le milieu de l’improvisation collégiale. Ne pouvant pas accueillir de tournois, les équipes de Limoilou ne se font plus autant inviter qu’auparavant dans des tournois extérieurs. « Il nous reste juste notre histoire, mais dans le présent, on a les mains liées et on n’a plus de budget » se consterne une des responsables du comité d’improvisation du Cégep Limoilou dans une entrevue pour Le Soleil, Sandrine Godbout.

Félix-Antoine Bergeron et Sandrine Godbout,  les responsables du comité d’improvisation. Photographie de Frédéric Matte/Le Soleil.

L’engouement et la dévotion du public et des improvisateurs sont donc plus que nécessaires pour faire perdurer la tradition de l’improvisation à Québec. Le festival d’impro de Québec attend un grand nombre de spectateurs cette année encore pour prouver que la flamme de « l’impro » à Québec n’est pas près de s’éteindre.   

Un siècle de vie

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture


100 ans plus tard, la célèbre journaliste, comédienne et écrivaine Janette Bertrand est célébrée en grand. Son influence sur la culture québécoise et ses livres sur les sujets tabous ont changé l’histoire.

Par Heidi Leuenberger

La célèbre Janette Bertrand a été célébrée en couleur samedi soir, à l’émission En direct de l’univers : L’univers de Janette, animé par France Beaudoin. Crédit photo : Radio-Canada

« Je veux un vrai party », avait dit la centenaire à l’animatrice, qui lui a passé un vrai questionnaire afin de connaitre ses goûts actuels et ceux des 100 dernières années. Dans une entrevue avec Radio-Canada le vendredi, France Beaudoin divulgue que l’épisode présente des « moments suspendus dans le temps ».

Pour débuter, Janette Bertrand a reçu des centaines de messages et de témoignages qui ont été pliés de manière à former un bouquet de roses pour préserver l’amour et la gratitude du public à son égard, pour l’éternité.
L’humoriste Yvon Deschamps ouvre le spectacle en suggérant que le 25 mars devrait la journée internationale de la Janette, ce que le public accepte avec joie. Son numéro comique est suivi de performances de grands artistes ou comédiens, qui célèbrent autant la journaliste que les grands bâtisseurs de sa génération. L’harmonie de la soirée montre la beauté de la culture québécoise.


Sa demande hors du commun a enflammé la foule lorsque les lumières ont dévoilé la « danse sexy » de Marc Labrèche. D’une ambiance aussi éclatante qu’émotionnelle, l’émission se conclut par les chants de sa famille et la chanson « Gens du pays » par les derniers invités.


Une émission qui débute par Yvon Deschamps et qui termine Gilles Vigneault et Michel Rivard est remarquable et risque pas de se reproduire, surtout en 2025.


Carrière importante
En 1960, Janette Bertrand écrit le téléroman, Toi et moi, pour Radio-Canada, mettant en scène des péripéties d’un couple et co-anime le jeu questionnaire, Adam ou Ève, à Télé-Métropole, pour les couples mariés. Plus tard dans sa carrière, elle anime une émission axée sur les relations sexuelles et les adolescents, participe à une émission de sketch familial, anime un rendez-vous télévisé et écrit des scénarios dramatiques sur des sujets controversés de l’époque. C’est une femme d’actualité qui a toujours été légèrement en avance sur son temps.


Elle a publié plus de 20 livres et écrit plusieurs pièces de théâtre qui ont été un succès monumental. Son travail a permis à la société québécoise de s’ouvrir sur les thèmes modernes et délicats en contournant les tabous : sexisme, sexualité, problèmes de couple, solitude chez les personnes âgées, etc.

Programmation riche
Janette visitera le plateau de Télé-Québec le 28 mars pour la dernière saison de l’émission : Deux hommes en or et Rosalie. Rosalie Bonenfant, Ricardo Larrivée et Jean-Philippe Wauthier auront la chance de s’entretenir avec la centenaire.

