Constance Pomerleau
Quelque 36 000 enfants migrants, dont 14 000 non accompagnés, ont besoin d’être appuyés en Lybie, plaque tournante pour des centaines de milliers de migrants tentant de rejoindre l’Europe par la mer, selon L’UNICEF qui craint que la communauté internationale prenne une décision de réduire le financement de l’organisation onusienne.
Mais pour la plupart des observateurs de la rumeur selon laquelle les grands pourvoyeurs occidentaux allaient retarder l’émission d’un chèque de 52 millions de dollars ne tient pas debout. La communauté internationale ne claquera pas la porte à l’UNICEF, estiment-ils, et les deux continueront à collaborer pour venir au secours des migrants.
Des enfants seuls
Sur environ 400 000 migrants en Lybie, 9% sont des enfants, a révélé l’UNICEF dans un communiqué diffusé mardi. L’organisation onusienne a qualifié de « choquant » le nombre d’enfants migrants non accompagnés d’un membre de leur famille en Lybie, estimés à 14 000.
En 2017, près de 15 000 enfants non accompagnés ont atteint l’Italie en traversant la Méditerranée depuis la Lybie. 400 autres y ont laissé la vie, a déploré l’UNICEF. Beaucoup d’autres ont été victimes d’abus, voire d’exploitation sexuelle. Pour braver la tempête et garder l’attention sur l’atteinte de ses objectifs, l’UNICEF a mis en place un plan d’action afin de renforcer l’assistance aux enfants migrants en Lybie, notamment en matière de protection, d’éducation et de santé.
Des mesures et des promesses
En 2018, l’UNICEF souhaiterait rapatrier 30 000 migrants dans le cadre d’un programme de retour volontaire, parmi lesquels de nombreux enfants. Jusqu’à présent, elle a déjà rapatrié près de 15 000 migrants dans le cadre de ce programme, selon les chiffres de l’organisation arrêtés début décembre.
Abdel-Rahmane Ghandour, conseiller juridique de l’UNICEF en Lybie, cité dans le communiqué, a déclaré pour autant qu’il puisse en juger, « nous ferons tout pour que les enfants, quel que soit leur statut, puissent recevoir une éducation, être protégés et recevoir les services de base ».
Un documentaire qui fait réagir
La Lybie est particulièrement sous le feu des critiques, après la diffusion d’un documentaire de CNN sur l’esclavage, montrant des migrants africains vendus près de Tripoli. Le reportage a soulevé un tollé dans le monde. La plupart du temps, les autorités libyennes se défendent en rappelant le poids que le flux de migrants a sur ce pays ébranlé pas les crises politiques et l’insécurité économique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
5 faits sur la Libye :