Une possible pandémie : de la COVID-19 à la rougeole ?

Constance Pomerleau 

Une diminution du taux de vaccination contre la rougeole est remarquée dans les écoles secondaires et primaires du Québec depuis les 5 dernières années. Les cas de rougeoles augmentent partout dans le pays. 

Depuis le début de l’année 2025, un recensement de 227 cas de rougeoles a été enregistré. Soit, un nombre qui dépasse tous les cas enregistrés dans l’année 2024. (Noovo)

La santé publique souhaite que 95 % des jeunes soient vaccinés contre la rougeole. D’où l’importance de faire ces vaccinations au cours de leur scolarité. Cependant, seulement 1 école sur 3, dans tout le Québec, atteint le 95 % de vaccination. Pour le reste, les statistiques sont autour de 89 %. Une diminution remarquée depuis la pandémie. 

Une petite différence de seulement 6 %, mais une énorme différence face à la maladie la plus contagieuse au monde. 

« Ça peut déjà sembler élevé, 90 %, mais avec la rougeole, ça nous prend une couverture vaccinale qui est très élevée pour éviter qu’il y ait une éclosion, » partage la professeure adjointe au Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval Marilou Kiely. (Radio-Canada)

Une maladie facilement transmise

La rougeole se propage par aérosols et plus rapidement que la COVID-19. Une fois la personne contaminée, elle peut propager le virus jusqu’à 16 autres personnes non vaccinées. 

Cette maladie est notamment remarquable par le développement d’une éruption cutanée. Soit, des taches et des plaques rouges sur la peau en plus de la toux et de la fièvre. La guérison peut prendre jusqu’à trois semaines. Des complications telles que des otites, des pneumonies, une perte de la vue, une perte de l’ouïe ou encore la mort peuvent se produire. 

 « Le gouvernement du Québec n’en fait vraiment pas assez pour atteindre l’ensemble de la population. Pendant la pandémie, il avait pourtant fait beaucoup d’efforts — et consacré du financement — pour sensibiliser et trouver des stratégies créatives afin d’inciter les gens à se faire vacciner. Ce n’est plus le cas, » affirme la Dre Ananya Banerjee, professeure adjointe au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l’Université McGill, à Radio-Canada.

Accessibilité ou désinformation ?

Cette nouvelle tendance a été déclarée « inquiétante » par l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tam.

Elle peut aussi être associée à la désinformation entourant le processus de vaccination et l’augmentation en popularité du mouvement antivaccin. Il y a, cependant, d’autres facteurs. 

« Je pense que la majorité de la population n’est pas antivaccin. Il y a certainement un pourcentage qui ne croira jamais au vaccin. Mais, pour la majorité de la population, je pense que c’est plus la difficulté d’accès et le fait qu’il n’y a pas la même continuité dans le système de santé, » affirme l’épidémiologiste et le cardiologue, Christopher Labos, à Radio-Canada.

La région de Montréal est la région ayant le pire taux de vaccination. Avant la pandémie, la couverture vaccinale de toutes les écoles de Montréal était de 85 %. Depuis la pandémie, cette couverture a chuté à 82 %. C’est la région où la population ne semble pas « avoir recours » (Radio-Canada) aux vaccins.