Les élus de la couronne Nord réclament une amélioration des transports en commun

Laurence Tôth, présidente de la TPCÉN/ Crédit: Romy Clermont

La Table des préfets et des élus de la Couronne Nord (TPCÉN) a annoncé l’Agenda Mobilité couronne Nord, un plan pour améliorer le transport en commun dans la région lors d’une conférence de presse ce mardi.

Romy Clermont

« Ce qu’on veut, c’est une meilleure adéquation entre les projets structurants et les transports en commun locaux », a affirmé la présidente de la TPCÉN, Laurence Tôth. Le projet, ayant pour but de faciliter les déplacements en transports en commun pour les habitants de la couronne Nord, comporte trois chantiers principaux.

La TPCÉN veut répondre aux besoins réels de mobilité des citoyens et des entreprises, mettre en place une gouvernance locale adaptée aux besoins des citoyens et donner aux élus de la couronne Nord le pouvoir d’allouer de l’argent aux services de transport en commun et aux projets structurants.

L’Agenda mobilité couronne Nord est un document comprenant onze solutions proposées pour faciliter l’accès au transport en commun aux habitants de la région. 

L’inaction au provincial

La Table des préfets et des élus de la couronne Nord est une assemblée composée de cinq municipalités régionales de comté (MRC) et de vingt villes et municipalités. En tout, elle représente les intérêts de 625 000 habitants qui ont un accès très limité aux services de transports en commun et qui se trouvent dans l’obligation de se déplacer en voiture.

La TPCÉN a interpellé les élus de la CAQ lors du dernier caucus présessionnel en septembre dernier. Elle est demeurée sans réponse du gouvernement. Par la suite, elle a donné un point de presse transpartisan à l’Assemblée nationale à Québec Solidaire, au Parti Québécois et au Parti libéral du Québec afin de dénoncer l’inaction du gouvernement provincial face à l’amélioration du transport en commun sur la couronne Nord. Elle a également obtenu une rencontre avec la ministre des transports Geneviève Guilbault. Cependant, aucune action concrète a été prise par le gouvernement provincial depuis.

C’est cette inaction qui a mené à la TPCÉN de publier L’Agenda mobilité couronne Nord en espérant que celui-ci démarre des conversations nécessaires sur l’accessibilité aux transports en commun dans la région au sein du gouvernement provincial et de la population québécoise. « On veut que le gouvernement prenne action et soit en mesure de nous proposer des solutions parce que nous, on les connaît les solutions, elles sont dans l’Agenda mobilité couronne Nord », a annoncé Laurence Tôth.

Des ressources financières aux municipalités

Le principal souhait de la TPCÉN est d’accorder des ressources financières à des élus dans l’ensemble de la région qui assureraient le suivi auprès des compagnies responsables du développement du transport en commun sur la Couronne-Nord. « Ce qu’on veut, c’est que [le développement du transport en commun] ne soit pas simplement centralisé à des fonctionnaires, mais qu’il y ait des élus locaux qui soient au courant, qui parlent à leurs citoyens », dit la présidente de la TPCÉN.

Présentement, les élus locaux ont peu de pouvoir sur le transport local. Laurence Tôth explique que la municipalité de Deux-Montagnes s’est vue imposer une facture de deux millions de dollars en prévision de l’inauguration de la station de REM prévue en octobre 2025. Ce budget était uniquement consacré au REM et ne pouvait pas être alloué aux transports locaux.

Laurence Tôth, rappelle l’importance d’un service de transport en commun local: « 30% de la population qui se déplace à Montréal, mais le restant se déplace juste sur la Rive-Nord. Ils vont travailler à la Rive-Nord, dans la Rive-Nord. Ils vont à l’école à la Rive-Nord. Ils font leurs courses sur la Rive-Nord.»

-Montréal est la deuxième ville canadienne la plus congestionnée et la 30e au niveau mondial

-Un automobiliste passe en moyenne 57 heures en voiture par année

-30% de la population de la Rive-Nord se déplace à Montréal quotidiennement