Politique

Crise des transports en commun : la couronne Nord veut du pouvoir

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Les élus de la couronne Nord publient une marche à suivre ce mardi, nommé « Agenda mobilité », abordant un nouveau plan de transport en commun pour palier à l’inaction du gouvernent.


Heidi Leuenberger

« Nous réclamons des actions immédiates et urgentes et c’est pourquoi, aujourd’hui, nous déposons l’agenda Mobilité Couronne-Nord », explique la présidente de la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN), présentant une marche à suivre afin d’améliorer le transport en commun de la région. Ce document possède trois grands axes : répondre aux besoins de mobilité, installer une gouvernance locale et confier le pouvoir aux élus.

La couronne Nord dénonce les lacunes du gouvernement face à la crise du transport. Crédit photo : Heidi Leuenberger

Axe est-ouest
Un projet structurant nord-sud est pertinent, puisque 20% des habitants de la couronne nord se déplacent afin d’aller travailler à Montréal. Le REM, nouvellement construit à Deux-Montagnes, expose le manque de communication : « La municipalité a été obligée de payer et n’a pas été consultée », explique Mme Tôth. 60% des habitants se déplacent seulement dans la couronne Nord. La TPÉCN soutient que ceux-ci nécessitent un service local adéquat sur l’axe est-ouest. L’organisation réclame une plus grande fréquence de passages et des horaires adaptés afin de permettre aux travailleurs et aux étudiants de se déplacer en temps convenable.

Une des recommandations prône la priorisation de voies réservées sur les axes stratégiques. Cela permettrait de réduire le temps de voyage en période d’achalandage.

Réinvestir dans la couronne nord
Afin de prendre part à la gestion des ressources, une décentralisation du pouvoir des fonctionnaires s’impose. Laurence Tôth « veut confier ça à un comité qui assurerait le suivi avec l’ARTM et EXO, qui sont responsables du développement du transport en commun sur la couronne Nord. » La participation des élus locaux permettrait un contact direct avec les besoins des citoyens, donc un pouvoir sur le transport local. Les décisions seraient plus proches de la réalité, selon la TPÉCN.

Besoins urgent ignorés
Après une rencontre avec la ministre des Transports et une autre avec les élus provinciaux de la CAQ, aucune action n’a été entreprise par le gouvernement. Les membres de l’organisation ont tenu un point de presse avec plusieurs partis afin de dénoncer la situation.
La couronne nord comprenait plus de 615 000 habitants en 2021 et l’Observatoire du Grand Montréal prévoit au moins 85 000 habitants de plus d’ici 2040. Le reportage de Sébastien Desrosiers à Radio-Canada montre qu’un trajet entre deux montagnes et Terrebonne prend trente minutes en voiture, mais plus de deux heures et quatre transferts en transport en commun. Les citoyens partagent le même problème : l’obligation d’utiliser l’automobile crée une congestion monstre dans la région.

Statistiques

  • 60% des déplacement des citoyens se font à l’intérieur même du territoire de la Couronne Nord
  • 30% des déplacements son des étudiants et 44% sont des personnes qui se rendent au travail, selon un sondage de l’ARTM
  • Le temps perdu dans la congestion routière s’est alourdi de 46%, selon un article de La Presse
  • Il y a une hausse de 13,8% de véhicules vendus au Québec par rapport à 2023 pour un total d’un demi-million

La mobilité de la Couronne Nord problématique et désuète

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

La présidente de la TPÉCN, Laurence Tôth, mardi – Justin Heendrickxen-Cloutier

La présidente de la Table des préfets et élus de la Couronne Nord, Laurence Tôth, a présenté mardi lors d’une conférence de presse, un agenda pour développer le transport en commun de la Couronne Nord, tout en y exposant les problèmes actuels.

Justin Heendrickxen-Cloutier

Selon la présidente de l’organisation, Laurence Tôth, la congestion routière « coûte plus de 6 milliards de dollars » au PIB de la région métropolitaine de Montréal. La métropole québécoise est la 2e ville la plus congestionnée au Canada, et la 30e au monde. Malgré les embouteillages importants, le gouvernement ne fait pas beaucoup d’efforts pour régler la congestion sur la Couronne Nord.