1925
Cadette d’une famille de quatre enfants, la célèbre Mme Janette est née d’une autre époque. « Mon père ne croyait pas qu’il allait avoir des avions, c’est pour vous dire à quel point je suis vieille », explique Mme Bertrand en parlant de son plus jeune souvenir, à l’âge de cinq ans, où elle avait aperçu un R100, un dirigeable allemand.
Après ses études en lettre à l’Université de Montréal en 1950, elle travaille pour le Petit Journal, un hebdo populaire, où elle est sensibilisée aux revendications féministes. Elle entame sa carrière médiatique avec Jean Lajeunesse en avril 1949. Le couple co-anime des émissions quotidiennes de radio publiées à CKAC, pendant plusieurs années.

Les cents bougies de Janette Bertrand

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Par Florence Lamoureux

Janette Bertrand franchit aujourd’hui le cap des 100 ans, un anniversaire marquant pour une icône qui a transformé le Québec et les Québécois. Alors que la province célèbre son héritage depuis des semaines, son message de liberté et d’audace résonne plus que jamais, dans un contexte où les raisons de se réjouir se font parfois rares.

« Aujourd’hui, marque pour moi 100 ans d’amour avec le monde. Ça fait 100 ans que j’aime les autres, que je travaille pour les autres. Je réalise que ça a pris près de 100 ans devenir la femme que je suis aujourd’hui », a lancé Janette Bertrand en entrevue avec Isabelle Maréchal ce matin en direct à QUB radio, diffusé au 99,5 FM.

Figure incontournable du paysage médiatique québécois, Mme Bertrand a marqué plusieurs générations en abordant des thèmes audacieux et souvent tabous. Son influence s’étend bien au-delà de la télévision, touchant la condition féminine, les relations de couple et la perception des minorités.

Passant par l’éducation sexuelle, la violence conjugale, le VIH/sida, le suicide, l’homosexualité, elle a offert des modèles positifs aux hommes, inspiré les femmes à s’émanciper et marqué la télévision avec Avec un grand A.

« Je prends tout cet amour et je suis reconnaissante d’avoir cette reconnaissance en étant vivante et pas à mes funérailles. Mais j’ai quand même encore le sentiment d’imposteur », a lancé la centenaire à QUB radio.

Célébrer un héritage immense

Il est incontournable de souligner l’épisode d’En direct de l’Univers de de Janette Bertrand avec France Beaudoin à Radio-Canada qui a été visionnée en direct par plus de 1 233 000 personnes samedi dernier.

« Tous ceux qui l’ont vécu sur place s’accordaient pour dire que c’est un moment qui va rester dans les cœurs et les mémoires. Se retourner et regarder 100 ans en arrière de soi, c’est 100 ans d’amitiés, de chansons, de famille… Janette a eu tellement d’impact », a affirmé France Beaudoin en entrevue avec Le Devoir.

Plusieurs autres événements rendront hommage à Janette, dont La Grande Messe de Christian Bégin qui sera diffusé ce soir à Télé-Québec et une émission spéciale à Radio-Canada nommée Janette 101 animée par Eugénie Lépine-Blondeau.

Le 28 mars, à 21 h, Janette Bertrand sera sur le plateau de Deux hommes en or et Rosalie.

Le Journal de Montréal lui a consacré 21 pages cette fin de semaine dans le cahier week-end, La Presse et Le Devoir avaient également fait un cahier spécial.

L’artiste Laurent Gascon a réalisé une murale de Janette sur la rue Ontario l’été dernier et un premier prix littéraire Janette-Bertrand a été remis l’automne dernier.

La Place des Arts présente Le siècle de Janette, une installation vidéo de 20 minutes où Janette Bertrand revient sur les bouleversements qu’elle a vécus et influencés. Réalisée par Léa Clermont-Dion, elle sera accessible gratuitement du 26 mars au 18 mai, avec une projection spéciale sur l’UQAM jusqu’au 20 avril.

Et au théâtre, la pièce Janette de Rébecca Déraspe sera présentée du 9 avril au 10 mai avec Guylaine Tremblay.

