L’annonce de la Société de protection des animaux de l’Ontario (OSPCA) à propos de l’euthanasie de 330 animaux dans un refuge de la Toronto Humane Society (THS) a provoqué une manifestation au siège social de l’organisation à Pleasantville, mercredi.
Une cinquantaine de protestataires ont même placardé l’allée de l’organisation avec des planches de bois afin d’empêcher les véhicules de passer. Des couronnes à l’honneur des animaux euthanasiés ont été déposées à l’entrée. Certains protestataires ont même proposé de s’occuper personnellement des animaux afin d’éviter l’euthanasie.
« Beaucoup de questions sans réponse »
Selon l’OSPCA, c’est une épidémie de dermatomycose (teigne) qui a mené à cette décision. Il s’agit d’une infection cutanée très contagieuse dont le traitement peut durer entre six et huit semaines pour les animaux à poil long.
Mais pour les manifestants, comme Kristine Rieder, une entraîneuse canine locale, la décision de l’organisation est démesurée. « Dire que 20 [animaux] pourraient être épargnés… maintenant qu’ils ont tué tous les petits animaux… c’est en contradiction avec tout ce qu’ils ont dit hier. Ils viennent d’abattre tous les chats seulement parce qu’ils pourraient avoir la maladie », explique-t-elle. Pour Mme Rieder, « ce n’est qu’une question d’argent ».
Au final, environ 350 animaux ont été euthanasiés.
« Une erreur humaine »
Denise Stephenson, une ancienne gestionnaire du centre de l’OSPCA renvoyée pendant l’épidémie, a déclaré au journal The Sun « Je crois à 100 % en la SPCA de l’Ontario et en ce qu’elle représente, mais je ne serai pas son bouc émissaire ». « Malheureusement, nous avons déterminé que, dans ce cas-ci, c’est à cause d’erreurs humaines que les protocoles n’ont pas été respectés », a ajouté Kate MacDonald, PDG de la SPCA de l’Ontario.
Selon le nouveau président de la Toronto Humane Society, Bob Hambley, la SPCA de l’Ontario a pris « la solution facile », plutôt que de s’efforcer à « sauver des vies animales ». Il a par la suite demandé la résignation de MacDonald, pour avoir manqué à ses obligations au sein de l’organisation pendant l’épidémie.
En réponse aux accusations de la Toronto Humane Society, la SPCA de l’Ontario a accusé l’organisme de bienfaisance de cruauté animale. Le débat est toujours aux tribunaux. Les opérations de la OSPCA ont duré plusieurs mois, mais le refuge est aujourd’hui maintenant sous le contrôle de la THS.
Justin Heendrickxen-Cloutier