Le modèle américain désuet

Comme plusieurs régions en Amérique du Nord, la Couronne Nord ne fait pas exception avec son manque de transport en commun. Les services en place ne répondent pas du tout aux besoins locaux. « À Radio-Canada, un reportage de Sébastien Desrosiers a testé le réseau de transport en commun sur la Couronne Nord, qui est parti de la mairie de Deux-Montagnes au campus de l’UQAM à Terrebonne: ça a pris 2h30, 4 transferts. Le maire de Deux-Montagnes a pris son auto et ça lui a pris 30 minutes », rapporte la présidente.

Cette région de plus en plus populeuse accueille plus de 625 000 habitants, dont environ 30% font l’aller-retour à Montréal chaque jour. Elle regroupe pas moins de 5 MRC divisées en une vingtaine de villes. Comme le précise Mme Tôth, plus de 70% des déplacements de la Couronne Nord se font à même la région. Pourtant, la majorité des services de transports desservent presque uniquement des lignes nord-sud, entre Montréal et sa banlieue. « Ce n’est plus vrai que l’axe nord-sud c’est un axe qui doit être préservé, nous, maintenant, on cherche un axe est-ouest, c’est ça l’important », déclare Laurence Tôth.

Le gouvernement baisse les bras

La Table des préfets et élus de la Couronne-Nord (TPÉCN) a fait adopter par les 5 MRC une résolution « qui exigeait du gouvernement des actions rapides et concrètes pour améliorer la situation », mais le gouvernement provincial n’a pas entrepris de projets pour résoudre la situation. Lors du caucus de présession de la CAQ en septembre dernier, la TPÉCN a interpellé les élus provinciaux quant au transport en commun, mais « il en est demeuré lettre morte », selon la présidente de l’organisation.

Face au silence, la TPÉCN s’est adressée à l’Assemblée nationale pour tenir un point de presse transpartisan avec Québec solidaire, le Parti québécois et le Parti libéral du Québec pour dénoncer le manque d’action dans le dossier, en vain.

Un futur peu prometteur

En attendant l’intérêt du gouvernement provincial sur le dossier, la table de préfets réclame une décentralisation du contrôle du transport en commun de la région. Selon elle, les villes sont mieux placées que les grandes organisations métropolitaines comme exo pour comprendre les besoins locaux. L’organisation demande aussi des solutions à court terme, comme des voies réservées pour les autobus, pour faciliter le déplacement d’est en ouest avant l’arrivée d’un projet d’envergure.


  • D’ici 2040, la Couronne Nord pourrait accueillir jusqu’à 700 000 habitants
  • La mise en service de la phase #2 du REM pour Deux-Montagnes est maintenant reportée pour octobre 2025
  • Les automobilistes de la Couronne Nord passent jusqu’à 57h en voiture par mois
  • Face aux demandes de la TPÉCN, seules quelques modifications cosmétiques sur le réseau de transport en commun ont été annoncées
  • Le développement du transport en commun pourrait encourager des entreprises locales comme Novabus (Saint-Eustache) et Prévost (La Pocatière)

Un possible renouveau pour le transport en commun de la couronne nord

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Laurence Tôth, présidente de la Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN) a présenté en conférence de presse, ce mardi, l’Agenda Mobilité couronne Nord, un document évolutif confié à un comité d’élus locaux. Ce projet a pour but d’améliorer le transport en commun de la couronne nord.

Mélody Deveau

Congestion routière importante, manque d’autobus et retard de ceux-ci : les enjeux de transport en commun de la couronne nord sont nombreux. C’est pour cela que Laurence Tôth, présidente de la TPÉCN, présente l’Agenda Mobilité couronne Nord, à la suite de l’inaction presque totale du gouvernement et des élus provinciaux.

En conférence de presse, elle réclame notamment des actions immédiates et urgentes en raison de l’inactivité de l’enjeu dans les préoccupations gouvernementales. « Il y a eu de nombreux rapports, analyses, tracés et propositions qui n’ont tous mené à rien. Rien n’a été annoncé sur le transport en commun, sauf un projet structurant de l’Est. »

La présidente affirme avoir « une multitude de projets sur l’ensemble du territoire », donc dans l’axe nord-sud et est-ouest de la couronne nord.

Laurence Tôth lors de la conférence de presse de ce mardi, présentant son projet d’Agenda Mobilité couronne Nord. Mélody Deveau.

Actions concrètes

Ce document évolutif comportant 11 recommandations comprend trois chantiers majeurs dans 20 municipalités. Ces chantiers consistent à répondre aux besoins de mobilité des entreprises et des citoyens, mettre en place une gouvernance locale et confier aux élus le pouvoir d’allouer les ressources financières du territoire dans le territoire.

