culture

Soly Podcast : deux Français débarquent au Québec, c’est pas du gâteau

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Stéphane Rousseau et Arnaud Soly n’ont pas peur de s’aventurer dans les stéréotypes des Français au Québec.

La dernière édition du Soly Podcast par Arnaud Soly, publié le 2 février 2025, propose une caricature deux français qui essayent de s’adapter à la culture québécoise. Enregistré au Terminal comédie club, devant public, on couvre la plupart des clichés des européens en visite au Québec : dégout pour le vin local, mauvaise prononciation des noms de villes et le leur manque de justesse avec la culture québécoise. 

Le personnage de Didier Dumoulin incarné par Stéphane Rousseau, qui transpire le chauvinisme laisse difficilement le public indifférent. Les deux humoristes s’amusent dans l’exagération des stéréotypes français. Arnaud met en garde son compatriote de l’hiver québécois, qui est selon lui très redoutable : « faut faire attention l’hiver, ça descend a -500 [oC], ça prend au moins trois Canada Goose! »

S’ensuit ensuite une dégustation de vin, où les deux hommes ne semblent pas adorer les deux bouteilles présentées en allant jusqu’à se gargariser avec les vins locaux. On reste toujours dans l’hyperbole en décrivant le vin de « bouchonné » et en contestant la possibilité que ce soit un « prêt à boire ».  

Didier et sa guitare

Très tôt dans l’improvisation, Stéphane Rousseau s’empare d’une guitare et joue quelques morceaux improvisés. Malgré sa prétention d’être un « amateur de zique (sic) », la faible qualité des morceaux créés un moment absurde et insolite. Il s’excuse ensuite de sa piètre qualité en implorant l’utilisation de la méthode Tik Tok, c’est-à-dire des morceaux très courts. Plus tard, on constate, lors de l’épisode, que Didier est en fait un chanteur de rue, avec une confiance en soi surdimensionnée, ce qui dresse un personnage à la fois détestable et attachant.  

Un publique engagé

Plus tard, dans l’épisode, les deux « acteurs » prennent des questions du public, où de véritables Français dans l’assistance posent des questions sur le Québec : comment prononcer des noms de villes, jeu-questionnaire sur le Québec et bien plus, bref, peu importe la question, toutes les réponses sont non seulement mauvaises, mais totalement champ gauche. « Président » du Québec? Justin Trudeau, sport national du Québec? Le gouret. Bref, un autre épisode rempli d’absurdités euphoriques de la part d’Arnaud Soly.

Un Podcast sur les Podcast 

Le Soly Podcast propose des caricatures du nouveau phénomène du balado : tout le monde à un balado, mais pas tout le monde devrait en avoir un. Plusieurs grandes catégories populaires de balados sont incarnées. Que ce soit un épisode sur les balados mâles alphas, rumeurs sportives et théories du complot, le Soly Podcast réussi à toucher à tous les sujets en gardant la caricature toujours juste et réflective de la réalité. 

Sur les réseaux sociaux, deux extraits de l’épisode ont atteint plus de 500 000 visionnements démontrant l’engouement du public envers l’épisode. La version vidéo du balado compte 241 000 visionnements sur la chaîne YouTube d’Arnaud Soly, de loin l’épisode le plus visionné. L’épisode est également disponible sur toutes les plateformes de balados. 

Mickey-17 : un film qui touche à tout sans répondre à rien  

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Critique

Laurent larose

Réalisé par Bong Joonh-ho, vainqueur de trois oscars pour le film Parasite en 2020, il revient en anglais pour son huitième long métrage sortit en salle le 5 mars 2025, Mickey 17.

Résumé

Une comédie noire de science-fiction se déroulant dans le futur, mettant en scène Robert Pattinson dans le rôle de Mickey Barnes. Ce dernier souhaite fuir la Terre avec son ami après avoir accumulé des dettes avec des bandits. Pour partir le plus vite possible, Mickey 17 accepte le rôle de « consommable », un poste où il est chargé des missions les plus dangereuses, avec la possibilité d’être régénéré à chaque décès grâce à une imprimante de clonage, une technologie interdite sur Terre.

