
Crédit photo : Camille Gladu-Drouin
Velours Velours, de son vrai nom Raphaël Pépin-Tanguay, cumule près de 33 000 auditeurs mensuels sur Spotify.
Par la fenêtre du siège passager, les petites fermes qui parsèment l’autoroute défilent sous mes yeux, le soleil m’aveugle agréablement, réchauffe mon visage. Dans mes écouteurs, les airs mélancoliques du nouvel album de Velours Velours bercent mes réflexions au gré de la 50.
Par Zoé Vachon
Quand je pleure, je suis content, sorti le 31 janvier dernier, est le premier album du jeune auteur-compositeur-interprète Velours Velours, de son vrai nom Raphaël Pépin-Tanguay.
L’album porte bien son nom : les airs sont plutôt tristes, mais apaisants à la fois, comme lorsqu’on fait la paix avec un souvenir qui nous a fait souffrir. Parfait pour quelqu’un comme moi qui, une fois dans une voiture qui roule assez longtemps, peux passer des heures à ressasser ses moments doux-amers préférés.
De la tristesse tout en douceur
La plupart des chansons de l’album sont tristes, et Raphaël Pépin-Tanguay en est bien conscient.
« C’est important de vivre sa tristesse, sa mélancolie dans la collectivité. En parler et l’extérioriser, je trouve qu’il y a quelque chose de très réparateur qui permet de faire la paix ensuite », confie l’artiste de 22 ans en entrevue avec Le Nouvelliste.
«On sort un peu de la contemplation pour pousser la réflexion sur ce qui se passe à l’intérieur. Je pense que c’est un album qui a plus de cohésion, de maturité et d’identité aussi », ajoute-t-il.
Ses paroles sont d’une émouvante intégrité : « Ça fait longtemps / Que j’ai pas pris le temps / De demander comment ça va toi / C’est tout le temps comment ça va moi / Et je sais que c’est pesant », chante-t-il dans Parc des Compagnons, qui clôt l’album.
Le timbre agréable de sa voix, dont il tire son nom d’artiste, et l’instrumental tranquille et délicat de l’album accompagnent ses réflexions.
Promenade à travers les styles
Velours Velours explore, avec une certaine timidité, plusieurs genres musicaux. Bien que son style tende plus vers la pop de chambre et à l’indie rock, la musique classique trouve aussi sa place sur l’album.
Les orchestrations de cordes et de cuivres, sans doute un héritage des études en musique au secondaire de Raphaël Pépin-Tanguay, se mêlent à la basse « groovy » et à la guitare électrique dans plusieurs de ses chansons.
La fin joue avec des percussions latines qui rappellent la bossa-nova, et la steel guitar et le violon de Rester couché apportent des airs de country et de folk.
La guitare électrique est à l’honneur. Son timbre délicat accompagne tant les chansons mélancoliques, tant les rares chansons dansantes de Quand je pleure, je suis content.
Trouver son équilibre
Quand je suis triste, je suis content, bien que construit, marche parfois sur le fil de la monotonie. Les deux chansons les plus enjouées, Yeah et Tête en l’air, sont comme une bouffée d’air frais.
Ode à l’ennui des étés d’adolescence, Yeah est une des plus énergiques de l’album. Après six chansons tristes consécutives, elle est plus que bienvenue (et s’agence merveilleusement à l’ambiance de « road trip »).
Velours Velours consolide son style, que le Québec a découvert avec son EP Fauve, sorti en 2022. J’aimerais le voir explorer davantage la créativité musicale que l’on sent dans son premier album dans ses projets à venir, et suivrai avec intérêt la suite de sa carrière musicale au gré de mes voyages en voiture.
Quand je pleure, je suis content n’a connu que quelques salles de spectacle depuis sa soirée de lancement à La Sala Rossa à Montréal le 1er mars. Velours Velours se produira aux Francouvertes mardi soir, après une annulation de dernière minute de Gawbé, dépannant le festival auquel il avait pris part en 2023.