Mme Tôth explique que le réseau de transport est complètement dirigé par des agences de transports comme l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et EXO. Elle désire donc un comité d’élus locaux afin d’assurer avec ces entreprises le développement concret d’actions pour palier à la demande.  « Les élus locaux veulent avoir plus de pouvoir sur le transport local, comme les autobus et le service à la demande », renchérit-elle.

Le projet n’est pas un projet structurant. Il opte pour une amélioration du transport local, par exemple, en établissant une fréquence, une récurrence et un ajout d’autobus et de voies réservées pour subvenir à la demande et diminuer la congestion routière.

« C’est le transport local le vrai nerf de la guerre. On a extrêmement besoin de couvrir les pôles académiques, industriels et hospitaliers, atteste-t-elle. Ce n’est pas normal que tous les étudiants aient besoin d’une automobile pour aller à l’école. »

Sur le plan financier

La présidente explique que les coûts reliés au transport en commun sont partagés entre les municipalités et le gouvernement. Cependant, ce projet ne coûtera rien aux citoyens de la couronne nord en raison de l’augmentation de la taxe sur l’immatriculation. Cette taxe qui s’élevait à 59$ sera, à partir du 1er janvier 2025, d’une somme de 150$.

Selon l’ARTM, la montée de cette taxe atteindra une somme de 320 millions de dollars qui servira pour « soutenir le développement, l’exploitation et l’entretien du réseau de transport collectif métropolitain ». Il reste maintenant à voir la façon que ce financement sera utilisé et les réactions des entreprises de transport face au document évolutif d’Agenda Mobilité couronne Nord.

Informations complémentaires amenées par Mme Tôth

Selon une étude de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM):

  • La congestion routière de Montréal coûte plus de 6 milliards de dollars
  • Montréal se classe en 30e position pour la ville la plus congestionnée au monde
  • Chaque automobiliste passe, en moyenne, 57 heures par mois dans son automobile

Les préfets de la couronne Nord dénoncent le manque de transport dans la région

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Plusieurs solutions sont présentées comme la création de voies réservées pour autobus.

La présidente de la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN), Laurence Tôth, tenait une conférence de presse pour dévoiler son Agenda mobilité pour la région mardi dernier. Leur but est de mettre l’accent sur le développement du transport en commun.

Lors de la conférence de presse, madame Tôth expliquait la difficulté de la situation de transport dans la région de la couronne Nord, qui contient plus de vingt municipalités et cinq municipalités régionales de comté (MRC). Elle mentionne qu’un trajet de 30 minutes en auto entre le campus de l’UQAM à Terrebonne et la mairie de Deux-Montagnes aurait pris 2 heures et 15 minutes, dont quatre transferts d’autobus dans un reportage mené par Sébastien Desrosiers de Radio-Canada. 

Un Agenda chargé

Le plan présenté est constitué de onze propositions qui sont divisées sous trois grands chantiers principaux. Le premier point est de répondre aux besoins croissants de la population de la Rive-Nord en offrant des solutions à court terme qui vont répondre aux besoins de la population en croissance. Leur second point est de mettre en place un système de gouvernance du transport en commun et d’impliquer davantage les municipalités dans l’élaboration de projets structurants métropolitains. Finalement, leur dernière grande recommandation est d’impliquer les élus dans l’allocation des ressources afin de ne pas causer d’augmentation d’imposition, mais simplement de faire en sorte que l’argent prélevé dans la région reste dans la région, comme l’explique la présidente.

Un besoin est-ouest grandissant 

Dans sa déclaration, la présidente explique que le besoin grandissant dans la couronne Nord est l’amélioration de l’axe est-ouest. « Ce n’est plus vrai que l’axe nord-sud, c’est un axe qui doit être préservé. Nous, là, maintenant, on cherche un axe est-ouest. C’est ça l’important. » Illustre la présidente. Elle ajoute également que c’est seulement 20% de la population de la Rive-Nord qui se déplace vers la métropole et que le 60% restant reste principalement dans la région pour l’épicerie, l’éducation ainsi que le travail. Elle ne rejette pas l’idée de poursuivre le développement de l’axe nord-sud, mais à un rythme moins soutenu. 

Entre 2016 et 2021, la population de la Rive-Nord augmente de 85 000 personnes pour atteindre les 615 000 habitants actuels. Selon l’Observatoire du Grand Montréal, on prévoit atteindre les 700 000 résidants d’ici 2040. 

