Guerre en Ukraine : Macron réunit 30 chefs d’état-major

Ce mardi 11 mars 2025, l’avenir de la guerre russo-ukrainienne, qui embrase l’Europe depuis février 2022, se dessine en France et en Arabie saoudite. À Paris, Emmanuel Macron accueille les responsables militaires de trente pays membres de l’UE ou de l’OTAN. À quatre mille kilomètres de là, Ukrainiens et étasuniens négocient dans la ville saoudienne de Djeddah.

À Paris, une réunion stratégique

Sous un épais brouillard en ce mardi 11 mars 2025, la capitale française a accueilli cet après-midi (UTC+1) les chefs d’état-major de plusieurs pays affiliés à l’OTAN et à l’Union européenne (UE). Parmi eux figuraient les représentants du Royaume-Uni et de la Turquie, deux nations ayant des intérêts communs dans ce conflit. Cette rencontre, jugée nécessaire par le ministre des Armées français, Sébastien Lecornu, vise à anticiper l’avenir militaire de l’Ukraine. « Il s’agit simplement de se projeter et de réfléchir à ce que doit être l’armée ukrainienne à l’avenir », a-t-il déclaré

Après les déclarations offensives d’Emmanuel Macron mercredi dernier sur la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine, la situation géopolitique européenne et mondiale s’est encore tendue. Aujourd’hui, le président français a justifié sa position en invoquant la nécessité pour la France de lutter simultanément contre «les menaces géopolitiques […] et les menaces sur son sol projetées par les terroristes ».

À Djeddah, des négociations plus concrètes

Alors qu’à Paris les discussions sont avant tout stratégiques, les pourparlers de Djeddah entre négociateurs ukrainiens et étasuniens semblent plus concrets. Le négociateur ukrainien Andriy Yermak a d’ailleurs partagé sur son canal telegram que « la réunion avec l’équipe étasunienne a commencé de façon très constructive ».

Autour de la table des négociations se trouvent le conseiller à la sécurité nationale étasunien, Mike Waltz, le secrétaire d’État étasunien, Marco Rubio, le premier ministre saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriy Yermak, et le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov. Ce sommet aurait notamment abordé la question de la paix entre la Russie et l’Ukraine. Le rapprochement du président Trump avec Moscou a également été l’un des points majeurs de la discussion.

L’Arabie saoudite s’impose sur l’échiquier mondial

Le 18 février dernier, l’Arabie saoudite avait déjà joué un rôle d’intermédiaire entre la Russie et les États-Unis. Dans cette continuité, le royaume accueille cette fois-ci l’Ukraine et les États-Unis. MBS cherche à redorer l’image de son pays, autrefois mis à l’écart et accusé de violations des droits de l’homme.

Si certains y voient une simple stratégie de « soft power », notamment dans la perspective de la Coupe du monde de football 2034, d’autres alertent sur un possible conflit d’intérêts. Donald Trump a révélé que la première visite à l’étranger de son second mandat se ferait en Arabie saoudite. Cette annonce a suscité de nombreuses réactions, d’autant plus que NBC News a révélé que Riyad avait investi plus de 2 milliards de dollars dans un fonds géré par Jared Kushner, le gendre de Trump.

Adam Doukali