Une rencontre marquante

J’ai eu la chance immense de rencontrer Janette lors de son passage à QUB radio en décembre 2024. Alors que je lui dis à quel point je l’apprécie, elle met soudainement ses mains sur mes joues et elle me lance : « wow, tu es tellement jeune, gardes cette belle lumière en toi. » Ces mots étaient si justes et si sincères. Même à 100 ans, elle prend le temps de répandre de l’amour partout où elle passe. Son héritage demeure présent, et son impact, indéniable.

Crédit photo : Joël Lemay, Agence QMI.

« Une langue universelle » : Là où le beige rencontre l’absurde

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

La fameuse dinde du film. Mention photo : Maison 4:3.

Téhéran ou Winnipeg ? Dystopie ou utopie ? Le long métrage tant attendu de Matthew Rankin, « Une langue universelle », nous transporte dans la beauté du beige, du brutalisme et dans l’innocence de l’enfance. 

Par Sebastian Herrera-Ramirez

Dans une uchronie surréaliste, cette comédie reconnecte trois cultures opposées, mais qui finissent par bien se mélanger. Le réalisateur, Matthew Rankin, raconte, à La Presse, qu’il a formé un diagramme de Venn avec le meilleur du Québec, du Manitoba et de l’Iran : « la solitude mélancolique du Québec, la folie délirante de Winnipeg et la poésie du cinéma iranien », ajoute-t-il.

Le film, qui n’a malheureusement pas réussi à se frayer un chemin parmi les cinq finalistes pour l’Oscar du meilleur film international, a tout de même laissé bonne impression sur les cinéphiles québécois et canadiens. 

D’une durée de 89 minutes, le film nous transporte dans un Winnipeg où l’on parle le perse et le français. Une sorte de nouveau paradigme à la vieille excuse des « langues officielles ».  La prémisse du film repose sur une anecdote de la grand-mère de Matthew Rankin et l’obsession des films iraniens pour enfants : « Cette histoire m’a fait penser aux films de l’Institut Kanoon, qui est un peu comme l’ONF en Iran. Dans les années 1970 et 1980, ils ont produit beaucoup de films pour enfants, très poétiques et très humanistes, avec des enfants qui doivent naviguer dans l’univers des adultes. J’aimais cet écho qui existait entre l’histoire de ma grand-mère et ces films de l’autre bout du monde. », raconte, à La Presse, le réalisateur. 

On suit deux jeunes sœurs irano-manitobaines, Negin (Rojina Esmaeili) et Nazgol (Saba Vahedyousefi), qui trouvent, coincé dans la glace, un billet de 100 riels. Monnaie fictive à l’effigie de Louis Riel qui ajoute à la désinvolture de l’univers de Matthew Rankin. Les jeunes sœurs souhaitent acheter, avec cet argent, une nouvelle paire de lunettes à un camarade de classe qui a perdu les siennes suite à une attaque de dinde sauvage. 

Captivant

M. Rankin utilise à merveille l’absurdité de son univers, il n’y a pas de moment où ça dépasse les bornes, où l’absurdité devient trop abstraite. Chaque moment est bien choisi, de l’interprétation en perse de la chanson These Eyes du groupe winnipegois The Guess Who à la transformation d’un Tim Hortons en salon de thé avec un logo en Perse. Les plans fixes sont aussi à l’honneur. Le réalisateur laisse respirer les scènes avec des plans qui illustrent le côté beige et brutaliste de son Winnipeg natal. Lorsque l’on suit le guide Massoud (Pirouz Nemati) à travers son parcours touristique, l’accent porté sur l’architecture et l’urbanisme violent de la capitale manitobaine captive l’audience et démontre que l’histoire se transporte au-delà des personnages.  

Destins mélangés

En parallèle, deux autres histoires se déroulent. Un fonctionnaire manitobain souhaite retourner dans son Winnipeg natal pour être au chevet de sa mère. Le fonctionnaire nommé Matthew Rankin est joué par le réalisateur et illustre le côté beige et morose de la bureaucratie. Durant la scène de départ de Matthew, un plan fixe sur une salle morne, avec un portrait de François Legault et une fonctionnaire qui pleure en hors-champ, illustre comment les scènes désinvoltes et absurdes soutiennent le film. Bien sûr, l’histoire du guide mélancolique Massoud est toute aussi une partie prenante du long-métrage. Finalement, ces trois histoires convergent pour former un bijou loufoque, mais rempli de sens.