L’inaction de la CAQ

La présidente dénonce aussi l’inaction de la CAQ vis-à-vis leurs demandes : « Lorsqu’il y a eu le caucus précessionnel en septembre dernier de la CAQ, on a interpellé les élus. (…) C’est demeuré lettre morte ». Elle affirme que plusieurs promesses ont été faites dans le cadre de l’élection partielle dans la circonscription de Terrebonne, mais qu’aucune action concrète n’avait été posée depuis.

Le trafic routier sur la Rive-Nord, en quelques chiffres

–           615 000 résidants en 2021

–           Montréal est la deuxième ville canadienne la plus congestionnée, trentième mondiale

–           Chaque automobiliste passe en moyenne 57h par an dans l’auto

–           La congestion routière coute 6 milliards de dollars annuellement

Le pouvoir aux élus de la couronne

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Frédéric Sauvé

Laurence Tôth, présidente de la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN) en conférence de presse le 18 mars 2025.

La Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN) lance un cri du cœur. Les élus demandent plus de contrôle sur les décisions et le financement du transport en commun sur leur territoire. Mardi 18 mars, ils dévoilent une feuille de route visant à obtenir plus de contrôle sur les décisions et le financement du transport en commun sur leur territoire.

Ce plan, intitulé « Agenda Mobilité », se compose de trois volets clés : répondre aux besoins croissants en transport en développant des infrastructures comme un réseau Est-Ouest et des voies réservées ; créer une gouvernance locale dédiée aux transports en commun, en augmentant l’implication des municipalités ; et obtenir un contrôle sur les ressources financières en réinvestissant les contributions locales dans la région et en appliquant le principe du bénéficiaire-payeur.

« Nous ne pouvons plus attendre. »
Déplore Laurence Tôth, présidente de la TPÉCN. Cette dernière affirme que de nombreux rapports et propositions ont déjà été mis sur la table, sans toutefois donner suite à la situation. Selon la présidente, l’heure est à l’urgence. Le réseau de transport est inadapté et les préfets veulent des changements immédiats pour les habitants de la couronne Nord.

Un test récemment effectué a démontré qu’un trajet en transport en commun entre Deux-Montagnes et Terrebonne prenait environ 2 h 15 avec quatre correspondances, contre 30 minutes en voiture. Les citoyens sont donc contraints d’utiliser leur voiture par faute d’alternatives efficaces.

Une réponse du gouvernement?
« C’est demeurer lettre morte, aucun son ni image. À la suite de ça, voyant que le gouvernement ne prenait pas action, on est monté à l’Assemblée nationale […] pour dénoncer le manque d’action dans le dossier, mais aussi réclamer une rencontre avec la ministre des Transports, Mme Guilbeault, que nous avons obtenue. Mais depuis, rien. » révèle madame Tôth.

Au-delà de quelques annonces « cosmétiques », la TPÉCN dénonce l’inaction de la CAQ face à ce problème. Les élus réclament un contrôle accru sur les fonds alloués au transport collectif. Ils veulent également éviter que les municipalités se voient imposer des coûts pour des projets métropolitains (ex. REM). Ils affirment également la nécessité d’investir rapidement dans plus d’autobus et de voies réservées.

Les besoins des élus… et de la population
« Nous avons besoin d’un réseau qui correspond aux déplacements réels des citoyens, pas seulement vers Montréal, mais aussi entre les municipalités de la couronne Nord. » déclare une fois de plus Laurence Tôth. Montréal est la deuxième ville la plus congestionnée au Canada et la trentième au monde. La congestion coûte plus de six milliards de dollars par an et fait perdre 57 heures par an aux automobilistes.

Étant en première ligne avec les citoyens, « personne n’est mieux placé que les élus locaux pour connaître les besoins de leur territoire ». Pour la présidente de la TPÉCN, l’objectif est clair : travailler pour répondre aux besoins des résidents de la couronne Nord.

Principaux chiffres:

Sur la congestion routière

Six milliards $ → Coût annuel de la congestion routière à Montréal.
57 heures → Temps moyen perdu par automobiliste chaque année dans les embouteillages.
2e → Montréal est la 2e ville la plus congestionnée du Canada.
30e → Rang mondial de Montréal en termes de congestion.

Sur la population et le territoire

625 000 → Nombre de citoyens sur la couronne Nord en 2021
700 000 → Population prévue d’ici 2040.
20 → Nombre de villes et municipalités concernées.

