Du transport en commun : le cri du cœur de couronne nord

Par Agathe Nogues

Ce mardi, la Table des préfets de la couronne nord (TPÉCN) a déposé l’ « agenda Mobilité couronne nord » lors d’une conférence de presse. Dépassés par la crise des transports en commun dans leur région, ils espèrent faire réagir les organisations supérieures. 

« [Un journaliste de Radio-Canada] s’est rendu au campus de l’UQAM à Terrebonne. Ça a pris deux heures et quart en autobus, quatre transferts, alors que le maire de Deux-Montagnes a pris son auto et ça lui a pris 30 minutes. », déplore la présidente de la Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN), Laurence Tôth. C’est lors de la conférence de presse du mardi 18 mars, à l’Université du Québec à Montréal, que celle-ci a exprimé l’accablement de la TPÉCN et des résidents de la couronne nord. 

Fatigués d’attendre, ceux-ci dénoncent le silence des gouvernements vis-à-vis de leurs plaintes concernant le transport en commun. « En août dernier, on a fait adopter une résolution par les cinq MRC qui exigeait du gouvernement des actions rapides et concrètes pour améliorer la situation. Lorsqu’il y a eu le caucus processionnel en septembre dernier de la CAQ, on a interpellé les élus […] C’est demeurer lettre morte. », raconte Laurence Tôth. Si le silence perdure, la gêne des résidents aussi. 

PHOTOGRAPHIE D’AGATHE NOGUES, LE JOURNAL DE L’UQAM

La présidente de la Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN), Laurence Tôth, lors de la conférence de presse du 18 mars à l’Université du Québec à Montréal.

L’agenda aux solutions

C’est dans l’optique de changer les choses que la TPÉCN a déposée ce mardi l’ « agenda Mobilité couronne nord ». Comportant trois chantiers qui rassemblent les demandes de la TPÉCN et des recommandations afin de les effectuer, cet agenda est une « marche à suivre [qu’obtiendront] les élus qui veulent vraiment améliorer le transport en commun sur la couronne nord », explique Laurence Tôth. Les trois chantiers demandés sont de « répondre aux besoins de mobilités réels et croissants des entreprises et des citoyens », de « mettre en place une gouvernance locale » et de « confier aux élus […] le pouvoir d’allouer les ressources qui sont perçues sur le territoire », énonce Laurence Tôth. 

Un problème qui dure

Si la TPÉCN lance un cri du cœur, c’est parce que la situation dure depuis déjà un long moment. Des heures d’attentes, un trop faible nombre de réseaux de transports collectifs, pas de réseaux express métropolitains (REM) : voici à quoi sont confrontés les résidants de couronne nord. Exposés à trop peu d’alternatives, les habitants se retrouvent obligés de privilégier l’auto solo. Selon Radio-Canada, seuls 6% des résidents de Lanaudière, Terrebonne et Repentigny prennent le transport en commun chaque semaine, contre 80% qui favorisent le déplacement en automobile seul.

La crise des transports en commun n’est pas un phénomène québécois, cela touche tout le Canada. La vente d’automobiles neuves en 2024 au Canada a augmenté de 9,5% par rapport à 2023, montrant alors que le transport en commun n’est plus le moyen de déplacement privilégié par les Canadiens. 

La TPÉCN espère que cet agenda provoquera des réactions et des changements afin de faciliter le mode de déplacement des résidants de la couronne nord. « On veut que le gouvernement en prenne action et soit en mesure de nous proposer des solutions, parce que nous, on les connaît, les solutions, et elles sont dans notre agenda de mobilité Couronne-Or », conclut Laurence Tôth. 

EN SAVOIR PLUS

  • 57 heures, c’est le temps qu’un automobiliste montréalais passe en moyenne dans sa voiture.
  • 625, c’est le nombre de citoyens que représente la Table de préfets et élus de la couronne nord
  • 30%, c’est le pourcentage d’habitants de couronne nord qui se déplacent à Montréal