Demi-tour dans les cœurs

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Maude Sonier lors de sa performance aux Francouvertes. Mention photo: Agathe Nogues

L’autrice-compositrice-interprète Maude Sonier a livré une performance envoûtante lors de son passage aux Francouvertes au Cabaret Lion d’Or mardi dernier. Retour sur son EP, Demi-tour sorti le 22 mars 2024. 

Maude Sonier, originaire du Nouveau-Brunswick, débute l’album et la performance avec La neige. Tous sont immédiatement accueillis par sa merveilleuse voix. D’abord paru comme monoplage (single) en février 2024, ce titre aux doux synthétiseurs rappelle légèrement les mélodies des années 80. Une ambiance rêveuse qui se traduit avec une surprenante énergie sur scène. 

Un premier microalbum complet

Demi-tour est un microalbum pop alternatif aux accents folk rock. La voix sublimement bien contrôlée de Maude Sonier s’accorde parfaitement bien à ses paroles profondes et faciles à déceler. Maîtrisant l’art de la création d’images, l’artiste permet à chaque chanson d’amener les auditeurs et les auditrices dans l’univers de la vingtaine. Les marques mentales de ses relations amoureuses sont le fil conducteur.

Le printemps apparaît dans sa vie à la suite d’une ancienne relation représentée par la fonte de La neige

Le titre éponyme du microalbum constitue une ode à la rumination mentale, empêchant les pensées de faire Demi-tour. Parsemée de basses et de guitares distorsionnées, la mélodie se marie parfaitement bien à la répétition, à l’accrochage des pensées « à n’importe quoi qui sonne comme un refrain ». 

J’aimerais pouvoir se détache des autres titres par son ambiance de retrait. Seule avec une guitare acoustique sur les pistes audios, Maude Sonier livre une balade personnelle sur son souhait de rester le premier amour d’une personne. 

Jusqu’au prochain printemps constitue un retour à l’hiver, un besoin viscéral de s’échapper. Quelques percussions discrètes ajoutent une impression de cœur qui bat. La voix forte et enveloppante accentue la pression. Tous sont avec elle dans ce lieu dont il faut s’enfuir. 

Le microalbum se termine en douceur avec Russellville, qu’elle décrit comme sa chanson « de moi à moi » lors du concert. Une impression de ralentissement, des vocalises englobantes et un synthétiseur enchanteur: en accord avec son dernier couplet, son talent permettra effectivement de faire résonner cet air dans les cœurs. 

Enivrant et rempli de mystère, cet album est semblable à une promenade en forêt. Incroyablement bien ficelées, ces cinq chansons ne font qu’exiger d’en avoir plus.  

La pochette de Demi-tour. Mention photo: Annie-France Noël

Une performance envoûtante

Coup de coeur de public, la jeune femme à l’énergie captivante a livré une solide performance, la glissant sans peine à la deuxième place du classement des Francouvertes. Charmante par son rire et ses courtes interventions avec le public, elle se fait remarquer pour son aisance sur scène. Reprenant quelques chansons de son microalbum, l’artiste a également présenté deux titres en exclusivité, soit Fanées et M’entends-tu?

Bien que toujours agréables à écouter, les mélodies sur scène sont nettement moins inoubliables. En fait, dès l’écoute de la première chanson, il est possible de remarquer que la musique est beaucoup plus présente en enregistrement que lors de la performance. Bien que sympathique, elle s’effaçait derrière les évidents talents en chant de l’artiste. 

Malgré tout, Maude Sonier se dit très contente du public et de son expérience. « [Quand tu viens de loin], tu ne sais jamais comment les gens vont te recevoir. C’était trop bien, les gens étaient là ».