Sur le financement

2 millions $ → Montant imposé à la municipalité de Deux-Montagnes pour le REM.
155 $ → Montant de la taxe d’immatriculation perçue pour financer le transport en commun (augmentée récemment de 50 $).

Appel au gouvernement pour combattre la crise des transports sur la couronne nord

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

La Table des préfets et élus de la couronne nord (TPÉCN) a dévoilé mardi l’Agenda Mobilité couronne nord, une feuille de route visant à développer le réseau de transport et à donner plus de contrôle aux municipalités afin d’améliorer la qualité de vie des habitants de la région. La TPÉCN espère obtenir l’aide du gouvernement pour mettre en place son plan d’action. Par Arthur Chouinard

L’Agenda Mobilité couronne nord surligne trois chantiers prioritaires pour résoudre les problèmes de transport de la région. Les élus demandent au gouvernement provincial de répondre aux besoins de mobilité réels et croissants de la population et des entreprises de la couronne nord, de mettre en place une gouvernance locale des transports en commun et de confier aux élus le pouvoir d’allouer les ressources perçues sur leur territoire. « On veut que le gouvernement soit en mesure de nous proposer des solutions », explique Laurence Tôth, présidente de la TPÉCN.

« C’est le transport local le nerf de la guerre », ajoute Laurence Tôth. « 30 % de notre population se déplace à Montréal, mais le restant se déplace juste sur la Rive-Nord », affirme-t-elle. La TPÉCN estime donc que le réseau de transport doit être repensé afin de répondre aux besoins des habitants des municipalités concernées.

Des nouvelles voies sur les axes stratégiques

Pour ce faire, la TPÉCN ne propose pas de projet structurant, mais demande par exemple la création de plus de voies réservées aux autobus sur les axes stratégiques, tel que l’autoroute 640 afin de favoriser le transport en commun pour les résidants de la couronne nord. « Ce n’est pas normal que tous les étudiants aient besoin d’avoir une auto pour aller à l’école. » Conclut la présidente de l’organisation, qui maintient que les mesures proposées dans l’agenda ne couteront rien aux citoyens.

Un problème de longue date

La TPÉCN se bat déjà depuis plusieurs années afin d’obtenir plus de contrôle sur le réseau de transport des municipalités de la Rive-Nord. Madame Tôth explique que l’Agenda mobilité couronne nord fait suite au silence du gouvernement du Québec face aux différentes demandes déposées au cours des derniers mois.

En septembre dernier, les préfets des cinq MRC (Municipalité régionale de comté) s’étaient déplacés jusqu’à Québec à bord d’un autobus EXO pour aller interpeler directement les élus de la CAQ à l’Assemblée nationale.

La congestion routière est un enjeu de plus en plus préoccupant sur la couronne nord, autant sur le plan économique que sur le plan environnemental, avec l’augmentation croissante de la population qui pourrait atteindre 700 000 résidents d’ici 2040. Laurence Tôth espère donc que le sujet des transports sera abordé par le gouvernement provincial dans les plus brefs délais.

Couronne Nord:

  • 5 MRC
  • 20 villes et municipalités
  • 625 000 habitants
Laurence Thôt, présidente de la TPÉCN. Source: Arthur Chouinard, UQAM.

Les élus de la Couronne-Nord réclament du changement pour leur région

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

La Table des préfets et élus de la Couronne-Nord a présenté, ce mardi, son plan pour « reprendre le contrôle » du réseau de transport en commun de la région, lors d’une conférence de presse. 

Par Ariane Moreau

Face à la population grandissante de la Couronne-Nord de Montréal, les MRC de la région se regroupent pour former un front commun face au manque de transport en commun dans la région. En moyenne, les gens de la région passent environ 57 heures dans leur voiture par mois. La congestion automobile coûte environ « six milliards de dollars chaque année », selon la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). La majorité des habitants de la Couronne-Nord font le trajet d’est en ouest, soit entre les différentes villes de la région, d’où les besoins urgents en transport en commun. 