Son nouvel employeur, Kenneth Marshall (interprété par Mark Ruffalo), est un milliardaire égoïste et imbu de lui-même, un portrait craché de Donald Trump et Elon Musk. Mickey 17 sera sacrifié comme un rat de laboratoire afin de tester de nouveaux vaccins et des armes chimiques. Mourir n’est pas un problème, car il est cloné dans les 24 heures par une imprimante 3D qui permet de conserver ses souvenirs.

Après une mission ratée, Mickey est convaincu qu’il va mourir de froid. Les scientifiques, pensant qu’il est mort, décident d’en imprimer un autre. Deux Mickey se retrouvent dans la même chambre. La tension monte, car la présence simultanée de multiples clones est interdite, et la mort des deux est assurée s’ils sont remarqués.

Mickey « a amassé 19,1 millions de dollars de recettes, selon Exhibitor Relations…  Le film ayant coûté 118 millions de dollars à faire, selon la presse spécialisée. »

Critique

Une idée originale qui n’a pas abouti. Bong Joon-ho tente d’explorer trop de thèmes à la fois, comme l’identité, l’éthique du clonage, les implications morales de la colonisation spatiale et la valeur de la vie humaine, tout en y intégrant des éléments politiques et sociaux comme les inégalités entre riches et pauvres. Des sujets intéressants, mais qui manquent de profondeur, laissant un sentiment d’insatisfaction à la fin du film.

L’écriture paraît simpliste, et le discours contre le pouvoir autoritaire semble inabouti. La réflexion sur les autochtones de la planète face aux nouveaux arrivants se limite à une interprétation naïve : « Ne tuons pas ces animaux, ce n’est pas gentil. » Ce thème, pourtant prometteur, est malheureusement traité à travers des scènes mal écrites, des séquences inutiles et des passages trop longs.

Pour plusieurs critiques, « le jeu de Robert Pattinson n’est pas convaincant, à commencer par l’accent nasillard qu’il emprunte », selon Marc Cassivi, journaliste et chroniqueur aux pages culturelles.

Cependant, selon moi, Robert Pattinson porte le film. Cet acteur, qui a regagné l’estime du public ces dernières années, prouve une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs de sa génération, offrant deux perspectives distinctes et nuancées du personnage de Mickey dans chaque situation.

Réflexion ?

Un film original qui aborde des thèmes intéressants, bien que certains soient mal développés.

Tout de même, grâce au film on se questionne : Mickey est-il responsable de tout ce qui lui arrive, bien qu’il a signé le contrat pour devenir un consommable ? Est-il éthique d’utiliser la vie humaine pour des expériences meurtrières ? La relation complexe du personnage avec la mort est également intrigante ; même s’il peut revenir à la vie, il refuse de mourir. Cela met en évidence le fait que chaque réimpression de Mickey révèle subtilement des changements dans sa personnalité. Le réalisateur relève l’impossibilité de recréer un humain parfaitement identique et chaque Mickey est un individu unique, avec une mémoire connectée à celles des autres itérations.

Versos.TV : Quand les rimes tombent plus vite que la neige

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Ce samedi 22 mars 2025, un vent nouveau a soufflé sur la scène rap montréalaise avec le lancement du concept « Vrb – In Situ » par Versos.TV. Près du métro Beaubien, 14 MCs se sont affrontés en un contre un, sous les yeux d’un public conquis. Cette soirée entièrement consacrée au hip-hop représente une étape importante pour cette plateforme, qui vise à devenir la référence en matière de combats de rap à Montréal.

Un tremplin pour la scène locale

Fondée en 2021, Versos.TV est dirigée par Raphaël Oligny, alias ParakOne, et Steve Désira Eugène, alias Dopemor. Leur mission est claire : offrir un espace aux talents du rap québécois. « On veut mettre en avant la diversité de la province et donner une voix à ceux qui n’ont pas toujours la possibilité de s’exprimer », explique ParakOne.

Avec plus de 200 rappeurs passés sur leurs scènes, Versos.TV s’impose comme un véritable tremplin. Pour le rappeur FYLX, « Versos.TV a amplifié les voix de la scène hip-hop montréalaise, offrant une scène propice à l’expression personnelle et à la croissance artistique authentique ».

Une scène rap émergente et résiliente

Si la scène rap québécoise regorge de talents, son principal obstacle reste sa localisation. À plus de 6000 km de la France, difficile pour les artistes de traverser l’Atlantique et de s’imposer dans une scène francophone saturée. Quant à l’expansion vers les États-Unis, la barrière de la langue reste un frein majeur.