Blanche Neige en 2025, c’est écologique

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

L’affiche du film. (Crédit: IMDB)

Après Le roi Lion, La petite sirène et Peter Pan, Disney continue son mouvement écologique en recyclant son tout premier long métrage, l’indémodable Blanche Neige. Paru en salle le 21 mars, le film fait polémique. Cette adaptation paresseuse à 270 millions de dollars ne fait pas l’unanimité

Portée au grand écran pour la première fois en 1937 et adapté du conte allemand popularisé par les frères Grimm en 1812, Blanche Neige revient à l’écran dans une version « très » modernisée. Rachel Zegler incarne le rôle principal tandis que Gal Gadot incarne tant bien que mal la méchante reine. Dans cette version, pas de prince charmant, mais plutôt un chef de bandits et sept « nains » réalisés en postproduction (CGI).

Les nains réalisés en CGI et Rachel Zegler dans le rôle de Blanche Neige (crédit: The Guardian)

Une pomme empoisonnée
Avant même sa sortie, plusieurs éléments avaient déjà enflammé la toile médiatique, notamment en ce qui entoure le choix des acteurs. En 2021, Rachel Zegler est choisie pour incarner le rôle principal de la princesse. Un choix qui en a surpris plus d’un. L’actrice a une couleur de peau « métissée » alors que l’héroïne Disney est censée être « blanche comme la neige ».
Dans l’œuvre originale, la princesse se nomme comme telle en raison de la couleur de sa peau. Dans le film, elle est simplement née un jour de forte neige, d’où le prénom « Blanche-Neige ». Cela étant dit, sa couleur de peau ne l’empêche pas de bien interpréter son rôle.
Outre les polémiques liées au film, les actrices ont aussi pris des positions politiques qui ont fait parler. Lors de la réélection du président Donald Trump, l’actrice principale n’y était pas allée de main morte sur Instagram. Elle espérait que « les soutiens et les électeurs de Trump, ainsi que Trump lui-même, ne connaissent jamais la paix ».
L’autre rôle principal incarné par Gal Gadot, d’origine israélienne, a aussi été sujet à des polémiques. Nombreux sont les internautes à avoir reproché à l’actrice sa prise de position au sujet du conflit israélo-palestinien.
Outre les polémiques, le film s’avère décevant. Cette version du 21e siècle a de la difficulté à recréer la même magie du film original. L’impression générale est plutôt désagréable.

Rachel Zegler dans le rôle de Blanche Neige (crédit: The Independent)

La fin des « live action » chez Disney?
C’est peu probable. Malgré l’échec retentissant à la première semaine du box-office, avec seulement 43 millions de dollars amassés, il est tout de même assez improbable que Disney s’arrête de remettre ses plus grands classiques au goût du jour.
Le studio en a déjà plusieurs de placés dans son calendrier, dont celui de Lilo & Stitch (le 23 mai au cinéma) et Moana (en juillet 2026). De plus, d’autres adaptations de Hercules, Les Aristochats et Robin des bois sont en préparation. Avec cette paresse artistique, la situation pourrait se complexifier pour Disney dans les prochaines années.

Sommes-nous encore capables d’inventer?
C’est une question qui revient de plus en plus sur les réseaux sociaux. Si on regarde une liste des films les plus anticipés pour 2025, on retrouve: un autre Jurassic World, un énième Superman, Happy Gilmore 2 (évidemment très attendu par les cinéphiles (sarcasme)), un troisième Avatar, un huitième Mission impossible et la liste ne s’arrête pas là.
L’heure est aux « remake » et aux suites de franchises sans fin. Malgré mon scepticisme et mon envie de voir un peu d’originalité, ce sont ces suites et ces adaptations qui vendent le plus! Ce sont ces classiques qui font exploser l’industrie cinématographique.
Ces films ne sont peut-être pas dignes d’une quelconque «oscarisation», mais ils font déplacer les foules et suscitent un engouement général. Ces films à gros budgets et mondialement reconnus doivent continuer d’exister, car ils permettent au septième art de continuer d’exister.

Joyce Wieland : quand la culture est au centre de l’engagement

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

De peinture à conception de tissus à utilisation de matière plastique : l’œuvre de Joyce Wieland est unique dans son visuel autant que dans sa signification. Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) présente son parcours en tant qu’artiste femme polyvalente et engagée.

Par Mélody Deveau

L’exposition Joyce Wieland: À cœur battant, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Crédit photo : Mélody Deveau.