Manque d’action du gouvernement provincial

Les cinq MRC de la Couronne-Nord ont adopté, en août dernier, une résolution qui exige du gouvernement provincial, des actions rapides et efficaces pour améliorer la situation. La TPÉCN s’est tournée vers les députés caquistes de la Couronne-Nord. « C’est demeuré lettre morte, aucun son ni image », déplore la présidente de la TPÉCN, Mme Laurence Tôth. La TPÉCN s’est donc tournée vers les partis d’opposition pour tenter de mettre de la pression sur le ministère du Transport du Québec et dénoncer le manque de changement après leurs demandes. À la suite de cette pression, les élus de la Couronne-Nord ont eu une rencontre avec la ministre des Transports, Mme Geneviève Guilbault, mais depuis, aucune action concrète n’a été posée.  « Nos actions comptent pour une grande partie de la communauté métropolitaine », a déclaré Mme Tôth. 

La présidente de la Table des préfets et élus de la Couronne-Nord, Laurence Tôth. Source: Ariane Moreau

Réalité de la Couronne-Nord

La Couronne-Nord de Montréal comprend cinq MRC, celle de Thérèse-de-Blainville, de L’Assomption, de Roussillon,  de Deux-Montagnes et celle de Les Moulins, et compte environ 625 000 habitants, selon la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Les demandes de déplacements sont nombreuses, mais les services de transports en commun ne répondent pas suffisamment à cette demande. En effet, le maire de Deux-Montagnes a fait l’expérience avec un journaliste, Stéphane Desrosiers, et ils se sont donné une destination: le campus de l’UQAM à Terrebonne. Pour le maire de Deux-Montagnes, en voiture, le trajet lui a pris 30 minutes. De son côté, M. Desrosiers,  en autobus, a pris deux heures quinze pour arriver à destination. « C’est un état de fait qui est préoccupant pour les citoyens, mais aussi les entreprises qui n’ont pas le choix de prendre leur automobile pour se déplacer sur le territoire », a déclaré Mme Tôth. Le manque de services de transports en commun fait en sorte que de plus en plus de personnes se déplacent en voiture, au détriment de l’économie et de l’environnement de la région. 

La communauté métropolitaine de Montréal représente environ 46% de la population entière de la province. Parmi ces quatre millions d’habitants, environ 15% de ces personnes viennent de la Couronne-Nord. Le besoin en transports est grandissant dans cette région par sa richesse des sols et ses lieux touristiques populaires, comme le Mont-Tremblant, le mont Saint-Sauveur ou le parc national des Laurentides. 


Quelques informations en bref:

  • Plus de 70% de la population de la Couronne-Nord se déplace dans la région.
  • La Couronne-Nord compte environ 625 000 habitants.
  • La majorité des citoyens/citoyennes se déplacent en voiture à cause du manque d’efficacité du transport en commun.
  • Les gens de la région passent en moyenne 57 heures par mois dans leur voiture à cause de la congestion routière.
  • 15% de la population de la CMM vient de la Couronne-Nord.

La couronne Nord en quête de solutions pour le transport en commun

18 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Florence Lamoureux

La Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN) dévoile une nouvelle feuille de route ambitieuse : l’Agenda Mobilité, couronne Nord. Ce plan vise à restructurer le réseau de transport collectif pour répondre aux défis de la région, marquée par une croissance démographique rapide et une congestion routière croissante.

En cette Journée mondiale des transports durables, ces élus ont voulu lancer un message fort en conférence de presse à Laval.

« C’est le transport local, le vrai nerf de la guerre. On connait les solutions et elles sont dans notre Agenda Mobilité proposé aujourd’hui », déclare Laurence Tôth, présidente de la Table des préfets et élus de la couronne Nord (TPÉCN).

Avec une population qui devrait atteindre 700 000 habitants d’ici 2040, la demande en mobilité explose, alors que les infrastructures de transport public peinent à suivre. Lassés des études et rapports qui s’enchaînent sans véritable avancée, les élus prennent les devants en proposant des solutions concrètes.

« On est même monté à l’Assemblée nationale tenir un point de presse transpartisan avec les oppositions pour dénoncer le manque d’action dans le dossier, mais aussi réclamer une rencontre avec la ministre des Transports, ce qu’on a eu », explique la présidente de la TPÉCN.

Cependant, elle affirme que depuis cette rencontre, « rien n’a été annoncé ».

Montréal étouffe sous la congestion routière

La congestion routière dans la région métropolitaine de Montréal continue de peser lourdement sur l’économie. Selon les plus récentes données publiées par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), le coût de cette congestion a atteint 6,134 milliards de dollars en 2023, soit 2,1 % du PIB régional.

« Montréal est au deuxième rang des villes canadiennes les plus congestionnées, et au 30e rang mondial. Chaque automobiliste passe en moyenne 57 heures dans son auto. C’est un état de situation assez préoccupant », affirme Mme Tôth.