Cependant, Versos.TV déjoue les pronostics. Selon l’OBLN (Observatoire du Battle Rap Local et National), son contenu est consommé bien au-delà des frontières du Québec, atteignant l’Europe et l’Afrique. Une réussite qui témoigne de l’attrait croissant pour le rap montréalais.

Une culture urbaine mise en lumière

Versos.TV, ce n’est pas seulement du battle rap. La plateforme propose également des podcasts comme « Sors de ta niche », qui explore des communautés et des passions méconnues. Elle met aussi en avant des vitrines d’artistes, offrant une scène aux talents émergents lors de performances en public.

Pour Inès, une fan assidue, « Versos.TV est le cœur de la culture hip-hop montréalaise ». Une affirmation qui résume bien l’impact de cette plateforme qui ne cesse de croître.

Alors que la scène rap montréalaise continue de lutter pour sa reconnaissance, des initiatives comme celle de Versos.TV prouvent que l’audace et la passion peuvent briser les frontières. Et pour les amateurs de rimes et de « flows » incisifs, « Vrb – In Situ » ne sera certainement pas la dernière soirée à marquer les esprits.

Richardson Zéphir, un nouveau spectacle en cuisine 

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

L’humoriste Richardson Zéphir est actuellement en tournée au Québec pour le rodage de son prochain spectacle « Punch Créole ». Pour son deuxième spectacle d’humour prévu pour février 2026, l’humoriste Canado-Haïtien, accompagné de Jean-Simon Tessier, mise sur un humour musical et un répertoire de blagues qui rappellent fortement l’internet des années 2010.

« Punch Créole » succèdera à son précédent spectacle « Zéphir », un spectacle qui a pris fin en avril 2022. La pause entre l’arrêt de « Zéphir » et l’écriture de « Punch Créole » aura donc été relativement courte, Richardson Zéphir dira : « Je suis un amoureux de la scène, si je pouvais, je serais tous les jours sur scène », c’est pour cela que l’humoriste a tenu à rapidement reprendre le boulot. 

Un amoureux de la scène, on le voit d’ailleurs très bien. Richardson Zéphir donne à son public une vraie énergie, c’est quand il se sépare de son pied de micro et qu’il bouge librement qu’il est le meilleur. Adepte du comique de gestes, à l’aide d’expressions faciales et grands mouvements, il donne une réelle impression d’aisance et d’occupation de l’espace.

« Ça fait maintenant 17 ans que je fais de l’humour », cette expérience acquise au fil des années se ressent dans son spectacle. L’humoriste sait interagir avec ses spectateurs, il connait son public. Même dans un rodage, synonyme de blague qui ne marche pas toujours, il arrive à rattraper la situation si une blague n’a pas eu l’effet escompté.

 Un goût de déjà vu

Si Richardson Zéphir aime rigoler de son apparence et du fait qu’il ne fait pas son âge, certaines choses tendent à nous le rappeler. L’humoriste de 47 ans qui dit vouloir faire un humour pour les 7 à 77 ans nous offre un spectacle trop fade, l’impression que le « punch » qu’il nous sert est sans alcool. C’est pourtant dans ses blagues les plus piquantes et les plus « trash » que l’humoriste livre ses meilleures performances.

Quand les boissons sans alcool peuvent convenir à tous, manger et boire toujours les mêmes recettes peut vite devenir lassant. Ici, avec des blagues qui ont un goût de déjà vu sur internet, il est difficile de fidéliser les générations qui ont grandi avec. On dit que les goûts musicaux sont générationnels, les musiques qu’écoutent les enfants ne plaisent pas souvent à leurs parents. Cette logique est applicable à l’humour, les blagues, surtout quand elles abordent des sujets, tels que la jeunesse, internet et la société, divisent selon les tranches d’âge.

Un cocktail à travailler 

Un punch c’est une boisson à base de rhum composée d’un mélange de nombreux fruits. D’après l’humoriste, « Punch Créole », c’est un mélange de plusieurs choses. D’abord un mélange d’humour, le comique de geste avec les expressions faciales, le comique de caractères avec des jeux de personnages ou encore le comique de stand-up avec des interactions avec le public. Le comique de caractères qui est très présent dans le spectacle peut toutefois être un peu répétitif. L’humoriste qui utilise souvent une voix modifiée pour faire ses blagues, peut rendre lourd les phases de jeux de personnages qui nécessite également une voix modifiée.