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) présente l’exposition Joyce Wieland : À cœur battant du 8 février 2025 au 4 mai 2025, retraçant le parcours de cette artiste au travers ses œuvres. Originaire de Toronto, Joyce Wieland est reconnue pour son engagement dans plusieurs enjeux politiques se discernant dans ses œuvres diversifiées.

L’artiste utilise l’abstrait comme principal type d’art. Elle exprime sa polyvalence dans les médiums qu’elle utilise : peinture à l’huile et acrylique, craie, collage de tissus, matière plastique, broderie… Il est presque impossible de ne pas y trouver son compte.

Figure marquante pour le féminisme

Joyce Wieland est une femme engagée dans les enjeux politiques de son époque, notamment en ce à trait au féminisme. Plusieurs de ses œuvres sont entièrement consacrées aux femmes. Heart-on (1962) est d’ailleurs une œuvre portant sur le cycle de la vie de la femme, passant par les menstruations jusqu’à la grossesse.

L’œuvre Heart-on (1962), représentant l’ensemble du cycle de la vie de la femme avec les taches d’encres rouges évoquant le sang menstruel et la possibilité de donner vie en tant que femme. Crédit photo : Mélody Deveau.

En 1971, elle prépare son exposition au Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) et cherche à représenter son désir de féminisation de la politique à la suite de l’élection du premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Elle met donc en lumière les artistes féminines canadiennes dans cette exposition. Joyce Wieland est la première femme artiste vivante à détenir une exposition au MBAC.

« Je voulais valoriser et honorer l’artisanat en rassemblant des femmes dans une exposition où elles seraient unies et fières de leurs créations », affirme-t-elle dans un encadré de l’exposition affiché par le MBAM.

Cinéaste en dehors de son travail de peintre, elle consacre dans ces mêmes années son travail à The far Shore, son seul long métrage. Pour celui-ci, elle conçoit une série de dessins appelée La floraison de la matière représentant différents personnages mythologiques féminins. Avec ses murs de couleur rose pêche et son ambiance réconfortante, le MBAM réussit à féminiser la petite salle consacrée à ces dessins.

« Si on veut sauver la planète, ce sont les femmes qui devront s’en charger », atteste Joyce Wieland. Cette citation mise en lumière sur un des murs de l’exposition prend tout son sens et se lie conjointement aux idées de l’artiste.

Quelques toiles exposées dans la salle consacrée à La floraison de la matière. Crédit photo : Radio-Canada.

Des œuvres engagées par une artiste engagée

Ses œuvres soulèvent fréquemment une tendance politique ou engagée. L’égalité des femmes n’était pas son seul combat : Joyce Wieland était près des enjeux liés à l’écologie, la préservation des territoires de l’Arctique et les problèmes reliés aux politiques gouvernementales des États-Unis et du Canada.

Elle était notamment investie dans la Guerre du Viêt Nam et la Seconde Guerre mondiale. Joyce Wieland dénonce la violence ces guerres grâce à ses couleurs écarlates, à ses coups de pinceau grossiers et à sa capacité à mettre métaphoriquement une image représentant un problème.

L’œuvre Mémoires de guerre (1960), inspiration du peintre Joan Miró, représentant la bataille de Monte Cassino à laquelle son frère a participé. Crédit photo : Mélody Deveau

L’œuvre Betsy Ross, voyez ce qu’ils ont fait du drapeau que vous avez confectionné avec tant de soin (1966), dénonçant la guerre du Viêt Nam et les valeurs de liberté et de justice que les États-Unis ont prétendu respecter. Crédit photo : Mélody Deveau

Le MBAM vise juste en faisant découvrir cette artiste au public montréalais. « On trouvait que c’était important de faire connaître son œuvre non seulement à une nouvelle génération d’artistes mais aussi au grand public, surtout à Montréal où elle est méconnue », atteste Anne Grace, conservatrice de l’art moderne au MBAM.

Pionnière de l’art canadien, Joyce Wieland présente toujours ses œuvres de façon équilibrée, diversifiée et dénonciatrice. Les passionnés d’art et de revendication ne peuvent point être ennuyés devant cette exposition haute en couleur et en signification.

