Couronne Nord : Un plan dévoilé pour les transports collectifs

En pleine crise du transport en commun et face à une congestion routière paralysante, les élus de la couronne Nord haussent le ton. Mardi 18 mars, profitant de la Journée mondiale des transports durables, ils dévoilent l’Agenda Mobilité couronne Nord, une feuille de route qui propose une reprise en main locale des infrastructures et du financement du transport collectif.

Une crise qui s’éternise

Pendant que Montréal et ses environs immédiats bénéficient d’investissements majeurs en infrastructures de transport, les villes de la couronne Nord restent à la traîne. La population, en pleine expansion, approche aujourd’hui les 625 000 habitants et devrait atteindre 700 000 d’ici 2040. L’offre de transport en commun qui ne suit pas le rythme, entraîne un recours massif à l’automobile et une congestion routière aux conséquences économiques et environnementales lourdes.

Malgré les études et rapports qui s’accumulent, peu de solutions concrètes ont été mises en place. Pour les élus locaux, ce statu quo est insupportable. « Depuis plus de 10 ans, les études se succèdent, mais rien ne change sur le terrain. Il est temps d’agir » annoncera Laurence Tôth, présidente de la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN).

Une problématique sur plusieurs tableaux

« Chaque jour perdu dans le trafic est une opportunité manquée pour nos citoyens et nos entreprises », a ajouté Mme Tôth. La zone connait des embouteillages sur les axes reliant la couronne Nord à Montréal. Retards et fatigue accumulée pèsent sur le quotidien, un frein pour les entreprises locales qui peinent à attirer et retenir une main-d’œuvre mobile.

L’impact environnemental préoccupe également. L’absence de solutions de transport collectif performantes contribue directement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. D’après une étude de l’Université du Québec à Trois-Rivière, le bus pollue 6 à 18 fois moins qu’une voiture par passager

L’enjeu est aussi politique. Jusqu’à présent, la gestion des transports en commun de la région repose en grande partie sur des décisions prises à l’échelle métropolitaine. Une situation que les élus de la couronne Nord entendent désormais changer.

Reprendre le contrôle

La mise en place d’une gouvernance locale du transport collectif est requise par les élus. Leur objectif est clair : confier aux municipalités la responsabilité de développer et gérer elles-mêmes les infrastructures et services de transport. Selon la TPÉCN, cette approche permettrait de mieux répondre aux réalités du terrain en impliquant directement les municipalités dans les décisions stratégiques.

Actuellement, les citoyens de la couronne Nord contribuent financièrement aux grands projets de transport métropolitains, tels que le REM et le métro, sans en retirer les mêmes bénéfices que ceux des zones plus centrales. Une réallocation des ressources financières a été demandé afin que les contributions locales profitent d’abord aux résidents de la région. C’est le principe du bénéficiaire-payeur, où les coûts sont partagés de manière plus juste entre les usagers et les différentes collectivités.

Tom Da Costa/uniquement sur le communiqué