Selon la CMM, à ce rythme, la facture annuelle de la congestion pourrait atteindre 10 milliards de dollars d’ici 2030.

Trois grands axes proposés

L’Agenda Mobilité s’articule autour de trois grands axes. D’abord, il mise sur l’amélioration immédiate de l’offre de transport en commun, avec la création d’un véritable réseau reliant l’est et l’ouest de la région, l’aménagement de voies réservées sur les axes stratégiques et un renforcement des services autour des pôles économiques et académiques.

« Ça ne prend pas 7 ans faire des voies réservées sur des axes stratégiques et commander plus d’autobus. On exige des actions concrètes du gouvernement », déplore Laurence Tôth.

Ensuite, les élus réclament une gouvernance locale pour mieux gérer les transports de proximité et intégrer les municipalités aux décisions stratégiques.

Enfin, ils revendiquent le droit d’allouer directement les ressources financières perçues sur leur territoire, afin d’assurer un financement plus équitable des infrastructures métropolitaines.

Cette mobilisation ne date pas d’hier. L’été dernier, les élus de la couronne Nord ont adopté une résolution exigeant des engagements clairs du gouvernement.

À retenir :

  • Le coût de la congestion dans la CMM a atteint 6,134 milliards de dollars en 2023, soit 2,1 % du PIB régional.
  • Montréal est la 2e ville la plus congestionnée au pays et la 30e au rang mondial.
  • Les Québécois perdent en moyenne 57 heures par année dans leur voiture.
  • La TPÉCN déplore qu’une grande partie de la facture des projets de transports est refilée aux municipalités.

Laurence Tôth, président de la TPÉCN affirme que ça ne devrait pas prendre 7 ans construire une voie réservée. Photo : Florence Lamoureux.

Le bloc présente un nouveau candidat dans Laurier-St-Marie

11 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

Emmanuel Lapierre dépose officiellement sa candidature avec le Bloc québécois dans Laurier-St-Marie aux prochaines élections fédérales. L’auteur et historien en a fait l’annonce mardi matin en compagnie du Chef, Yves-François Blanchet, à l’ITHQ.

Le nouveau candidat Emmanuel Lapierre (à droite) et le Chef du Bloc Québécois, Pierre-François Blanchet.

Par Samuel Lacasse

Le bloc ne tarde pas à présenter un candidat qui peut potentiellement créer des remous au sein même de son parti. En effet, le nouveau venu a tenu des discours qui pourraient faire sourciller quelques électeurs dans ses ouvrages comme lors de ses prises de paroles publiques.

Un nouveau nationalisme

L’enseignant d’histoire au Cégep de Granby a admis avoir voté « non » au dernier référendum et remets régulièrement en question le nationalisme canadien. Ce dernier verbalise sa vision d’un nationalisme québécois fort contre les gouvernements américain et canadien. Le montréalais de cœur a récemment affirmé qu’il ne soutenait pas les équipes sportives canadiennes ayant espoir que le Québec pourra avoir les siennes dans un futur proche.

Lapierre aura la tâche ardue de récupérer la circonscription longtemps détenue par Gilles Duceppe face au ministre libéral de l’environnement, Steven Guilbeault. La dernière élection en 2022 où le bloc a terminé troisième témoigne d’un électorat divisé et indécis : « j’ai une connaissance du terrain suffisante pour rapatrier les électeurs de cette circonscription » soutient celui qui fait ses premières armes en politique.

Étant lui-même un immigrant péruvien d’une mère monoparentale sans grands moyens, Emmanuel se dit conscient et sensible aux principaux enjeux de Laurier St-Marie. L’immigration temporaire, l’itinérance, mais aussi la langue mise à mal par une population qui s’anglicise est aux centres de ce qui le préoccupe.

Failles de représailles

Le chef, monsieur Blanchet, s’est montré très enthousiaste de pouvoir compter sur celui qui affirme ne pas encourager les équipes sportives canadiennes, mais qu’il encouragerait des équipes québécoises.

La vision nationaliste de Lapierre semble cadrer avec les grandes lignes du parti. Face aux tarifs de Donald Trump, Blanchet propose simplement d’imposer lui aussi les Américains, mais de ne pas se laisser berner par les libéraux qui se font les défenseurs des Canadiens.