“Perverts”: un projet sombre qui réveille des démons 

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Constance Pomerleau 

Ethel Cain publie au début de l’année 2025 son album Perverts attendu depuis son annonce en octobre 2024. Ce projet déstabilisant choque les internautes et rappelle au public qu’elle ne craint pas les sujets sombres. 

Une photo provenant du compte Instagram d’Ethel Cain (@mothercain) pour la promotion de Perverts

Hayden Silas Anhedönia, plus connue sous son nom d’artiste Ethel Cain, est une chanteuse, auteure et interprète trans américaine. Elle est un phénomène sur les réseaux sociaux qui choque et fait jaser de son style unique et très sombre. 

« Il ne s’agit pas d’un disque que l’on écoute pour se détendre ou se changer les idées, mais plutôt pour vivre une expérience singulière qui serait peut-être l’équivalent musical d’un film d’horreur », écrit Amélie Revert dans le Devoir en parlant de Perverts.

Un album qui fait jaser

Ethel Cain en sortant son album ou plutôt son projet, comme elle le qualifie, n’a pas offert une deuxième version de son album précédent Preacher’s daughter. Cet album est riche en couleur de son que ce soit par le drone de sa chanson Pulldrone ou le début de la chanson Perverts avec « Nearer, My God, To Thee (Mon Dieu, plus près de toi) » qui se distordre et amène la chanson dans une ambiance très lente et morne. Elle joue avec les vibrations et les bruits d’ambiance pour accabler ses auditeurs. 

« Heaven has forsaken the masturbator (le Paradis a abandonné le masturbateur) » est une parole répétée à mainte reprise dans sa première chanson.

Cet album se concentre sur le plaisir charnel, mais l’amène sous une différente perspective à la fois dégoutante et divine qui ne fait que troubler. Ethel Cain donne à son auditoire le droit d’interpréter. 

À la fois anxieux et calme, mélodieux et distordu, Perverts est album paradoxal. 

« Et si l’on établit un parallèle entre les vicissitudes — catastrophes climatiques, guerres, discours misogynes, menaces qui fusent de toutes parts — de l’époque et cet ensemble hypertroublant, l’écoute devient presque prophétique », rapporte Amélie Revert. 

Un style musical gothique 

Son premier album Preacher’s daughter avait charmé les internautes, plus particulièrement, sa chanson pop American Teenager. Elle se retrouvait dans la liste de lecture de l’ancien président américain Barack Obama.  

« … Quand tu as une chanson telle que American Teenager qui devient très populaire sur Tik Tok […] il y a la possibilité que ta musique soit mal interprétée. Et quelqu’un avec cette sensibilité esthétique, je pense, s’en irriterait naturellement », partage Reanna Cruz sur CBC

Cet album raconte l’histoire d’une jeune femme, Ethel Cain, qui a grandi dans un village de chrétien évangéliste. Au courant de l’album, elle rencontre différents hommes avec qui elle aura des histoires d’amour rocambolesques. Le dernier finit par la tuer et la manger dans la chanson Strangers. Chaque moment de sa vie et de sa mort est illustré que ce soit sa jeunesse (American Teenager) ou son ascension vers le paradis (Sun Bleached Flies).

Ce n’est pas la première fois qu’Ethel Cain esquisse des portraits sombres, obscurs et gothiques. Les interprétations de son style ne lui font pas toujours justice. 

Une chanteuse qui n’a pas fini

Ethel Cain n’a pas fini de faire jaser d’elle. Lundi, elle a annoncé sa tournée de l’année 2025 en plus d’annoncer un nouvel album pour août 2025 nommé : Willoughby Tucker, I’ll Always Love You.

Son deuxième album, a-t-elle précisé dans une publication Instagram, qui serait l’histoire et le nom d’un des amoureux d’Ethel Cain dans la chanson A House In Nebraska de Preacher’s daughter.

Pour sa tournée, elle se rend en Europe et fait le tour de l’Amérique du Nord. 