Si « Punch Créole » est un mélange d’humour, c’est aussi un mélange des deux passions de Richardson Zéphir avec le rire et la musique. Pour l’humoriste la voix modifiée sert à renforcer le ton humoristique de la chanson, en revanche, cette manière de chanter donne l’impression qu’il n’ose pas chanter réellement.

Enfin, si le spectacle est un mélange c’est aussi celui de Richardson Zéphir et de Jean-Simon Tessier, son acolyte qui se trouve au piano durant toute la représentation. Jean-Simon Tessier qui est acteur, humoriste et professeur de piano, est un acteur important du spectacle accompagnant les blagues de Richardson Zéphir en musique et en ayant même de très bons segments du spectacle lui appartenant.

Tom Da Costa

Osheaga 2025 : Un été brulant au rythme de Montréal

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Des participants lors d’un des derniers festival Osheaga. (Crédit photo : Compte X officiel d’Osheaga ; rousseaufoto (IG) et productionsnovak (IG)

Du 1er au 3 août au Parc Jean-Drapeau, la scène musicale de Montréal sera à son comble avec le retour de ce festival tant attendu.

Depuis le début de son histoire en 2006, l’événement a pris le statut de véritable institution culturelle en rassemblant de nombreux passionnés de musique.

Un line-up percutant

La scène principale accueillera The Killers, dont les chansons comme Mr. Brightside et Somebody Told Me continuent de résonner à travers les enthousiastes de  rock. Le 2 août, ce sera au tour de Tyler, The Creator de rapper devant la foule. Enfin, Olivia Rodrigo, la sensation pop, clôturera le festival avec ses fameux hits comme Vampire et Drivers License.

Bien évidemment, il y va y avoir de la musique pour tous les goûts avec  la présence d’artistes comme Glass Animals, Cage The Elephant, et Doechii. De plus, la scène électronique n’est pas en reste avec Finneas, reconnu pour ses collaborations avec sa sœur Billie Eilish.

Osheaga aide beaucoup à promouvoir la scène locale, pas moins de 21 artistes canadiens viendront se produire cette année sur les différentes scènes de l’événement. Même des artistes émergents comme Rau_Ze, Hologramme et EKKSTACY auront l’opportunité de se produire devant un large public.

Une expérience immersive au cœur de Montréal

Le Parc Jean-Drapeau, situé sur l’Île Sainte-Hélène, n’est pas seulement un site de concert : il incarne l’essence même du festival. Les fans présents sur place sont de véritables amoureux de musique comme le décrète l’article réalisé par William Thériault de La Presse suite à sa conversation avec TALK : J’étais excité durant toute l’année de jouer à Osheaga. […] Les Québécois m’ont donné beaucoup d’amour ces deux dernières années, « ajoute celui qui s’était notamment fait connaître en participant au Festival d’été de Québec en 2022 et l’an dernier. »

D’ailleurs, comme le mentionne l’article du Journal de Montréal, écrit par Félix Desjardins, la foule sur place est vraiment très mixte. « Il y a de la musique, certes, mais aussi un public des plus diversifiés et coloré. C’est d’ailleurs ce qui explique l’attrait d’Osheaga, selon plusieurs festivaliers : les familles, les jeunes et les moins jeunes se côtoient et s’expriment avec des tenues vestimentaires extravagantes. »

Un prix en crescendo

Si Osheaga continue d’attirer un large public, il y a quand même de nombreux habitués qui remettent en question son accessibilité financière. Les passes pour trois jours débutent à 415 $, tandis que les billets journaliers sont disponibles à partir de 175 $ selon leur site internet.

Osheaga 2025 : Entre fête et culture

Il n’y a pas seulement de la bonne musique au courant de cet événement, mais aussi de la bonne bouffe. La présence des Jardins YUL EAT, fait en sorte qu’une multitude de repas et boissons seront disponibles pendant le festival (les coûts des items ne sont pas encore divulgués). Des bols d’açaï, à la pizza napolitaine en passant par la poutine, il y en a pour tous les goûts.

