
La présidente de la Table des préfets et élus de la Couronne Nord, Laurence Tôth, a présenté mardi lors d’une conférence de presse, un agenda pour développer le transport en commun de la Couronne Nord, tout en y exposant les problèmes actuels.
Justin Heendrickxen-Cloutier
Selon la présidente de l’organisation, Laurence Tôth, la congestion routière « coûte plus de 6 milliards de dollars » au PIB de la région métropolitaine de Montréal. La métropole québécoise est la 2e ville la plus congestionnée au Canada, et la 30e au monde. Malgré les embouteillages importants, le gouvernement ne fait pas beaucoup d’efforts pour régler la congestion sur la Couronne Nord.
Le modèle américain désuet
Comme plusieurs régions en Amérique du Nord, la Couronne Nord ne fait pas exception avec son manque de transport en commun. Les services en place ne répondent pas du tout aux besoins locaux. « À Radio-Canada, un reportage de Sébastien Desrosiers a testé le réseau de transport en commun sur la Couronne Nord, qui est parti de la mairie de Deux-Montagnes au campus de l’UQAM à Terrebonne: ça a pris 2h30, 4 transferts. Le maire de Deux-Montagnes a pris son auto et ça lui a pris 30 minutes », rapporte la présidente.
Cette région de plus en plus populeuse accueille plus de 625 000 habitants, dont environ 30% font l’aller-retour à Montréal chaque jour. Elle regroupe pas moins de 5 MRC divisées en une vingtaine de villes. Comme le précise Mme Tôth, plus de 70% des déplacements de la Couronne Nord se font à même la région. Pourtant, la majorité des services de transports desservent presque uniquement des lignes nord-sud, entre Montréal et sa banlieue. « Ce n’est plus vrai que l’axe nord-sud c’est un axe qui doit être préservé, nous, maintenant, on cherche un axe est-ouest, c’est ça l’important », déclare Laurence Tôth.
Le gouvernement baisse les bras
La Table des préfets et élus de la Couronne-Nord (TPÉCN) a fait adopter par les 5 MRC une résolution « qui exigeait du gouvernement des actions rapides et concrètes pour améliorer la situation », mais le gouvernement provincial n’a pas entrepris de projets pour résoudre la situation. Lors du caucus de présession de la CAQ en septembre dernier, la TPÉCN a interpellé les élus provinciaux quant au transport en commun, mais « il en est demeuré lettre morte », selon la présidente de l’organisation.
Face au silence, la TPÉCN s’est adressée à l’Assemblée nationale pour tenir un point de presse transpartisan avec Québec solidaire, le Parti québécois et le Parti libéral du Québec pour dénoncer le manque d’action dans le dossier, en vain.
Un futur peu prometteur
En attendant l’intérêt du gouvernement provincial sur le dossier, la table de préfets réclame une décentralisation du contrôle du transport en commun de la région. Selon elle, les villes sont mieux placées que les grandes organisations métropolitaines comme exo pour comprendre les besoins locaux. L’organisation demande aussi des solutions à court terme, comme des voies réservées pour les autobus, pour faciliter le déplacement d’est en ouest avant l’arrivée d’un projet d’envergure.
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