Yves-François Blanchet profite de l’occasion pour réitérer sa vision des libéraux qui se font les défenseurs face aux menaces de nos voisins sans proposer d’idée concrète que des slogans vides : « Ils veulent des chèques en blanc en continuant d’agiter l’argument de la peur ». Il critique ainsi la sortie de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Jolie qui a applaudi les tarifs sur l’électricité imposer par premier ministre Doug Ford avant de recommander que le premier ministre Legault en face de même.

Selon M. Blanchet, il serait risqué de fragiliser le marché québécois de l’électricité, une grande richesse du Québec surtout que les zones touchées sont majoritairement peuplées de démocrates. Le bloc encourage un remaniement stratégique dans cette guerre commerciale et que les gouvernements aux pouvoirs doivent le moins possible mettre à mal les industries d’ici : « la solution est d’imposer des tarifs douaniers américains » a-t-il conclu.

https://www.ledevoir.com/politique/canada/853672/auteur-historien-emmanuel-lapierre-lance-bloc-laurier-sainte-marie

https://www.ledevoir.com/lire/798994/essai-duel-culturel-nations-touche-pas-ch

Emmanuel Lapierre comme nouveau candidat du Bloc pour le comté de Laurier-Sainte-Marie

11 mars 2025 - Par - Catégorie : Politique

L’auteur et historien Emmanuel Lapierre a été nommé comme nouveau candidat du Bloc dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie. Une conférence de presse a eu lieu plus tôt ce matin, dans laquelle le chef du Bloc a fièrement présenté le nouveau membre du parti. 

Par Eve Bernier 

Photo du discours d’Emmanuel Lapierre lors de la conférence de presse à l’ITHQ ce matin, accompagné d’Yves-Françcois Blanchet, chef du Bloc québécois. 

« Le Bloc est le seul parti capable de défendre les intérêts du Québec, je dirais même sa façon de vivre », affirme l’auteur du livre Le duel culturel des nations (Boréal), en débutant son point de presse. C’est d’ailleurs ce livre qui lui a valu l’attention de M Blanchet en premier lieu. Il se dit donc prêt à défendre les intérêts économiques de la province, spécialement dans son contexte actuel de menace tarifaire.

Le professeur d’histoire au cégep de Granby a avoué avoir voté « non » au référendum de 1995, dans une entrevue accordée au Devoir. Né au Pérou d’une mère québécoise et d’un père péruvien, le résident le Villeray souhaite maintenant défendre l’identité québécoise. 

« Pour moi, la langue est un enjeu fondamental à Montréal, on en parle peu, mais on est graduellement en train de perdre le caractère francophone de la ville », répond-il lorsqu’il est questionné sur les enjeux qui le préoccupent personnellement. 

De grands souliers à chausser 

La circonscription Laurier-Sainte-Marie était anciennement représentée par Steven Guilbeault, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique. Ce dernier avait remporté l’élection de 2021 avec plus de 2000 voix d’avance sur la candidate Nimâ Machouf du Nouveau parti démocrate (NPD), qui se présente de nouveau en 2025. Le Bloc québécois était arrivé bon troisième, avec 20 % des votes.

Le dernier candidat à avoir remporté cette circonscription était l’ex-chef bloquiste, Gilles Duceppe, sans interruption de 1990 à 2011. 

« Je tiens également à souligner que j’aimerais suivre les traces de Gérald Godin qui, dans son temps, prenait soin d’aller à la rencontre des nouveaux arrivants et des différentes communautés culturelles », ajoute-t-il concernant le rôle qu’il désire adopter dans la communauté montréalaise. 

Le Bloc prêt à se battre contre Trump

En vue des élections, le chef du Bloc québécois, Yves-Francois Blanchet, se dit prêt à « monter sur le ring » en ce qui concerne la tarification du président américain. Lors de la conférence de presse de ce matin, il a fermement soutenu son désir d’imposer des tarifs en retour: « la bonne décision qui doit être mise en œuvre, au rythme des tarifs américains, ce sont des tarifs canadiens ».

Il nuance toutefois en mentionnant qu’il est essentiel de faire attention de ne pas nuire aux secteurs économiques québécois les plus vulnérables. Parmi ces secteurs, il mentionne l’aluminium et le milieu de l’innovation aérospatial.  

Liens:

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2025-03-09/elections-federales/un-sondage-ne-fait-pas-le-printemps.php

https://www.ledevoir.com/politique/canada/853672/auteur-historien-emmanuel-lapierre-lance-bloc-laurier-sainte-marie?