Osheaga, c’est un lieu où se retrouvent des passionnés, des artistes, des créateurs de contenu et des journalistes culturels, tous animés par une énergie commune et vibrante, la musique. L’édition 2025 s’annonce déjà comme un événement mémorable, prêt à renforcer encore davantage le statut d’Osheaga en tant que pilier essentiel de la scène culturelle montréalaise.

La mayonnaise donne des crampes

25 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

Le théâtre Espace Libre a présenté Pleurs, une pièce absurde et malaisante, le 18 mars dernier.  La Nouvelle Troupe Expérimentale braque les projecteurs sur sa talentueuse relève théâtrale puis talonne le public de rire.

Par Samuel Lacasse

Le personnel du funérarium Bière-Martin, aux habits fleuris comme du papier peint vintage, reçoit une clientèle plus qu’éclectique. Disciples de Gaïa, Thanatologue des Internet ou même une chamane-mycologue, tous et toutes d’un autre monde. Pleurs est une comédie légère où la commercialisation de la mort et de bien curieuses célébrations se rencontrent.

Un fond de vérité

Sans complètement mettre le pied dans la critique sociale (disons un orteil), la pièce lance quelques flèches subtiles aux créatrices et créateurs de contenu prêts à tout faire pour des clics et obtenir de l’attention.

Les réseaux sociaux, comme la publicité, sont omniprésents et donnent véritablement lieu à des situations absurdes.

Infopublicité grand public

Dans un format « Télé Achats », Mehdi Agnaou, Fabrice Girard, Zoé Boudou, Caroline Somers, Simon Duchesne, Laurence Laprise et Anne-Sarah Charbonneau enchaînent les sketchs commerciaux, généreux en morbidité. Les jeunes artistes profitent de l’occasion pour « lâcher leur fou » et «avoir du fun », comme suggéré au public par Alexis Martin et Daniel Brière, les directeurs du Nouveau Théâtre Expérimental, avant la représentation.

L’esthétique kitsch des metteuses en scène Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau de la compagnie Pleurer Dans’ Douche, rappelle celle du réalisateur Wes Anderson, qui cadre parfaitement avec le troisième degré humoristique et les longs silences inconfortables.

Le texte à sept têtes s’intéresse à l’humour de la nouvelle génération et à ce qu’elle hérite des précédentes. La pièce est bourrée de références culturelles anachroniques empreintes de modernité, alors tout le monde peut y trouver son compte.

Tout en formule

La structure cacophonique et chargée de certaines scènes n’offre pas nécessairement la chance au public de tout voir, mais les rires suivent le rythme. Les personnages comptent sur plusieurs filons hilarants pour orienter le public vers le rire assuré.

Pensons notamment à Chantal, la chanteuse du salon funéraire, qui adapte son répertoire à son public d’endeuillés, allant de Fouki à La Compagnie créole. Les moments musicaux d’une cérémonie mortuaire déclenchent généralement un flot de larmes, alors que le rap de Chantal génère une vague de rires dans le public. « On trouvait que c’était très drôle d’aller dans un endroit où on n’est pas censé rire », expliquait Caroline Somers à La Presse.

Tout à l’encontre du décorum d’un salon funéraire, la génération Z se désinhibe et frôle même la nécrophilie. Le chat orphelin de la défunte « matante » Anne flâne à travers toute la pièce et la mayonnaise accumule les placements de produit.

D’ailleurs, tout élément de la pièce peut potentiellement être une mise en scène inusitée de publicité. Les mouchoirs parfumés au « pâté à la viande » en sont le meilleur exemple. Le comique de la situation n’est pas dû qu’à son absurdité. La manière qu’ont les comédiens de repousser les limites de la théâtralité avec des ritournelles chorégraphiées, l’air stoïque, en troupeau comme des “oompa loompa” y est également pour beaucoup.

Faon et Bambi Hors-champ : Du théâtre pour toute la famille

24 mars 2025 - Par - Catégorie : culture

La troupe des pièces de théâtre Faon et Bambi Hors-champ continue sa tournée à travers le Québec. Les deux pièces, réalisées par le metteur en scène Éric Jean, rencontrent un franc succès partout où elles passent. Par Arthur Chouinard


Faon et Bambi sont deux pièces de théâtre présentées successivement dans chaque théâtre dans lesquelles elles sont produites. Elles sont toutes deux jouées sur la même scène, dans les mêmes décors et avec les mêmes acteurs, mais elles s’adressent à deux publics totalement différents.


