Depuis 1953 les résidents de Daytona Beach peuvent aller à la messe comme on va au Ciné-Parc ou au McDonald et y vivre les mêmes rituels qu’à l’Église…derrière leur volant. Le documentaire du New York Times, Drive-In Jesus: Worship From Your Car At Daytona Beach Church expose la Drive-in Christian Church qui permet de se rassembler à distance pour prier.
Par Samuel Lacasse
Cet événement se démarque comme le fait par exemple le gospel où les cérémonies sont animées de manière plus dynamique par un preacher qui combine passages de la bible et réflexions spirituelles livrées avec enthousiasme. La musique dans ce parc cléricale pour automobile occupe également une place prenante. Loin d’un chœur de chanteuses enflammées, l’ambiance est quand même présente, mais propulsée par une radio sur des interphones qui résonnent en échos.
L’assistance qu’épie le documentaire semble en phase avec l’environnement plus intimiste de cette Église chrétienne à ciel ouvert. Tous, sont confortablement installées. Certain avec leurs animaux puis d’autres en famille, mais jamais véritablement, seuls avec leurs prières.
Apparences trompeuses ?
Au Québec, l’image typique ou plutôt stéréotypée de la Floride nous ramène aux fameux Snow birds, ces retraités qui par centaines désertent le froid de nos hivers pour se griller l’épiderme en gougounes devant leur roulotte. L’existence d’une forme de diaspora y est maintenant bien connue. Le Snow bird ne semble donc pas s’éloigner beaucoup de la description caricaturale du Floridien moyen : « La Floride est un endroit bizarre pleine de sandales qui claquent, de vieilles dames à la peau d’alligator mal tatouée, mais quand les gens s’en moquent, je ne peux m’empêcher d’être sur la défensive » s’est surpris la réalisatrice du projet, Lauren Defilippo.
En virée avec Dieu
Malgré tout, la population floridienne est très pieuse, chrétienne et conservatrice. Une contradiction qu’on s’explique moins que celle qui pousse cet état à élire aussi fermement l’être controversé qu’est Donald Trump. « Qu’est-ce qui est plus dénué de spiritualité et de connexion humaine que d’aller dans l’église la plus aliénante que l’Amérique est inventée, votre voiture ? » s’explique mal la réalisatrice.
L’Église au volant prend place depuis plus de 75 ans dans la communauté de Daytona Beach. Ignorant la longévité du projet, on peut penser aux premiers abords qu’il s’agit d’une alternative aux rassemblements en temps de pandémie ou bien une distanciation nécessaire en temps de division sociopolitiques marqués dans le monde et tout particulièrement chez les Américains.
Symptôme d’une société
La tradition qui perdure est révélatrice d’une tendance de la dernière décennie qu’on les Américains à creuser un fossé entre leurs opinions et leur manière de communiquer. Seulement, le drive-in Christian Church est surtout un safe space pour nombre de croyants: « j’ai réalisé que certains d’entre-deux ont des motivations très personnelles pour assister à une Église comme celle-là »,
Division ou non, les gens ont parfois besoin de solitude pour faire face aux épreuves qu’ils vivent ou bien doivent y voir un confessionnal plus personnel, mais moins claustrophobique et méprisant en étant jugé directement part le regard de dieu sous un ciel sommes tout ensoleillé.
Lien du documentaire :https://www.youtube.com/watch?reload=9&time_continue=1&v=owazie9ZNBs&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fena01.uqam.ca%2F&embeds_referring_origin=https%3A%2F%2Fena01.uqam.ca&source_ve_path=Mjg2NjY : « Bonjour, je vais vous prendre un trio Jésus »