Crise des transports en commun : la couronne Nord veut du pouvoir

Les élus de la couronne Nord publient une marche à suivre ce mardi, nommé « Agenda mobilité », abordant un nouveau plan de transport en commun pour palier à l’inaction du gouvernent.


Heidi Leuenberger

« Nous réclamons des actions immédiates et urgentes et c’est pourquoi, aujourd’hui, nous déposons l’agenda Mobilité Couronne-Nord », explique la présidente de la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN), présentant une marche à suivre afin d’améliorer le transport en commun de la région. Ce document possède trois grands axes : répondre aux besoins de mobilité, installer une gouvernance locale et confier le pouvoir aux élus.

La couronne Nord dénonce les lacunes du gouvernement face à la crise du transport. Crédit photo : Heidi Leuenberger

Axe est-ouest
Un projet structurant nord-sud est pertinent, puisque 20% des habitants de la couronne nord se déplacent afin d’aller travailler à Montréal. Le REM, nouvellement construit à Deux-Montagnes, expose le manque de communication : « La municipalité a été obligée de payer et n’a pas été consultée », explique Mme Tôth. 60% des habitants se déplacent seulement dans la couronne Nord. La TPÉCN soutient que ceux-ci nécessitent un service local adéquat sur l’axe est-ouest. L’organisation réclame une plus grande fréquence de passages et des horaires adaptés afin de permettre aux travailleurs et aux étudiants de se déplacer en temps convenable.

Une des recommandations prône la priorisation de voies réservées sur les axes stratégiques. Cela permettrait de réduire le temps de voyage en période d’achalandage.

Réinvestir dans la couronne nord
Afin de prendre part à la gestion des ressources, une décentralisation du pouvoir des fonctionnaires s’impose. Laurence Tôth « veut confier ça à un comité qui assurerait le suivi avec l’ARTM et EXO, qui sont responsables du développement du transport en commun sur la couronne Nord. » La participation des élus locaux permettrait un contact direct avec les besoins des citoyens, donc un pouvoir sur le transport local. Les décisions seraient plus proches de la réalité, selon la TPÉCN.

Besoins urgent ignorés
Après une rencontre avec la ministre des Transports et une autre avec les élus provinciaux de la CAQ, aucune action n’a été entreprise par le gouvernement. Les membres de l’organisation ont tenu un point de presse avec plusieurs partis afin de dénoncer la situation.
La couronne nord comprenait plus de 615 000 habitants en 2021 et l’Observatoire du Grand Montréal prévoit au moins 85 000 habitants de plus d’ici 2040. Le reportage de Sébastien Desrosiers à Radio-Canada montre qu’un trajet entre deux montagnes et Terrebonne prend trente minutes en voiture, mais plus de deux heures et quatre transferts en transport en commun. Les citoyens partagent le même problème : l’obligation d’utiliser l’automobile crée une congestion monstre dans la région.

Statistiques

  • 60% des déplacement des citoyens se font à l’intérieur même du territoire de la Couronne Nord
  • 30% des déplacements son des étudiants et 44% sont des personnes qui se rendent au travail, selon un sondage de l’ARTM
  • Le temps perdu dans la congestion routière s’est alourdi de 46%, selon un article de La Presse
  • Il y a une hausse de 13,8% de véhicules vendus au Québec par rapport à 2023 pour un total d’un demi-million