Faon, présenté en soirée, s’adresse à un public plus mature. La pièce raconte une histoire sombre de violence conjugale dans laquelle une mère fuit un mari violent en laissant malgré elle son fils entre les mains de son bourreau. S’inspirant du conte de Bambi, la pièce présente une chasse haletante dans une forêt sombre où la femme doit à tout prix se cacher de divers dangers pour survivre. La bande sonore qui est un collage d’extraits des plus grands classiques de David Bowie plonge le spectateur dans une ambiance parfois intense et anxiogène et parfois douce et rassurante.

Une pièce qui fait réfléchir les jeunes

Bambi Hors-champ, présentée en après-midi, s’adresse aux jeunes enfants. La pièce est une adaptation rigolote du conte de Bambi. Les deux narrateurs, interprétés par Agathe Lanctot et Sasha Samar se lancent harmonieusement la balle en tentant de raconter l’histoire à leur sauce. Ils brisent régulièrement le quatrième mur, et créent une forte complicité avec le jeune public qui est appelé à réagir au fil de la représentation.


La pièce touche aussi à des sujets plus profonds, comme la survie et le féminisme, des sujets qui sont d’ailleurs au cœur de l’histoire dans la pièce Faon, ce qui permet aux enfants de partager leur expérience avec leurs parents qui ont assistés à la pièce pour adulte.


Mise en scène unique


Réaliser deux pièces différentes sur la même scène dans la même journée était un pari osé pour le metteur en scène Éric Jean. Le décor brillamment imaginé permet aux deux pièces de se développer de manière totalement différente en utilisant les mêmes accessoires. Les projections au mur rendent la pièce Faon particulièrement captivante et immergent le spectateur dans le récit.


50 ans pour le théâtre des 2 mondes


La pièce qui a été présentée en premier au théâtre des 2 mondes était aussi un moyen de célébrer les 50 ans de la compagnie. Le metteur en scène explique que l’idée de réaliser deux spectacles était de créer une pièce qui mettait de l’avant les deux mondes : le théâtre jeunesse et le théâtre pour adulte. « Ça aurait été dommage de fêter les 50 ans sans proposer une pièce pour les jeunes », ajoute-t-il.


« C’est stimulant de jouer deux personnages différents dans la même journée », explique pour sa part la comédienne Agathe Lanctot. « J’adore participer à des projets de théâtre jeunesse et à des projets plus sérieux. Cette tournée, c’est vraiment le meilleur des deux mondes », ajoute-t-elle avec un brin d’humour.


La tournée de Faon et Bambi Hors-champ se poursuit le 1er avril à Mont-Laurier.

L’apport culturel de YouTube depuis sa création il y a 20 ans

18 février 2025 - Par - Catégorie : culture International

En février 2005, trois anciens employés de PayPal lançaient la plateforme YouTube.  Depuis le tout premier clip de Jawed Karim devant les éléphants du zoo de San Diego jusqu’à l’émergence de la plus grande plateforme de partage vidéo, la création de YouTube a marqué un tournant dans la culture populaire et la manière de consommer le divertissement. 

Par Eve Bernier 

« C’est une valse qui permet l’innovation, le développement de codes sociaux et de référents populaires », explique Jean-Michel Berthiaume, docteur en sémiologie et chargé de cours à l’UQAM, dans une entrevue à Radio-Canada jeudi passé. Selon lui, cette plateforme d’hébergement de vidéos aurait révolutionné la dynamique de création de contenu à travers le concept de « prosomateur ». 

Ce dernier implique que le consommateur devient également un producteur de matière numérique, qui sera consommée par d’autres « prosomateurs ». Cette méthode de création de contenu par les utilisateurs alimente une diversité incroyable de vidéos, où la seule limite est l’imagination des utilisateurs.

La facilité de partager et d’écouter, qui n’existait pas avant YouTube, a propulsé la plateforme au sommet des ressources utilisées pour se divertir, mais aussi pour obtenir de l’information. 

