Un agent irritant aspergé lundi soir dans le métro de Montréal cause l’évacuation préventive de 21 stations sur les lignes orange, verte et jaune. Le service a repris vers 18h45 après une demi-heure d’arrêt.
Mélody Deveau
Ordonnée par la Société de transport de Montréal (STM) et soutenue par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), l’évacuation préventive liée à la présence d’un gaz irritant interrompt le service sur toutes les lignes, sauf la ligne bleue pour environ une demi-heure. Berri-UQAM, la station de correspondance de la STM, a également été évacuée lors de l’heure de pointe.
La porte-parole du SPVM Véronique Dubuc affirme que la possibilité que quelqu’un ait vaporisé du poivre de Cayenne est présente, mais qu’elle « reste à être confirmé[e] ».
« Il y a du gaz irritant qui a été aspergé par une personne, mais il n’y a pas eu de blessé, et personne n’a été incommodé », ajoute-t-elle.
Urgences-santé précise que la première chose à faire lors d’un contact avec un agent irritant est de sortir de l’endroit contaminé et d’avoir un accès à de l’air libre. Philippe Déry, porte-parole de la STM, explique que la société de transport se doit d’interrompre le service si nécessaire.
Événements récurrents
Les conflits liés à la présence de gaz irritant paralysent de plus en plus le métro de Montréal et ses alentours. Notamment, le samedi 14 décembre 2024, une situation semblable à celle-ci se produit. Quatre lignes de métro ont été interrompues en raison d’une attaque au poivre de Cayenne, incommodant environ 20 personnes. L’incident s’est produit à 20h20 à la station Place-des-Arts et le service s’est rétabli complètement à 22h.
Le Complexe Desjardins a également été évacué lors du spectacle de la nuit blanche du 1er mars 2025 pour la même raison. Une bagarre a été déclarée entre deux groupes d’individus peu après l’incident. Pourtant, le soir d’après, l’enquête était toujours en cours et aucune arrestation n’avait été recensée.
Un article publié par La Presse révèle que le phénomène de gaz irritant dans le métro de Montréal est 10 fois plus élevé qu’il y a 10 ans, à la suite d’une demande d’accès à l’information. La STM recense 23 infractions en 2022 pour 7 en 2021. L’article publié en 2023 précise que seulement dans les deux premiers mois de cette année, cinq événements avaient été recensés.
Une montée du phénomène inexplicable
M. Déry apporte également l’incompréhension générale de la STM et le SPVM face à la montée de ce phénomène. Il explique l’impossibilité de pouvoir se prononcer sur le profil des personnes détenant des agents irritants et l’absence de certaines informations et circonstances lors des événements. « Nous ne souhaitons pas non plus contribuer à pointer ou marginaliser certains profils de personnes », ajoute-t-il.