Personne ne remplit ses salles comme Les Productions de l’Épopée

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Le plus récent spectacle de la troupe de théâtre musical Les productions de l’Épopée, la pièce Star Wârs, un Sith et son péché, a été présenté au théâtre Mainline, les 6, 7 et 8 mars derniers. 

Par Ariane Moreau

L’aventure Épopée imaginaire  commence en 2007 avec Catherine Bastien et Raphaëlle Proulx-Tremblay. Les trois étudiaient au Collège Jean-de-Brébeuf, en théâtre, et elles voulaient créer une troupe de théâtre musical pour les Cégépiens. En 2008, la première pièce signée par l’Épopée imaginaire est la Belle et la Bête. Déjà en 2008, la troupe connaît un franc succès. La troupe est lancée: elle fait de la comédie musicale. Depuis, les succès se sont enchaînés.

Le spectacle Star Wars, un sith et son péché. Source: Les Productions de l’Épopée

Les débuts d’une longue épopée

À partir de 2016, la compagnie commence à prendre des œuvres connues et en faire la parodie, en comédie musicale. Le spectacle Harry Potter, inspiré par « A Very Potter Musical », a lancé la tradition de la parodie musicale. Les spectacles ont défilé en passant de Harry Potter à  Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre, à Star Wars, Sherlock Holmes, Percy Jackson, Game of thrones, Twilight, Pirates des Caraïbes et finalement Hunger Games. « L’Épopée, c’est comme une famille! » avoue Karim Fayad, ancien comédien de l’Épopée. Les anciens de cette troupe sont très attachés à cette aventure et en gardent de très bons souvenirs. 

En 2022, Catherine et Raphaëlle annoncent qu’elles lancent une autre branche de l’Épopée imaginaire, Les Productions de l’Épopée. Cette troupe veut se détacher de la branche collégiale, avec des comédiens professionnels et formés. En 2023, Les Productions de l’Épopée signent leur premier spectacle au festival Fringe à Montréal : Star Wars, d’icitte.  La pièce est un immense succès, elle a même remporté le prix de la meilleure production francophone et Coup de cœur du public au Fringe. « Avec peu de moyens, mais des millions de bonnes idées, de l’enthousiasme et un savoureux sens de la dérision, la troupe dirigée par Catherine Bastien a offert un spectacle hilarant et plein d’esprit », dit Alexandre Vigneault, dans sa critique de la pièce de 2023, dans La Presse. Voyant le succès de leur première parodie, Catherine et Raphaëlle repartent en écriture et sont revenues, en mars, avec une mise à jour de leur pièce, celle que je suis allée voir : Star Wârs, un Sith et son péché. 

La dernière pièce de Catherine et Raphaëlle dans la section collégiale, Jeu de trônes. Source: L’Épopée imaginaire

Star Wârs: un sith et son péché: la critique

J’ai vraiment aimé la pièce! Ça se passe dans le petit Mainline, donc la salle est toute petite, ce qui crée un genre d’intimité. Le jeu des acteurs était très bien, mais je dois donner ma première étoile au personnage de Darth Vader, joué par Jonathan D’Amour. Il joue très bien, il danse bien, mais surtout, il chante excessivement bien. Le rôle de Vader lui allait parfaitement. Durant les chansons et chorégraphies, les personnages principaux avaient des micros. J’ai aimé ce détail, car, avec le chœur sur scène, s’il n’y avait pas eu de micros, on n’aurait probablement pas entendu les paroles des chansons. 

La mise en scène de cette parodie était très épurée. Il n’y avait pas vraiment de décors, seulement des accessoires, comme des sabres laser. Par exemple, à un moment donné, on parle d’un vaisseau spatial, le Faucon millénium. J’aurais aimé voir ce vaisseau, sachant que L’Épopée en avait déjà créé un par le passé. Les costumes étaient flamboyants et ils allaient parfaitement avec l’univers des Jedis.

Et la suite? 
La plus récente pièce de la troupe collégiale Hunger games sera présentée en avril, à la salle Jacques-Maurice, du Collège Jean-de-Brébeuf et la nouvelle pièce Star Wârs, la guerre des cônes, sera présentée en juillet prochain.