Un contenu diversifié, mais surtout centralisé

La dématérialisation de la musique grâce à YouTube a été extrêmement importante dans le succès de l’entreprise. Après que Google ait acheté YouTube en 2006 pour 1,6 milliard de dollars, des ententes avec l’industrie musicale et cinématographique ont ajouté à l’énorme offre de cette plateforme.que de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) dans un article pour le journal La Presse. 

Après l’achat de YouTube par Google en 2006, pour 1,6 milliard É.-U., des ententes avec l’industrie musicale et cinématographique ont ajouté à l’énorme offre de cette plateforme. Aujourd’hui, il est possible de trouver pratiquement n’importe quoi en quelques secondes. 

Les vidéos en continu, soit qu’une nouvelle vidéo démarre automatiquement après la fin de la précédente, contribuent également à garder les utilisateurs sur la plateformle et ainsi alimenter le partage de contenu.  

Quelques jours seulement avant le 20e anniversaire de YouTube, le PDG Neal Mohan annonçait dans une publication sur Google Blog que la plateforme est désormais plus regardée à l’aide d’une télé intelligente que d’un ordinateur ou d’un téléphone portable. Il ajoute également qu’il désire développer son offre d’inteligence artificielle dans un futur proche.    

Image tirée de l’article «La plus grande révolution dans notre rapport à la musique », La Presse+.  

Le Québec à travers YouTube 

« Bonne fête, Kevin », le trappeur de Val-D’Or, la bande d’élisseurs, la dinde noire, sont tous des vidéos qui font maintenant partie de la culture québécoise. Elles incarnent désormais des référents incontournables, cristallisés grâce à YouTube. 

« Je crois énormément à l’internet pour garder des bouts de l’histoire, un folklore québécois », soutient M Berthiaume. Pour lui, les clips dans ce genre constituent des « lignes patrimoniales, des marqueurs de culture ».  

À la hauteur du Québec, on retrouve du contenu bien particulier, auquel les individus qui partagent cette culture se rattachent. « C’est une manière de préserver notre culture », pense le chargé de cours.  

YouTube fête ses 20 ans

18 février 2025 - Par - Catégorie : culture

Né il y a 20 ans lors d’un diner entre amis, YouTube, le plus grand service de vidéo numérique au monde, fête son anniversaire. Fondé le 14 février 2005 par Chad Hurley, Steve Chen et Jawed Karim à San Mateo en Californie, le deuxième site le plus visité au monde est devenu un véritable rouage de notre quotidien.

De love à success story

Au début des années 2000, les trois fondateurs de YouTube, alors employés chez le service de paiement en ligne PayPal, ont l’idée de créer un site de rencontre permettant aux célibataires de publier une vidéo de présentation. Cinq jours après l’ouverture du site, aucune vidéo n’est publiée, incitant les 3 collègues à abandonner le projet.

L’idée du YouTube que l’on connait émerge plus tard, en février 2004, quelques jours après le Super Bowl, la finale du championnat de football américain aux États-Unis. Cette année-là, un incident survient lors du spectacle de la mi-temps, le « Nipplegate ». Au moment du final du spectacle, Justin Timberlake arrache le haut de Janet Jackson, dévoilant alors son sein, ce qui retourne les États-Unis à ce moment-là. https://youtu.be/o2rSBR5Fz4A?si=ZqgRn8qPH-Nf_BcR

Jawed Karim, qui a raté l’évènement en direct, cherche à voir la scène qui remue le pays, mais ça, sans succès. Le jeune homme imagine alors un hébergeur de vidéos, où tout le monde pourrait poster, sur tous les sujets possibles et imaginables. Le site Youtube.com voit le jour le 14 février 2005, jour de la Saint-Valentin, en référence au prototype du site.

Révolution du divertissement

Avec aujourd’hui près de 4,3 milliards de vidéos en ligne, YouTube est devenu « la bibliothèque mondiale pour trouver à peu près tout », d’après Danick Trottier, professeur de musicologie du département de musique de l’Université du Québec à Montréal. Et si l’on trouve tout sur YouTube, le contenu le plus visionné reste bien la musique, 48% des utilisateurs écoutent de la musique sur le site d’après Statista.

« La plus grande révolution dans notre rapport à la musique », c’est comme ça que M. Trottier qualifie l’arrivée de YouTube dans le monde de l’écoute musicale. « C’est la première plateforme qui a généralisé le streaming », ajoute-t-il. De plus, YouTube a l’avantage d’être gratuit, ne fonctionnant qu’avec la publicité, contrairement à ses concurrents passés.

Avec l’émergence des téléphones portables ont une époque similaire, YouTube se répand partout, le site est « transportable » n’importe où. Aujourd’hui, le site est le numéro 1 mondial en matière d’audience musicale, comptabilisant presque 1,3 milliard d’auditeurs annuels.

Une révolution sociétale

Au-delà des changements dans le monde du divertissement, l’explosion de YouTube a changé des carrières et des vies. Au début des années 2010, le monde commence à découvrir les youtubeurs, des créateurs de vidéos qui gagnent leur vie grâce à YouTube.

Bien que ce métier ait mis du temps à être reconnu par la plupart des gens, en 2025, il est maintenant bien établi qu’être youtubeur est une profession légitime. En 2024, Mr Beast, le youtubeur le plus suivi, a gagné 85 millions de dollars en revenu publicitaire YouTube d’après Caroline Bouffard.

Tom Da Costa

YouTube : 20 ans pour une pierre angulaire de la culture populaire

18 février 2025 - Par - Catégorie : culture

Crée en février 2005, YouTube fête ses 20 ans. Fondée par Steve Chen, Chad Hurley et Jawed Karim à San Bruno en Californie, la plateforme de diffusion vidéo est devenue l’une des plus puissantes du monde. Le réseau social est le deuxième site le plus visité après Google.

« Me at the zoo »

Malgré sa fondation le 14 février 2005, il a fallu attendre le 23 mars pour y voir la toute première vidéo téléchargée intitulée : « Me at the zoo » (en français : Moi au zoo). Cette vidéo de 19 secondes créée par Jawed Karim, l’un des fondateurs, avait simplement pour but de tester les fonctionnalités du site. On y retrouve Jawed devant l’enclos des éléphants du zoo de San Diego. Un peu moins de 20 ans plus tard, cette vidéo est connue comme un monument de l’histoire de la plateforme.

Plaque tournante de la culture

Avec les années, YouTube est devenu l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand, vecteur de culture populaire et de références. Grâce à la facilité de publication, certaines vidéos ont fait le tour du monde. Que ce soit le phénomène de Gagnam Style, Baby Shark, Rick Roll ou encore Despacito, ces vidéos ont marqué toute une génération.

Il en va de même pour les créateurs de contenu qui, depuis 2007, peuvent gagner de l’argent en fonction de leur nombre de vues. Impossible de penser à YouTube sans penser à MrBeast. L’américain de 26 ans est le youtubeur avec le plus d’abonnés au monde, il en compte actuellement 364 millions.

Au Québec, ce sont surtout les Français qui ont marqué toute une génération. Des noms comme Cyprien (14,5 millions d’abonnés), Squeezie (19,4 millions d’abonnés) ou encore Michou (10,4 millions d’abonnés) pour ne mentionner que ceux-là ont eu des rôles d’envergures dans l’espace culturel francophone.

La concurrence

Alors que YouTube trônait seul au sommet des plateformes de diffusion de vidéo, la fin des années 2010 a marqué un tournant dans la façon d’écouter du contenu vidéo. Malgré les quelques plateformes comme Daily Motion ou Viméo, YouTube ne s’est jamais vraiment senti en danger, alors qu’à l’explosion en popularité de TikTok et le phénomène des vidéos de courte durée, la panique s’est fait ressentir.

La plateforme chinoise créée en 2016 a pris d’assaut le monde de la vidéo en offrant du contenu beaucoup plus court et percutant que son concurrent. Il n’a pas pris longtemps à YouTube, à Instragram ou même à Facebook d’emboiter le pas dans les vidéos courtes. Pour la plateforme californienne, cette apparition des « YouTube shorts » a contribué à de nombreuses critiques.

Une des vidéos les plus cultes du YouTube québécois

YouTube en 2025

Malgré la frayeur TikTok, la plateforme se porte bien. 2,5 milliards de personnes consomment du contenu YouTube par mois dans pas moins de 80 langues. Alors achetée par Google en 2026 pour la somme de 1,65 milliard de dollars américains, la plateforme a généré 31,5 milliards de dollars américains en revenu pendant l’année 2023.